Cosmétiques, au-delà du miroir

- temps de lecture approximatif de 12 minutes 12 min - Modifié le 30/09/2022 par Admin linflux

Les produits de beauté ou cosmétiques constituent un secteur économique en pleine santé et toujours en croissance. L'Oréal, n°1 mondial, en est l'ambassadeur le plus populaire. Mais derrière les apparences, quelles substances chimiques contiennent ces petits pots de crème censés gommer les défauts et redonner l'aspect de ses 20 ans ? Sont-elles réellement sans danger pour notre santé et existe-t-il une alternative ?

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Vouloir pour sa peau santé, beauté, bien-être, quoi de plus légitime et naturel. La cosmétologie c’est l’art d’améliorer les apparences, de gérer l’image de soi. En passe de devenir une véritable discipline médicale, elle connait depuis plusieurs années un développement considérable. Mais c’est aussi beaucoup de rêves, de marketing, des slogans publicitaires parfois ambigus : Croire en la beauté – Promesses tenues – Parce que vous le valez bien – Mettre en échec les inévitables ravages du temps – « Double sérum formule phyto-concentrée » « Rétinol actif »…

SOMMAIRE

1)Cosmétiques et industrie

2)Cosmétiques et chimie

3)Cosmétiques bio


1-Une industrie très rentable et un marché en bonne santé

Connaissez-vous le classement des plus gros consommateurs de cosmétiques au Monde ?

1. Les USA (50 milliards de dollars en 2006)

2. Le Japon (30 milliards)

3. Le Brésil (18 milliards)

4. la France (14 milliards)

[actu]Des entreprises ultra-performantes[actu]

- L’Oréal

Leader mondial de l’industrie cosmétique, L’Oréal commercialise 130 produits chaque seconde à travers le monde.

En quelques chiffres :
15,8 milliards d’euros, 19 marques mondiales, 60 851 collaborateurs dans 58 pays dont 12000 en France, 140 partenariats avec des universités dans le monde.
Le chiffre d’affaires du groupe L’Oréal
au 31 décembre 2007 a atteint 17,1 milliards d’euros (en progression de + 8,1% selon les données publiées). L’Oréal vise une nouvelle croissance organique de ses ventes de 6 à 8% pour 2008.

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Body Shop

En mars 2006 L’Oréal s’offre The Body shop, créé en 1976, marque emblématique des ” valeurs citoyennes ” et des produits de beauté “éthiques “.

La même année, l’Oréal rachète Sanoflore, laboratoire créé en 1986 au cœur de la Drôme, pionnier dans la conception, la fabrication et la commercialisation de produits cosmétiques certifiés ECOCERT.

- La Cosmétic valley

Shalimar de Guerlain, XS Extrême de Paco Rabanne, Doudou de Castelbaljac, Boudoir de Vivienne Westwood….. Quel est le point commun entre tous ces parfums prestigieux ? Ils sortent des usines de la ” Cosmetic Valley “. Localisé dans le département d’Eure-et-Loir (28), ce pôle de compétivité constitue le premier secteur français de l’industrie de la beauté et du bien-être (parfums/cosmétiques). C’est un modèle unique au monde dans “le secteur du luxe” et le 4ème secteur exportateur de l’industrie française derrière les boissons, l’automobile et l’aéronautique .

En quelques chiffres :
300 entreprises, représentant 24500 emplois,
7 milliards d’euros de chiffre d’affaires,
4 universités (Orléans, Tours, Rouen, Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines),
178 laboratoires de recherche publics,
5 500 chercheurs, 136 établissements de formation.
Début 2008, a été signé un accord de partenariat avec le Cluster Japonais Hokuriku Life Care . HLCC est réputé pour ses compétences en matière de biotechnologies. Il est spécialisé dans la fabrication de produits cosmétiques innovants à base de produits naturels, en particulier issus de la fermentation du riz.

9 nouvelles adhésions dont Chanel en février 2008

Dossier d’Infochimie magazine hors série novembre 2007

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Cosmetic Valley


2- Les cosmétiques et la chimie

On entend par “cosmétique” tout produit destiné à être mis en contact avec les parties superficielles du corps humain (épiderme, systèmes pileux et capillaire, ongles, lèvres, organes génitaux externes, dents), en vue de les nettoyer, de les parfumer, d’en modifier l’aspect, de les protéger, de les maintenir en bon état ou de corriger les odeurs corporelles. (Selon article L.5131-1 du code de la santé publique.)

Ils ne peuvent et ne doivent pas agir en profondeur en interférant avec les fonctions physiologiques. La formulation doit répondre à des critères de de stabilité et d’innocuité précis et codifiés.

A consulter :
- Dossier du CNRS
- Site du Ministère de la Santé
- Dossier conso net :
ce site de l’Institut National de la Consommation propose 2 brochures à télécharger.
- Parlons Cosmétiques Site d’information de la Fédération des Entreprises de la Beauté (FEBEA) sur les produits cosmétiques (au sens large : produits de soin, maquillage, parfums, produits capillaires, produits d’hygiène et de toilette). Il est sans aucun but commercial ni publicitaire. Il est ouvert à toute personne qui souhaite mieux connaître les produits de bien-être et de beauté.

