Les particules, le conte humain d’une eau qui meurt, Manon Lanjouère
Publié le 11/06/2024 à 18:09
- 2 min -
Modifié le 12/06/2024
par
Dalli
La mer, théâtrale. Elle joue avec la lune, dévore les téméraires, déchiquette les cotes, renifle les corps. Les artistes la poétisent. En un coup de mer artistique, ils tentent d’en saisir la force, la dangerosité et ses mystères. Ils investissent sa surface, le dedans, le dessous, la ligne d’horizon. Difficile de contenir l’arythmie maritime, de la capturer. D’huile, étale, démontée, écumante, en furie ou calme blanc : imprévisible, la mer a sa partition et aussi « ses beautés malades », les particules.
Nosologie plastique
Sa profondeur, son obscurité, son immensité ne suffisent à la préserver. L’artiste Manon Lanjouère l’osculte. Elle s’inspire des répertoires de l’ère industrielle du 19ème siècle dans la ligne de l’ histoire des sciences et de la photographie tout comme le fit Anna Atkins, photographe et biologiste avec le cyanotype et l’orotone. Ici ce sont des touillettes pour le café, des sacs plastiques… les nouvelles espèces dont les particules se délitent et asphyxient les fonds. Nous naviguons de l’infiniment grand : 4,8 et 12, 7 millions de tonnes de déchets à l’infiniment petit : moins de 10 microns, taille des nanodéchets.
Solastalgie
C’est le mal de l’artiste, la maladie de son territoire littorale. la polution microplastique et nanoplastique brouille les repères, perturbe les espèces. Les larmes de sirène ont des airs de gemmes toxiques. L’art rejoint la science (résidence à bord de la goélette TARA) pour défendre les océans. Il s’agit de l’eau, principe fondamental, parce que “tout est eau“, matrice de la pensée, moteur philosophique, vitale.
Synapses:
Oeuvre bientôt disponible à l’Artothèque
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