Art et histoire
La chambre dans l’art
Publié le 19/04/2021 à 01:19
- 26 min -
Modifié le 30/03/2021
par
FC
Je vous propose une promenade autour de la chambre à coucher, à la fois historique et iconographique. C’est en lisant le beau livre de Michèle Perrot : Histoire de chambres, que l’idée m’est venue de l’illustrer par des œuvres. Le texte ci-dessous lui doit donc beaucoup. Et sous les mots, vous découvrirez quelle vision les peintres ont eu de cette pièce.
Nous ferons fi de la chambre des députés ou des représentants, de la chambre noire ou encore de la musique de chambre.
© Minerve
Le mot “chambre” vient du latin classique camera d’abord attesté au sens de « toit, voûte », lui même emprunté au grec kamara « voûte, lieu couvert par une construction »; en bas latin, la chambre prends le sens de « pièce, chambre ».
Au Moyen-Âge, la camera s’oppose à l’aula (grande salle). Elle est déjà multifonctionnelle. Avec une majuscule, la Chambre devient l’endroit où dort un grand, roi ou prince, sous l’Ancien Régime.
© Ed. Seuil
I – la chambre, marqueur social
La Chambre du Roi
Au temps de Louis XIV (règne de 1643 à 1715), le pourvoir du roi est absolu. Versailles doit refléter ce pouvoir et la Chambre du Roi en devient le centre symbolique. Elle est face au soleil levant, au centre d’un réseau de vestibule, antichambres, cabinet et salle des gardes. Une balustrade délimite un espace sacralisé : un sanctuaire. L’étiquette rythme le cérémonial du lever et du coucher, rituel codifié à l’extrême. La Chambre du roi a un caractère indubitablement officiel, public. Louis XIV étant hors de la Chambre, celle-ci est ouverte au public. Son lit est un lit de parade, il passe presque toutes les nuits chez la Reine. Au matin, il réintègre sa chambre pour la cérémonie du lever. Instauré par Louis XIV, ce rituel fut abandonné par Louis XV. La Chambre du Roi désigne également l’ensemble des officiers participant au service domestique du souverain.
Louis-Philippe fit une visite au château de Windsor en 1844.
Ce dessin nous montre la chambre de l’Impératrice à Fontainebleau, ancienne chambre de Marie-Antoinette. Voici la Chambre de l’Impératrice à Saint-Cloud, celle de l’Impératrice Eugénie à Saint-Cloud en 1852 et celle de la Reine Anne d’Angleterre à Hampton Court.
L’Aristocratie,
elle, privilégie les appartements séparés de Monsieur et de Madame. La chambre des dames est en général plus vaste que celle de leur mari car elle a des fonctions de réception qui se poursuivront longtemps. Les chambres-salons aristocratiques rivalisent de somptuosité, notamment dans le décor textile. Madame peut donc y recevoir, mais aussi fermer sa porte (à son mari par exemple). Ce que l’épouse ne peut plus faire dans un couple bourgeois où la chambre devient unique. Difficile sera ensuite la conquête d’une « chambre à soi ».
Voici la chambre du Comte de Mornay, par Delacroix.
Dans les foyers plus modestes,
© Ed. Seuil
la salle commune, intergénérationnelle, multifonctionnelle a été longtemps la norme dans les campagnes. Le lit clos, protégeant du froid, est largement répandu, accueillant parfois toute la famille, plus souvent uniquement les parents.
Corot nous montre l’Intérieur au mas Bilier, près de Limoges. Autre exemple de pièce commune par Amédée Guérard (vers 1870) et par Henri Jamet (début XXe siècle).
Le Hollandais Adriaen van Ostade, élève de Frans Hals, passa sa vie à dépeindre la vie rurale et le milieu paysanne. Voici un intérieur peint en 1648.
Mais la salle commune ne fut pas l’apanage que des foyers ruraux. Restons en Hollande au XVIIe siècle avec Pieter de Hooch, Emmanuel de Witte, Cornelis de Man ou encore Rembrandt.
Dans la salle commune, il arrive aussi qu’on y travaille. N’oublions pas que le travail féminin fut pendant longtemps une activité réalisée à domicile.
Cependant la chambre conjugale se répand. La pudeur, la morale chrétienne puis l’hygiène concourent à la séparation des couchers dans la famille. Autre raison : l’évolution du sentiment amoureux. Le mariage moderne intègre l’amour, repose davantage sur une sexualité mieux partagée et requiert donc l’intimité d’une chambre à deux. Le lit en est bien sûr la pièce maîtresse. L’évolution se fait de façon différence selon les pays, les cultures et les classes sociales.
