Jeux d'échec

Questions à Sarah Djidjeli, championne des échecs

- temps de lecture approximatif de 3 minutes 3 min - Modifié le 19/06/2025 par NJB

La bibliothèque de la Part-Dieu en partenariat avec Lyon Echecs Passion 64, a accueilli Sarah Djidjeli, maître FIDE et championne de France universitaire. Lors d'une partie simultanée avec le public, elle a affronté 44 joueuses et joueurs. Résultat final, alors que toutes les parties n'étaient pas terminées : 3 nuls et 41 victoires pour Sarah. C'est ici l'occasion de revenir avec elle sur son parcours et sa passion.

Sarah Djidjeli
Sarah Djidjeli

Comment est née votre passion pour les échecs ? Qu’est-ce qui vous a poussée à aller jusqu’au haut niveau ?

J’ai commencé les échecs en milieu scolaire à l’âge de 8 ans et en club à 10 ans. J’ai eu la chance d’être dans une école où l’on pouvait jouer aux échecs durant les récréations et le périscolaire.

Mon grand frère faisait des échecs en activité périscolaire dans notre école primaire (école Georges Pompidou Lyon 3) et il était très content de cette activité. J’ai eu envie de m’inscrire aussi et c’était l’occasion de faire une activité avec lui.

Je prenais du plaisir à jouer. J’avais tout le temps envie de faire des parties. Cela m’a donné envie de rejoindre un club d’échec pour faire de la compétition puis mes résultats m’ont poussée à m’investir davantage.

Qu’est-ce qui vous plait dans la compétition ?

Ce que j’aime dans la compétition, c’est le dépassement. Je vois la compétition comme une confrontation contre soi-même car on est le seul décisionnaire sur l’échiquier. Et c’est toujours une satisfaction de gagner après un match acharné. Et après une défaite savoir se remobiliser.

Vous avez pratiqué les arts martiaux, c’était dans quelle discipline ?  

Je suis actuellement “4ème KEUP” Taekwondo (ceinture bleue + deux barrettes rouges). J’ai pratiqué de l’âge de 6 ans à 16 ans.

Est-ce qu’il y a selon vous des points communs avec le jeu d’échec ?

La concentration, le respect de l’adversaire, la maîtrise de soi et bien sûr la combativité qu’il est nécessaire d’avoir pour jouer des compétitions notamment à haut niveau.

Vous aimez le blitz, qu’est-ce qui vous plait dans ce type de partie brève ?

Avec une cadence très rapide, le blitz se joue beaucoup à l’instinct et amène à beaucoup de créativité. Il y a une montée d’adrénaline qu’il faut savoir gérer et sous la pression du temps on peut trouver de très beaux coups comme louper des gains.

En quoi consiste votre entrainement ?

Depuis que je suis en études supérieures, je passe entre 4 à 8 heures par semaine à m’entrainer (apprentissage et parties sur internet), dont environ 1h30 de cours particuliers.

Est-ce que vous mémorisez des parties ?

J’ai en mémoire, la plupart de mes parties. Il y a également des parties de référence à connaitre notamment celles des championnats du monde. Il existe de bons livres sur le sujet. (ex : my great predecessors de Garry Kasparov)

Dans votre façon de jouer, est-ce que tout est calculé, programmé ou bien est-ce que vous laissez une part d’intuition et d’improvisation ?

Je connais assez bien mes ouvertures, cela correspond au début de jeu que l’on prépare en fonction de l’adversaire rencontré. Des idées stratégiques peuvent être utilisées tout au long de la partie. Mais il y a toujours de la création et de l’intuition.

Pendant la simultanée on a vu votre concentration extrême. En même temps, vous étiez très disponible pour les joueurs en face ? Comment faites-vous ?

Avec l’expérience on développe des réflexes sur les ouvertures dans lesquelles on a l’habitude de jouer et donc cela devient des automatismes. Dans les simultanées je calcule en général jusqu’à 3 coups pour avoir une position correcte. J’essaie d’être à l’écoute et d’échanger avec les participants parce que c’est aussi ce qui rend l’expérience agréable pour tout le monde.

Est-ce qu’il y a une partie dans l’histoire des échecs qui vous a marquée ou qui vous intrigue ?

 Je dirais la partie entre Judit Polgar et Garry Kasparov en 2002. Elle devient la première féminine à gagner contre lui après une très jolie partie rapide.

Est-ce que vous avez des objectifs pour la suite dans les échecs ?

J’aimerais être dans le top 10 français et continuer à représenter l’équipe de France universitaire dans les compétitions internationales.

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