Prendre le temps ?

BPM

- temps de lecture approximatif de 7 minutes 7 min - Modifié le 26/04/2023 par Luke Warm

Il existe de nombreux styles de musiques électroniques, chacun ayant ses propres caractéristiques sonores et ses propres tempos (mesurés en bpm, battements par minute). Voici une liste de 10 styles ou sous-genres de musiques électroniques (les sous-genres sont quasi infinis) et leurs bpm typiques

Métronome
Métronome Métronome @Rodrigo Domínguez

L’ambient : le bpm à 0

Caractérisée par des textures sonores éthérées, des nappes de synthés atmosphérique, théorisée par Brian Eno dès les années 70, la musique ambient peut n’avoir aucune rythmique même si son hybridation avec d’autres genres comme la house ou le dub la met parfois sous assistance cardiaque.

Aphex Twin – #7 (extrait de Selected Ambient Works Volume II)

Downtempo : jamais à plus de 100

Le downtempo met l’accent sur l’atmosphère et la texture et n’hésite pas à piocher dans le jazz, le hip-hop, la musique classique, les bandes originales de films, le dub. Le rythme est compris entre 60 et 100 bpm. Le downtempo intègre souvent des parties vocales provenant soit de samples, soit d’interprètes invités. L’heure n’est pas à la danse mais à la détente ou à l’introspection.

Portishead – Wandering Star (extrait de Dummy) 80 bpm

House : 115-130 bpm

Originaire de Chicago (et notamment du club Warehouse qui lui a donné son nom), née au début des années 1980 et héritière du disco, la house est une musique de danse qui s’inspire aussi de la soul, du funk ou des musiques latines. Solaire, joyeuse, énergique, elle a au fil des années donné naissance à de multiples styles différents : garage, house filtrée (spécialité française), deep house, progressive house…

Marshall Jefferson – Move Your Body (extrait du maxi The House Music Anthem) 122 bpm

Techno : 120-140 bpm

Née également au début des années 80 mais à Detroit, la techno s’abreuve aussi bien aux musiques électroniques venues d’Europe (en premier lieu Kraftwerk) qu’au funk ou à la disco. Cela donne une musique répétitive au groove froid : boîtes à rythmes (la Roland TR-909 est en le symbole), nappes synthétiques froides…. C’est une musique à l’origine plus cérébrale que festive.

Jeff Mills – The Bells (extrait de Purpose Maker Compilation) 138 bpm

New beat : autour de 120 bpm

Particulièrement intéressante quand on parle de bpm dans les musiques électroniques, la new beat est une musique électronique typiquement belge née à la fin des années 80. La new beat mélange acid house et EBM (Electronic Body Music) mais au ralenti : le genre naît quand un dj belge joue un 45 tours EBM de A Split Second à la vitesse d’un 33 tours (avec néanmoins un pitch à +8%).

A Split Second – Flesh (33 rpm + 8% Pitch) (extrait de TSOB – The Sound Of Belgium Vol. 2) 104 bpm

Big Beat : variable, souvent autour de 130 bpm

Les années 1990 voient naître le mouvement Big Beat, fusionnant à grands renforts de samples rythmiques lourdes, guitares et synthétiseurs saturés, et donc rock, hip-hop, techno et acid house. Ce genre musical réconcilia les fans de rock avec les musiques électroniques et connut un grand succès dans les années 90 avec des artistes comme Prodigy, Fatboy Slim ou Chemical Brothers.

Fatboy Slim – Going Out Of My Head (extrait de Better Living Through Chemistry) 132 bpm

Trance : 130-150 bpm

La trance est un genre de musique électronique plutôt européen, aux motifs répétitifs, produisant un effet hypnotique de transe. C’est la rencontre des musiques planantes des années 1980 (pour leurs nappes synthétiques), de l’acid house un peu plus tard (pour les sonorités stridentes de la TB-303, générateur de lignes de basse emblématique du mouvement) et de la techno (pour ses rythmiques rapides). C’est la bande son privilégiée des rave-parties.

Hardfloor – Into The Nature (extrait de TB Resuscitation) 140 bpm

Dubstep : 130-150 bpm

… comme la trance mais ce n’est néanmoins vraiment pas pareil. Ce que le dub était au reggae, le dubstep le sera pour le 2-step. Le 2-step, genre musical typiquement anglais et au succès éphémère proposait parfois sur les faces b des maxis des versions ou des titres instrumentaux plus sombres, plus expérimentaux, aux breakbeats ralentis et aux basses profondes (jusqu’à la wobble bass du brostep) qui donneront naissance au dubstep.

Burial – Pirates (extrait de Burial) 136 bpm

Drum and Bass : 150-190 bpm

Là aussi, phénomène typiquement anglais, la Drum and Bass (ou sa sœur la Jungle) est née aux débuts des années 90. Elle est caractérisée par des rythmes de batterie rapides et complexes (les breakbeats dont le célèbre « amen break »), des basses lourdes et profondes enrichies parfois de nappes et mélodies atmosphériques et de chant ragga ou rap.

Goldie – Saint Angel (extrait de Timeless) 159 bpm

Gabber : 165-220 bpm

Le Gabber est un sous-genre de techno hardcore (une techno aux sonorités agressives et atonales, avec beaucoup de distorsion) né dans les années 90 au Pays-Bas. Plus qu’une simple musique oscillant entre 165 et 220 bpm, c’est une culture qui regroupe danse (le hakken), mode (le bomber, les air max, le survet’, le crâne rasé,…), festivals emblématiques (Thunderdome).

Euromasters – Alles naar de kl–te (Rotterdam mix) (extrait du maxi Alles Naar De Kl–te) 170 bpm

et pour le plaisir, la version du même titre en 250 bpm :

Cet article fait partie du dossier Prendre le temps ?.

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2 thoughts on “BPM”

  1. Naty dit :

    Merci pour votre présentation.

    1. Luke Warm dit :

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