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Des raisons de se plaindre

Jeffrey Eugenides

Attention, immersion imminente dans les névroses humaines et travers de notre temps ! Dix nouvelles pour se délecter de la vie sous toutes ses facettes, avec une bonne dose d'humour et de tendresse, par le brillant auteur de Middlesex et de Virgin Suicides.

Il écrit lentement Jeffrey Eugenides.

Et pour cause, chacun de ses romans semblent passer à la postérité en un clin d’œil, presque automatiquement, tant ils sont emprunts de vérité. Tous d’une justesse universelle, d’une écriture pure et nette : de son Virgin Suicides -qui doit sa grande notoriété à la très belle adaptation qu’en a fait Sofia Coppola au cinéma- en passant par son merveilleux Middlesex -qui lui avait valu le Pulitzer en 2003- jusqu’à son plus récent, Le roman du mariage, retraçant l’histoire d’un amour de jeunesse malheureux -dont nous avons tous le souvenir dans un coin de nos cœurs- et les trajectoires de vies qui découlent de telle déception.

Mais voici que paraît un recueil de dix nouvelles du brillant auteur : deux inédites, et huit qui, déjà, avaient été publiées dans diverses revues auparavant aux Etats-Unis. Le fruit, donc, de plus de vingt années d’écriture parallèle à ses trois grands romans, de 1988 à 2017.

Et quelle écriture !

On retrouve au fil des histoires tous les thèmes phares de l’œuvre d’Eugenides, de l’identité sexuelle à la complexité des rapports sociaux en passant par l’inexorable temps qui passe et nous échappe…

Tour à tour des différentes histoires apparaissent autant de paysages -américains et exotiques- que de variétés de caractères humains : comme si rien ne pouvait échapper à la plume acerbe du grand Jeffrey, qui semble s’amuser à décrire, d’un réalisme tranchant et drôle, tous les retors de notre société contemporaine et les raisons -toujours plus nombreuses- de se plaindre au cours de nos petits bouts de vies.

Dix nouvelles, c’est vrai, ce n’est pas beaucoup, mais peut-être que Jeffrey Eugenides fait bien de produire dans la lenteur : c’est ainsi qu’il parvient le mieux à recenser l’existence sous toutes ses formes, et nous délecter, au passage, de quelques brins de cette polyphonie.

 

Voir dans le catalogue de la BML

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