A redécouvrir
Agoria « Blossom » (2003)
Publié le 01/11/2024 à 14:08 - 2 min - Modifié le 26/10/2024 par Alfons Col
Avec un album éclectique et sincère, Agoria réussit à nous surprendre en nous amenant là où on ne l’attend pas.
Lorsque ce premier album sort en 2003, Sébastien Devaud alias Agoria n’est pas un inconnu dans la sphère techno française. Fan invétéré du son de Detroit et fort de dix années de djing dans toute la région lyonnaise et au-delà, il défend bec et ongles derrière ses platines, ses idoles américaines que sont Kevin Saunderson, Derrick May ou Juan Atkins. Ses mixes l’ont rendu célèbre, Blossom va lui amener la consécration auprès du grand public. Il est par ailleurs l’un des fondateurs des Nuits Sonores.
Agoria construit son album comme il construit ses mixes en tant que DJ. Il produit différentes atmosphères qui mises bout à bout racontent une histoire. Que ce soit avec le très daftpunkien « Stereolove » ou les beats âpres et indus de « Organic » en passant par différents titres hard-techno, Agoria ne cesse de prendre le contre-pied et nous éloigne définitivement de l’ennui.
Agoria sait bien s’entourer et ça deviendra aussi une de ses marques de fabrique. Ses collaborations avec des pointures internationales propulsent le producteur lyonnais sur la marche des valeurs sûres. Ici Tricky vient donner une légitimité inégalée au Français.
Un titre trip-hop avec Ann Saunderson (épouse de Kevin) ou « Spinach girl » avec la DJ allemande Sylvie Marks finissent de nous convaincre de l’aisance de l’artiste en tant que producteur.
L’album se clôt avec une version allongée du single “La onzième marche” qui l’a fait rentrer chez PIAS un an auparavant.
Il se crée aussi une identité visuelle avec un artwork conçu par Aboubabrar qui rend hommage à la maison bulle de son père architecte. L’artiste signera toutes les pochettes des maxis issus de l’album.
En 2003 la French touch était au creux de la vague et cet album redonne beaucoup de fraicheur à une deuxième génération de producteurs français.
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