[actu]Composition d’une formulation cosmétique contemporaine : [actu]

Tensioactifs, Polymères hydrosolubles, Epaississant, Conservateur, Antibactériens, Antiseptiques, Agents émollients et hydratants, Pigments, Propulseurs, Parfums, Colorants, Additifs divers.

Comment s’y retrouver ?

- l’INCI est l’abréviation de International Nomenclature of Cosmetic Ingredients. Son utilisation est obligatoire pour les cosmétiques depuis 1998 – tous les cosmétiques doivent donner sur leur emballage la liste complète des ingrédients dans l’ordre décroissant de leur quantité et sous leur dénomination INCI. Une version plus accessible est disponible sur le site beauté-test.com

Actifs et additifs en cosmétologie Tec et Doc 2006

Cet ouvrage présente dans son ensemble la cosmétologie scientifique, avec 27 chapitres qui concernent notamment : la réglementation européenne et internationale de sécurité des ingrédients et de cosmétovigilance, les ingrédients d’origine végétale, les actifs spécifiques les plus actuels que sont les agents anti- vieillissement, amincissants, dépigmentants, pigmentants, désodorisants et antitranspirants . Les auteurs ont coordonné une équipe de spécialistes incontestés : universitaires enseignant ou ayant des fonctions d’experts dans ce domaine, industriels émanant de firmes cosmétiques nationales et internationales, scientifiques appartenant aux autorités compétentes telles que l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps).

- Chargée par l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST) d’évaluer les risques pour la santé des produits de grande consommation ( y compris les cosmétiques) la sénatrice Marie-Christine Blandin a remis jeudi 31 janvier 2008 un imposant rapport que l’on peut consulter (Tome 1, Tome 2)

Elle attire l’attention sur les substances se retrouvant dans des produits utilisés pour la beauté et pouvant présenter des dangers pour la santé humaine.
- des cétones (dissolvants de vernis à ongles]

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- Les éthers de glycol présentent de multiples usages industriels (comme solvants, conservateurs, agents de tension, de coalescence, véhicules d’additifs …), de telle sorte qu’ils sont présents dans une très large gamme de produits de consommation courante et sont utilisés par tout un chacun dans la vie de tous les jours notamment dans les produits cosmétiques et les médicaments. Les consommateurs sont mis en contact avec eux de façon variée : en respirant l’air dans une pièce repeinte, en se maquillant ou se teignant les cheveux…

- Les muscs et leur toxicologie : L’étude de Greenpeace confirme que les muscs (surtout le diéthyl de phtalate) sont largement utilisés dans les cosmétiques. (article de Sciences et Nature)

- des allergisants : Depuis mars 2005, la mention des substances parfumantes allergènes est obligatoire dans la liste des ingrédients.

Certaines de ces substances sont synthétiques, d’autres sont contenues dans des huiles essentielles.

[actu]Conservateurs par ci, des parabènes par là…[actu]

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Flickr

[*« Chaque fois que l’on met un doigt dans le pot de crème, on l’ensemence en germes et bactéries »*]

Les conservateurs jouent un rôle essentiel dans la conservation des produits en empêchant les proliférations bactériennes. Ils sont employés à faible dose en fonction de dispositions légales très strictes. On y consacre d’énormes moyens en termes de recherche, notamment au niveau des conservateurs naturels.

« Sans conservateur » : dans la mesure où tous les éléments aqueux d’une formule ont besoin d’un ou plusieurs conservateurs, cette formulation implique généralement que le produit ne contient pas de substance faisant partie de la liste des conservateurs du cahier des charges des produits cosmétiques.
Exemple : un produit cosmétique contenant du pentyléne glycol peut être déclaré « sans conservateur »

L’énoncé « ne contient pas de conservateur de synthèse : bien que précis, cet énoncé ne doit pas empêcher d’interroger le fabricant dans la mesure où le conservateur peut faire partie des substances odorantes pas toujours inoffensives notamment pour les personnes sensibles ou allergiques…

L’arrêté 16 juillet 2004 (JO n° 170 du 24/07/2004 texte numéro 34) fixe la liste des agents conservateurs que peuvent contenir les produits cosmétiques
modifiant l’arrêté du 6 février 2001

Les parabènes sont les conservateurs les plus utilisés en cosmétique, et également dans des milliers d’aliments et de médicaments. Ils ont fait l’objet de très nombreuses études qui ont établi leur large spectre d’action à l’égard des micro-organismes les plus divers, leur efficacité, leur stabilité, et le peu d’effets secondaires qu’ils génèrent. Cependant, depuis quelques années, la controverse fait rage et le grand public réclame à cor et à cri des produits sans parabènes. En effet, vers la fin des années quatre-vingt dix, plusieurs travaux ont suggéré que les parabènes possédaient une activité oestrogénique. En janvier 2004, une étude publiée dans le Journal of Applied Toxicology avait révélé la présence de parabènes dans les tissus mammaires cancéreux. L’auteur, Philippa Darbre de l’Université de Reading au Royaume Uni ne démontrait cependant pas l’existence d’un lien de cause à effet entre la présence de parabènes et le cancer du sein. Les médias non spécialisés et en particulier la presse féminine se sont emparés du sujet et ont largement diffusé la nouvelle.

