Urs Lüthi, “Ce qui reste de la clarté”
« Art is the better life »
Publié le 20/12/2018 à 10:15 - 2 min - par Dalli
« Le fondement de mon travail est la condition humaine. Ma conception est née au milieu des années 1960 et s’appuie sur la conviction qu’on ne peut faire l’expérience du monde et le comprendre que de manière subjective. Je ne crois pas à l’objectivité et, en une démarche radicale, je me suis pris moi-même comme objet de mon art « comme miroir de l’univers »
De maquillages en déguisements, en travestissements, l’artiste sonde et réinvente son identité : autoportraits, moulages de son corps. Il le réévalue avec l’adjonction de bras, de jambes, un joyeux mélange hyperréaliste et surnaturel. Urs Lüthi s’invente, “se compose” indéfiniment, une mutation qu’il exhibe avec humour et tendresse.
Avec « Ce qui reste de la clarté » s’amorce l’entropie physique, l’hiver de la vie, flottement et trouble certains.
S’il actionne, réactive ses œuvres dans le temps, il les reconsidère aussi eu égard à cette distance. Chacune en marque le passage souvent de manière symbolique (fleurs périssables, vanités…). Le temps passe, la vie s’estompe, se dissout, chemine vers « un coin de paradis » écrit en point d’orgue du portfolio comme une destination ultime. Attachée à la mémoire, au témoignage personnel, à l’apparence comme à l’absurdité; l’œuvre agit telle la synthèse d’un vécu, d’une vie fantasmée ?
L’artiste dit se voir « comme graveur, photographe ou peintre artificiel ».
Graphisme, peinture, gravure, photographie, installation, sculpture, vidéo… C’est l’IMAGE qui l’intéresse, tant “ses effets manipulateurs, ses formats, ses développements sériels, ses restitutions industriels, l’hétérodoxie des moyens d’exécution”.
Ainsi, d’œuvres en œuvres, de liens en rebonds, il poursuit une dialectique dansée, des figures libres. Il s’agit là de l’une de ses dernières danses à l’image de sa maxime « Art is the better life ».
Urs Lüthi reste un artiste irrévélé…
Ce portfolio est consultable à la BML de la Part-Dieu sur rendez-vous.
Synapses :
La clarté du dehors, Victor Hugo
l’Eloge du visible ,Jean Clair
Les frontières du flou ,Pascal Martin, François Soulages
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