Un dessin de Joseph Marie Vien (précurseur du néo-classicisme) de la fin du XVIIIe siècle nous propose une chambre nuptiale. Cette dernière n’est pas forcément la chambre conjugale, mais un lieu où s’effectue un rite de passage qui a longtemps nécessité des témoins. Pierre-Antoine Baudoin nous propose sa version du Coucher de la mariée. Au début du XXe siècle, Léon Spilliaert nous donne une version très sombre de la chambre du couple. Mais, malgré le traitement plus coloré du décor, L’homme et la femme de Pierre Bonnard sont-ils plus heureux en ménage ?
II – Amour et claustration
La chambre, bien sûr, haut lieu de l’amour !
© Bibliothèque Nationale de France
Elle offre retrait, discrétion, intimité, secret. Amour légitime ou non, consenti ou non, vénal, voire fantasmé… Les peintres ont largement illustré toutes ces formes de l’amour.
Tout d’abord deux versions de Mars (dieu de la guerre) et Vénus (déesse de l’amour) : un tableau de la fin du XVIe siècle peint par Palma Giovane, et un Mars et Venus surpris par Vulcain de Louis Lagrenée (1768).
Au XVIIe siècle, les jeux de l’amour ont inspiré Jan Steen dans son Couple au lit.
Le XVIIIe siècle français est favorable au développement d’un art rococo et sensuel, voire libertin. Jean-Honoré Fragonard en est l’un des principaux représentants et Le verrou nous en montre un bel exemple. Déjà au début du siècle Nicolas Lancret proposait une Scène galante dans une alcôve.
Harem et maisons closes
© Ed. des Falaises
De cette chambre dédiée à l’amour, le lit en est l’hôtel, la clôture, la condition. Cependant, la réclusion s’avère moins volontaire dans les harems ou les maisons de plaisir. Ces lieux empreints d’érotisme ont suscités fantasmes, récits et œuvres picturales. Les Orientalistes se sont nourris des récits des voyageurs, nombreux à partir du XVIIe siècle, pour illustrer leur vision du sérail et du harem. Une vision bien souvent bien fantasmée, comme nous le montre ces œuvres de Delacroix, Gérôme, Ingres, Giulio Rosati. Au XIXe siècle, la maison close est un lieu très fréquenté par toutes les classes sociales. Edgard Degas (Au salon, Repos) et Henri de Toulouse-Lautrec (Au salon de la rue des Moulins) ont observé et peint la vie quotidienne des « filles ».
Mais il existe d’autres lieux de claustration comme le monastère ou la prison. La cellule est une invention du monachisme. Les premiers moines d’Égypte et de Syrie adoptent la cellule individuelle, symbole de leur vie de solitude. Si elle les préserve du monde, elle peut aussi être propice au péché. Lorsque les pratiques d’ascèse et de prière se diffusent en Europe, elles se développent donc dans un cadre de plus en plus communautaire : le dortoir s’impose progressivement face à la cellule dans les monastères des 6e-7e siècles (extrait de ce site). La cellule n’est pas une chambre dans le sens où elle doit rester sobre et non personnalisée, mais elle contient cependant une couche. Elle est propice à la méditation, à la prière individuelle, au recueillement, au repentir. Elle répond à une volonté d’ascétisme, de pénitence, de dépouillement, d’anéantissement du corps et des appétits charnels pour trouver Dieu. Marius Granet nous propose un Moine en prière et Rembrandt David en prière.
Le jeune Gaston dit l’ange de Foix, gravé par Louis Rollet d’après Claudius Jacquand (18..) © Bibliothèque municipale de Lyon ( F19ROL010155)
L’emprisonnement est une pratique très ancienne commune à tous les pouvoirs. Il a pour fonction d’assurer la punition, la défense sociale, l’amendement. Cachot, oubliettes médiévales ont laissé place à la prison actuelle. Les peintres se sont emparés d’événements historiques pour nourrir leurs créations : Paul Delaroche s’approprie un épisode tragique de l’histoire d’Angleterre : deux princes enfermés dans la Tour de Londres. Cette toile s’inscrit dans la peinture de style « troubadour ».
Louis Marie Baader s’intéresse lui au Dernier matin de Marie-Antoinette, prisonnière à la Conciergerie. Au début du XIXe siècle, Auguste Xavier Leprince peignait un Vieillard enchaîné dans un cachot.
Egon Schiele, incarcéré en 1912, peint sa cellule à l’aquarelle.
Autre chambre que l’on peut apparenter à une claustration : la chambrée de soldats. La casemate des artilleurs de la citadelle de Verdun, de Joseph Félix Bouchor , en est un bel exemple. Missionné par le Musée de l’Armée, le peintre documente la Première Guerre mondiale et se trouve à Verdun en 1917.
III – Toute une vie en chambre
Pour en revenir plus strictement à la chambre à coucher, celle-ci peut être considérée lieu témoin des grands événements de la vie.
Elle est tout d’abord le lieu de la naissance.
