Féminicide

- temps de lecture approximatif de 3 minutes 3 min - par Sabine Bachut

Avec plus de 100 femmes tuées par leur conjoint ou ex-conjoint depuis janvier en France, ce terme est souvent revenu en une de l'actualité. D'où vient ce terme ? Et que recouvre t-il ?

femme violence @freepik
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Ce mot désigne le meurtre d’une ou de plusieurs femmes ou filles en raison de leur condition féminine, c’est-à-dire en raison de leur identité de genre. Il est calqué sur le mot homicide avec la racine fēmĭna « femme, femelle » en latin, et le suffixe -cide issu du latin cædo, cĕcīdī, cæsum, cædĕre, « frapper, battre, abattre, tuer, massacrer ». Il peut donc être interprété comme une catégorie d’homicide, comme le parricide ou l’infanticide. Ce terme est apparu pour caractériser le fait de tuer une femme pour des motifs liés à son identité de femme. Il n’est cependant pas reconnu en France ni par le droit français, ni par l’Académie française. Mais il cependant présent dans les dictionnaires Robert.

Féminicide est apparu au 19ème siècle. Il fut employé pour la première fois par Hubertine Auclair, journaliste, écrivaine et militante féministe française qui s’est battue en faveur de l’éligibilité des femmes et de leur droit de vote.

Il est ensuite popularisé en Angleterre par Britannique Jill Radford et par Diana E. H. Russell dans les années 80. Elles le définissent comme « meurtre de femmes commis par des hommes parce ce que sont des femmes ». Il est utilisé pour la première fois au tribunal en 1976.

L’Organisation mondiale de la santé distingue 4 formes :

  • le féminicide intime, impliquant un proche, un conjoint et des violences domestiques. Il représente 1/3 des meurtres de femmes dans le monde
  • le féminicide non intime, commis par des inconnus
  • le féminicide liés à la dot, qu’on trouve plutôt sur le continent indien
  • le féminicide lié à un crime d’honneur, où la femme est tuée par les membres de sa famille

Pour aller plus loin : Qu’est-ce qu’un féminicide : définition et origines par TV5Monde 

Dans l’actualité, le récent grenelle des violences conjugales de septembre 2019 a remis 60 propositions (Amélioration du recueil des plaintes, réquisitions des armes des conjoints violents à la première menace ou encore signalement des violences par les médecins comptent parmi les mesures phares remises au gouvernement). A suivre pour voir si ces propositions seront suivies d’effets concrets.

Si vous êtes témoin ou victime, n’hésitez pas à téléphoner au  3919 mis en place par les pouvoirs publics. Vous trouverez une écoute, des informations et une possibilité d’orientation vers des services compétents. 

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