Retour vers la biodiversité !

- temps de lecture approximatif de 3 minutes 3 min - par Stéphanie B.

Suite au dernier numéro de Cash Investigation, "Multinationales : hold-up sur nos fruits et légumes", diffusé mardi 18 juin sur France 2, la fréquentation du site web Kokopelli, semencier paysan, a explosé.

Une loi française qui ne favorise pas la biodiversité

En France, les semences ne peuvent être vendues que si elles sont inscrites au catalogue officiel des semences. Pour y entrer, elles doivent produire des plantes “homogènes” et “stables”. Cela correspond à des semences hybrides, qui sont non pas des semences modifiées génétiquement mais des semences issues de croisements entre différentes variétés. Problème : ces semences sont stériles, ce qui oblige les agriculteurs à les racheter d’année en année aux producteurs de semences.

Cette obligation d’homogénéité et de stabilité exclut de fait les semences paysannes, variétés anciennes non-hybridées, qui donnent des fruits et légumes aux formes et aux tailles diverses. Les semences paysannes sont donc interdites à la vente directe, y compris aux particuliers. Face à cette privatisation du vivant, une association ariégeoise lutte. Son nom : “Kokopelli“. Depuis quinze ans, elle vend aux jardiniers amateurs plus de 2400 plantes rares pour éviter leur disparition, ce qui la place en situation d’illégalité.

“La nature commet un incroyable blasphème dans nos civilisations mercantiles : elle se reproduit gratuitement, et ça c’est terrible”, ironise le fondateur de Kokopelli, Ananda Guillet. “Une graine de laitue, quand vous la laissez monter en graine, va vous donner entre 8000 et 12 000 graines, donc on passe d’une à 8 ou 12 000 en une saison. C’est un pouvoir multiplicateur infini ! C’est tout sauf rentable et c’est cela qui les dérange”, détaille-t-il, en faisant référence aux semenciers. Connus sous les noms de Bayer–Monsanto, Limagrain, Syngenta ou Dupont, ils détiennent à eux-seuls 95 % du marché des semences, toutes de type HF1, c’est-à-dire non reproductibles. Une économie qui a provoqué la disparition de 75% de la biodiversité au cours des 50 dernières années.

Quels acteurs et outils de la biodiversité végétale ?

Gageons que cet engouement soit le prélude à la sauvegarde des semences paysannes et anciennes.

Les maisons de semences paysannes développent et défendent les pratiques paysannes de conservation, de sélection et d’échange de semence. Vous trouverez dans cette publication adresses et outils.

Les bibliothèques contribuent également à la valorisation des semences reproductibles par le biais des grainothèques, service d’échange de graines entre les usagers. Les graines déposées doivent être de type non HF1, c’est-à-dire reproductible, et si possible bio !

Pour aller plus loin :

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