
Parce que les fleurs sont blanches
Gerbrand Bakker
lu, vu, entendu par Yôzô-san - le 06/06/2025
Avant "Là-haut tout est calme" (2009) et "Le détour" (2013) qui l'ont fait connaître du grand public, Gerbrand Bakker a écrit en 1999 "Parce que les fleurs sont blanches". Un roman déchirant enfin traduit en français.
Gerson est un garçon de 13 ans qui vit en compagnie de ses deux grands frères, Klaas et Kees et de son père, Gerard un homme maladroit qui veille à faire de son mieux et à les élever avec bienveillance depuis que leur mère a un jour décidé de les quitter pour vivre sa vie. Un petit jack-russel du nom de Daan vient compléter cette cellule familiale exclusivement masculine
Un dimanche comme les autres, alors qu’ils traversent des vergers de poiriers en fleurs pour rendre visite à leurs grands-parents, un bête accident de la route va tout changer. Alors que Gerard et les jumeaux s’en sortent pratiquement indemnes, Gerson sort aveugle de cet accident, sans aucune chance de guérison. La colère du garçon, qui prend petit à petit la mesure de ce qu’il ne pourra plus faire et va devoir faire le deuil du futur qu’il imaginait, se heurte à la bienveillance de ses proches et du personnel soignant. Comment, à l’âge où tout devrait s’offrir à lui, Gerson va t’il pouvoir se construire alors que son identité a été ainsi mutilée ? Voilà toute la question qui se pose dans ce texte.
A travers ce court roman polyphonique, Gerbrand Bakker met en scène des personnages bouleversants confrontés à la souffrance indicible de l’un des leurs avec la pudeur et la prose délicate qu’on lui connait. Une lecture qui nous émeut et nous rappelle combien ce romancier est talentueux quand il s’agit de raconter les aléas douloureux de nos existences sans jamais tomber dans le pathos.
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