L’accouchement, acte éminemment féminin, se passe jusqu’à la seconde guerre mondiale à la maison. Les images médiévales donnent de l’accouchement une image éthérée, sans souffrance alors qu’il s’agissait du moment le plus dangereux de la vie d’une femme. La naissance d’un saint ne peut être montrée qu’idéalisée, comme c’est le cas dans La naissance de saint Jean Baptiste de Giovanni di Paolo en 1454. Autre exemple : La naissance de la Vierge, de Vittore Carpaccio, ou celle de Bartolomé Murillo. La médicalisation croissante conduira ensuite à accoucher à la maternité.
La chambre devient ensuite celle de l’enfant.
Celle-ci est assez récemment individualisée de façon quasi généralisée. En effet, dans les familles rurales et bourgeoises, les enfants quittent les parents pour rejoindre les domestiques ; un coin, un cabinet, un réduit les accueille. L’enfant n’a pas besoin d’espace à lui. La chambre d’enfant naît à Versailles, où les enfants du Roi ont leurs appartements. On en trouve parfois dans les châteaux aristocratiques. Mais il faudra attendre le début du XXe pour que la chambre d’enfant soit prévue par les architectes.
Les peintures montrent plus volontiers l’enfant dans son berceau. C’est par exemple le cas de William Kent dans ce dessin illustrant une fable. Ou, en 1872, du Berceau de Berthe Morisot.
La chambre de jeune fille est plus présente que celle du garçon, souvent placé jeune dans les milieux pauvres ou mis en pension dans la bourgeoisie. Les jeunes filles, moins scolarisées, restent plus longtemps à la maison. A la fin du XVIIIe siècle apparaît la « chambre de demoiselle », espace à la fois claustral et protecteur.
Après la chambre nuptiale et matrimoniale, abordées précédemment, vient le temps de la chambre du malade.
© Ed. Seuil
Avec les progrès de la médecine, la mort est repoussée, la médecine prolonge ainsi la maladie. Le malade reste tout d’abord chez lui. Dès le XVIIe siècle les médecins pratiquent la visite à domicile, thème largement repris par les peintres de l’époque. En voici plusieurs exemple : Alexandre et son docteur, d’Eustache Le Sueur, La visite du médecin, de Frans van Mieris, celle de Jan Steen et enfin celle de Gabriel Metsu. Les garde-malades font leur apparition dès le XVIIIe siècle. Elles ont en charge le malade mais aussi sa chambre, condition de son confort. Puis le malade va connaître l’hôpital. La maladie fut une des premières causes d’individualisation du coucher. Les épidémies mettent en effet les corps en quarantaine en les éloignant les uns des autres. La tuberculose au XIXe siècle mais aussi la maladie mentale sont des facteurs d’isolement. Le lit est individualisé mais la salle reste communautaire. Parfois des rideaux séparent les lits les uns des autres. En 1895 à la Salpêtrière, « chaque lit est enclos par des rideaux blancs délimitant une petite chambre ».
En 1815, François Marius Granet livre Le peintre Sodoma porté à l’hôpital. Une gravure représente l’Hôtel-Dieu de Paris au XVIe siècle et voici ce même Hôtel-Dieu en 1865. Cette photo nous montre une salle des Hospices civils de Soissons au début du XXe siècle.
Toutefois, la chambre du malade peut se convertir en chambre de convalescence lorsque la maladie s’éloigne. Trois œuvres nous en montre des exemples : La Convalescence de Bayard, par Pierre Revoil , La convalescence, par Ivan Gorokhov et celle de Henri Jules Jean Geoffroy (visuel du tableau dans le bas de la page).
Elle peut aussi se transformer en chambre du mourant.
Honneurs rendus à Raphaël après sa mort. Gravure de Alexandre-Vincent Sixdeniers, 1822 © Bibliothèque municipale de Lyon (F19SIX010181)
L’idéal, c’est de mourir dans son lit, entouré des siens, avoir pu s’y préparer et que l’épreuve ne dure pas trop longtemps. La mort (surtout pour les hommes) est tout d’abord réglée, organisée, publique. Les dernières volontés sont prononcées, le mourant se tourne vers Dieu. Il est acteur de sa propre mort. Aux XVIIIe et XIXe siècles, la chambre du mourant est une sorte de scène dramatique théâtrale dans laquelle chacun joue son rôle, où les émotions s’exacerbent. Jean-Baptiste Greuze s’en fait le témoin dans Le fils puni en 1778. La médicalisation croissante de la fin de vie éloigne le prêtre, remplacé par le médecin.
La mort féminine se fait quant à elle plus discrète.
La mort de la Vierge est un thème classique dans l’histoire de l’art. Rembrandt en a fait une belle gravure. Au XVIIIe siècle, Piranese a réalisé des recueils de vues consacré aux monuments de Rome. Voici deux exemples tiré des Chambres funéraires des anciens Romains : Chambre funéraire, et Vue intérieure de la même chambre funéraire. En 1816, Merry-Joseph Blondel propose sa vision de la mort de Louis XII.