[actu]Combien de temps doit-on conserver ses cosmétiques ? [actu]

L’inscription de la date de durabilité (ou “date de péremption avant ouverture”) sur l’étiquetage d’un produit cosmétique n’est obligatoire que lorsque la durabilité est inférieure à 30 mois (cf. article R.5131-4 du code de la santé publique).
S’il n’y a pas de date, cela veut dire que le produit cosmétique se conserve plus de 30 mois. Dans ce cas, il existe une période de conservation après ouverture annoncée par le symbole d’un pot ouvert. Encore faudrait-il se souvenir là encore de la date d’ouverture.

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symbole

Cette inscription s’ajoute aux autres améliorations d’étiquetage qui se sont imposées au fil du temps (composition du produit, traçabilité, présence de substances allergisantes, etc.). Mais la date de péremption n’est pas toujours vue, lue ou comprise par les consommateurs. La date indiquée est parfois cachée derrière un code difficile à décrypter.


3- Les cosmétiques bio

Les français sont très accros aux produits cosmétiques bios. Selon une enquête, 260 produits cosmétiques naturels ont été lancés sur le marché français en 2006.
Au salon Vivre autrement, qui s’est tenu en mars 2008 à Paris, plus de 80 marques ont présenté leurs créations. Entre les savons hydratants composés de lait d’ânesse (Les ânes d’Autan), les élixirs colorés à l’andiroba d’Amazonie (Guyapi) et les crèmes design à base de plantes sauvages françaises (OLC), le choix grandit. Reste à s’y retrouver dans la jungle des logos, slogans et labels.
Cet article du monde du 18/03/2008

- Créez vos cosmétiques bio Sylvie HAMPIKIAN, Terre Vivante

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Edition Terre Vivante

De véritables trésors de beauté se nichent dans votre cuisine et dans votre jardin. Associez-leur la puissance des huiles essentielles, la polyvalence du gel d’aloès ou la douceur des argiles, et vous créerez pour vous et votre entourage des cosmétiques naturels et efficaces adaptés aux besoins de chacun. Il suffit avant tout de choisir avec soin les ingrédients qui vous conviennent dans les sélections proposées et d’appliquer les principes de base exposés dans cet ouvrage. De nombreuses recettes, destinées aux soins du visage, des cheveux et du corps, vous y aideront

- 90 recettes de beauté bio à faire soi-même Sylvie MACHETEAU, Vigot

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Edition Vigot

Pourquoi faire soi-même ses cosmétiques bio ? Avant tout pour se faire plaisir ! Ensuite pour se donner l’opportunité de faire les bons choix, de respecter sa peau et son corps tout en respectant son environnement, et le tout en se concoctant des produits uniques, adaptés à nos envies et à nos spécificités. Et enfin pour la satisfaction de voir alignés sur nos étagères et dans notre réfrigérateur tous ces petits pots colorés que nous aurons nous-mêmes élaborés, souvent pour un coût moindre que celui des cosmétiques classiques, et pour une santé préservée…

- Le guide des cosmétiques bio
Anne GHESQUIERE, Vigot

Premier, guide français des cosmétiques BIO, ce livre incontournable fait la lumière sur un marché où le terme naturel s’assaisonne à toutes les sauces. Plus de 3000 produits BIO issus de 40 marques, passés au crible sans concession par 400 consommatrices françaises ! Ce guide présente dans un ordre pratique, les meilleurs produits élus, la moyenne des notes données, les commentaires des testeuses, ainsi que des recettes et des conseils beautés.

Un luxe ou une nécessité

[actu]Croyez vous à la publicité, aux bienfaits des produits, pouvez-vous vous en passer ?[actu]

Il semblerait que nous ayons en moyenne 20 produits cosmétiques dans notre salle de bain. Et vous ?

La plupart des Australiennes pensent que les fabricants de cosmétiques mentent sur les promesses de leurs produits.. Mais elles estiment que les cosmétiques ne sont pas un luxe, mais une nécessité. Seules 7,2 % déclarent pouvoir s’en passer. 63,4 % indiquent que sans produits cosmétiques, elles n’auraient pas la même assurance. 51,5 % qu’elles seraient comme nues et 35,2 % que l’on ne les prendrait pas au sérieux.

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Edition Dunod

Sexe bonheur et cosmétiques John EMSLEY Dunod

Gels douche, crèmes anti-âge, couches pour bébés, antidépresseurs, stimulants sexuels, compléments alimentaires…
Que cachent ces nouveaux produits de consommation courante ? Comment agissent-ils sur notre corps et sur notre psychisme ? Faut-il en avoir peur ? À ces questions, John Emsley apporte des réponses claires et constructives. L’auteur passe au crible une trentaine de produits phares que nous utilisons régulièrement pour nous rendre plus beaux, plus propres, améliorer notre régime alimentaire, stimuler notre désir sexuel, tuer les germes ou éviter la dépression…

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