Hommage tardif
David Lindley, multi-instrumentiste
Publié le 07/03/2025 à 08:15
- 3 min -
par
Eric
David Lindley est décédé en mars 2023. Ce multi instrumentiste virtuose était peu connu. Mais il marqua néanmoins la musique populaire américaine.
David Perry Lindley nait en Californie en 1944.
La riche collection de disques de ses parents l’expose très jeune à un grand éventail de cultures musicales, du classique au jazz et du folk coréen à la musique indienne. Il commence à jouer du violon dès 3 ans. Puis se met à l’ukulélé, au banjo… A 18 ans il avait déjà gagné plusieurs prix d’interprétation. Par la suite David Lindley jouera de très nombreux instruments à cordes : basse, bouzouki, oud, tar, guitares, dobro, lap steel…
A 20 ans David Lindley fonde un groupe de Bluegrass. Puis rencontre Ry Cooder avec lequel il collaborera tout au long de sa vie. Deux ans plus tard il fonde le groupe de rock psychédélique Kaleidoscope. Que l’on peut entendre dans le film Zabriskie Point. Puis il collabore à la composition de musique de série télévisée. Il accompagne ensuite Terry Reid, puis entame avec Jackson Brown une collaboration au long cours. C’est à cette période qu’il devient une référence en tant que multi instrumentiste d’instrument à cordes (lap-steel, guitares à résonateur, Weissenborn, mandoline…). Déjà la réputation circule : “S’il y a des cordes dessus, David la joue.“
Personnage insolite voire excentrique, David Lindley est l’un des premiers à jouer sur des instruments bons marchés. Qu’il achète chez des préteurs sur gages. Ainsi bien avant Jack White ou Dan Auerbach, il joue sur des guitares Sears, Harmony ou en plastique, pour en tirer des sonorités surprenantes.
David Lindley devient ainsi un interprète recherché, jouant notamment avec Bob Dylan, Linda Ronstadt, Leonard Cohen, Joe Walsh, Crosby & Nash, Emmylou Harris, Aaron Neville, Rickie Lee Jones, Little Feat, Rod Stewart, Ben Harper, Taj Mahal, The Bangles, Ziggy Marley, Warren Zevon, Eric Clapton, Iggy Pop, James Taylor et beaucoup d’autres.
Au début des années 80, David Lindley publie un premier album sous son nom propre fusionnant les sons du rock, du blues, de la musique cajun, Tex-mex, Zydéco ou du moyen-orient. Un album percutant, festif, et enthousiasmant tout comme son jeu de guitare ou sa voix aigüe. Par la suite il publie quelques albums dans le même style. Il enregistre aussi avec des musiciens malgaches, jordaniens, norvégien, d’Hawaï. Avant de collaborer avec Henry Kaiser, avec lequel il compose une BOF pour un film de Werner Herzog.
Comme l’écrivit le Guardian dans sa nécrologie : “Il n’a peut-être jamais été aussi connu que ceux avec qui il a joué, mais il était l’un des joueurs de session les plus recherchés aux États-Unis. […] Ils voulaient travailler avec Lindley non seulement parce qu’il était un grand musicien qui pouvait jouer de presque tous les instruments à cordes, de la guitare et du violon à la guitare slide et à la mandoline en passant par l’oud et le bouzouki, mais aussi parce qu’il savait comment interpréter l’ambiance d’une chanson, ajoutant de la texture et de l’émotion sans jamais dominer“.
Partager cet article