Voici comment Albert Fourié imagine La mort de Madame Bovary. La mort survenue, le deuil touche les proches (Jules Bocquet, Edgar Munch). A la fin du XIXe, on veut garder une trace du lieu où a vécu et où est mort une personnalité marquante de la société. C’est le cas pour Léon Gambetta en 1882. Plus dramatique, la chambre du mort peut aussi être la scène d’un meurtre ou d’un suicide : Manet ou encore Delacroix : La mort de Sardanapale (scène de suicide collectif), dont « La chambre détruite » de Jeff Wall serait une relecture (voici une présentation de l’œuvre).
Judith, par Jacques Callot (entre 1622 et 1629) © BNF Gallica
IV – Chambres de passage ou chambre à soi ?
Le voyage est propice à la découverte d’autres lieux où passer la nuit, où dormir.
Le bateau
offre sa chambre de bord. En 1871, Pierre Loti embarque comme aspirant sur la Flore en direction de l’île de Pâques. Il dessine sa cabine à plusieurs reprises.
C’est cependant l’hôtel qui offre le plus souvent refuge au voyageur.
Il fait suite au caravansérail, au garni, à l’auberge. L’auberge est plutôt rurale. Voir le dessin d’une auberge anglaise en 1827, ou cette chambre d’auberge à Thonon en 1814.
L’hôtel, lui, est souvent urbain. Mais aussi lié au développement des loisirs et des stations balnéaires (Claude Monet, Hôtel des Roches Noires à Trouville). Il s’est développé avec l’arrivée du chemin de fer (Hopper, Hôtel près du chemin de fer). Dès le milieu du XIXe siècle, le développement du commerce et du tourisme élève les normes de confort et d’hygiène. L’hôtel héberge les voyageurs mais aussi les amants, légitimes ou clandestins. Le Motel, lui est lié à la route et à l’auto. Et à la modernité et la solitude… à en croire Hopper.
L’hôtel peut aussi être lieu de résidence prolongée. Au Chelsea Hotel, à New York, des artistes ont séjourné parfois plusieurs années et pour certains gratuitement. Pierre Alechinsky par exemple payait ses notes de séjour en dessin.
Sophie Calle en a fait un lieu d’expériences artistiques. Soit en recherchant les traces des occupants des chambres d’hôtel, (démarche relatée dans son ouvrage L’hôtel, et exposée au Centre Pompidou) soit en conviant les visiteurs dans sa chambre.
Le vœu cher reste pour beaucoup l’obtention d’une « chambre à soi »,
© Racine
un espace qui peut s’entendre comme un « chez-soi », souhait profond formulé par Virginia Woolf. Un endroit agréable, peut-être largement ensoleillé comme dans la chambre de la mère de Vuillard, où prendre soin de soi, où lire (Philippe Jolyet, où l’on observe aussi les trois âges de la vie, Félicien Rops, Suzanne Valadon, Edward Hopper), rêver (Félix Auvray, Johann Heinrich Füssli), cauchemarder (Eugène Thivier, Füssli), ou encore créer. En quelque sorte une chambre du secret. Une pièce que l’on peut fermer, ouvrir à qui l’on veut, où l’on est maître, où l’on peut être seul (Victor Lecomte). Où l’on fait sa toilette (Picasso, Abraham Bosse). Où l’on dégrise. Où l’on écrit (correspondance, journal, autobiographie). George Sand écrivait la nuit, dans sa chambre. Proust travaillait dans son lit. Le retrait est en effet propice à la création.
© A. Carrière
De nombreux peintres ont immortalisé leur chambre, de passage ou non. Van Gogh bien sûr, dont voici une relecture par Roy Lichtenstein, la chambre de Matisse à l’hôtel Beau-Rivage, Kandinsky, Egon Schiele, Marc Chagall mais aussi celle d’Ingres à la villa Médicis et d’Edouard Margottet.
Et la chambre, lieu de folie ?
The Day’s Folly, aquatinte de Antoine Sergent (1783) © BNF Gallica
En conclusion :
Propre à soi ou partagée, intime ou bien ouverte à la réception, lieu d’épanouissement ou de souffrance, de claustration imposée ou souhaitée, pérenne ou temporaire, les artistes ont campés maintes scènes dont la chambre est le décor, des enluminures du XVe siècle aux installations du XXe.
Pour certains artistes plasticiens la chambre est la matière même de leur travail sur la mémoire et le psychisme. C’est le cas de Louise Bourgeois (voir notamment Precious liquids et Red room), ou encore de Marc le Mené avec sa chambre mentale. Et quels souvenirs de Christian Boltanski se cachent dans sa Chambre ovale ?
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