J’peux pas, j’ai SURF
Publié le 17/08/2017 à 00:00 - 3 min - par Boxer
Ils sont beaux. Ils sont puissants. Ils aiment l'eau. Ils prennent la vague. Il sont surfers.
Toute ma tendre jeunesse, j’ai entendu mon père dire : « …et si tu n’es pas content, va donc faire du surf en Californie ». Autant vous dire que pendant des années, j’ai eu en détestation toute forme d’exhibitionnisme aquatique.
Je crois que j’ai maudit le mot « spot » pendant plus de 20 ans. C’est long.
Mais dans la vie, il faut grandir : ça, c’est ma mère qui le disait.
Alors j’ai essayé de me convaincre que le surf, ce n’était pas qu’un sport de kéké qui exhibe sa fierté de vivre.
J’avoue : fier de vivre, c’était un peu ma vision jalouse et philosophique des surfers.
Je suis d’abord tombé par hasard sur cet article et cela m’a très vite intrigué, cette obsession surfique de la Vague, avec une majuscule s’il vous plaît car on touche là un peu au sacré.
Mais la vague en pleine face, je me la suis prise juste après, avec le récit de William Finnegan : Jours barbares.
Prix Pulitzer 2016 et grosse déferlante littéraire à la limite de la métaphysique marine, entre Jack London (le roman d’apprentissage) et Joseph Conrad (la quête impossible du sens). Son livre, vertigineux, est insomniaque par le style – impossible de fermer les yeux devant la maîtrise de sa langue – et intarissable dans la façon qu’il a de se décrire comme un mystérieux pèlerin des mers.
Ensuite, bonne étoile éditoriale ou sacré karma juillettiste, j’ai découvert cette très chouette publication, idéale à lire les pieds dans le sable :
The endless Summer, la légende du surf (1960-1970). Wouah les affiches et les commentaires. Wouah les photos de ces globe-trotters de la planche. Et gros wouah wouah pour le film culte éponyme signé Bruce Brown qui accompagne le livre : un DVD magique puissant vintage idéal, le genre de documentaire superlatif que vous n’emporteriez sûrement pas sur une île déserte juste parce qu’il n’y a pas de lecteur DVD.
Comme je ne pensais plus qu’à ça, mais plutôt en mode canapé (faute de bile je me faisais du gras), je me suis rencardé sur les polars. Polar et surf, tiens donc. Eh bien figurez-vous que dans le genre, deux préposés aux histoires surfiquement tordues s’en sont donné à cœur joie. Leurs noms : Kem Nunn et Don Winslow.
Je ne vous raconterai pas le pourquoi du comment de l’intrigue mais si vous passez au bar de la plage, je veux bien vous parler un peu des personnages principaux, rien que pour vous mettre le rhum à la bouche.
Maintenant, si vous voulez aller plus loin sans que ça vous coûte cher en kérosène, je vous conseille ces quelques titres, là, juste en dessous, mais avant de vous abandonner à votre north shore d’Oahu, je vous laisse quand même méditer cette citation du surfer Johnny Boy Gomes, si vous voulez bien ouvrir les guillemets :
« Le surf, c’est comme les boulons, parfois tu ne sais même pas pourquoi. »
La liste de votre spot idéal :
- Un livre de fan
Surf culture, Alain Gardinier
- Un livre de photographies vintage
Surf photography of the 1960s and 1970’s, Leroy Grannis
- un film de “potos”
Chasing Mavericks, Curtis Hanson
- un documentaire règlements de comptes
Surfwise, Doug Pray
- un beau roman d’apprentissage
- une bande dessinée décalée
Treat me nice, Nine Antico
Ah oui. Le surf a aussi son vocabulaire :
Un grommet surnommé Jo s’est enquillé un cutback bien planant et le gremlin s’en est même excusé en peaufinant un duck-dive de malade. Totalement gnarly.
(Un débutant surnommé Jo s’est engagé dans un virage serré à l’intérieur de la vague lui permettant de se replacer dans le sens normal de son déferlement et le novice a poursuivi en passant sous la vague qui arrive de face pour rejoindre l’extérieur. Impressionnant.)
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One thought on “J’peux pas, j’ai SURF”
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Une activité que j’aurai aimé pratiqué mais faute de mon phobie, je ne m’y suis jamais lancé.