La France, les femmes et le pouvoir…Une histoire paradoxale
Publié le 24/01/2007 à 00:00 - 12 min - Modifié le 30/09/2022 par Admin linflux
Dans la structure profondément patriarcale de la société française, du Moyen-Age à nos jours, toutes les femmes, normalement, sont assignées à des places subalternes, par les lois, par les traditions, par les bénéficiaires des rapports de force que l’Histoire a sanctionnés. Mais la norme est une chose et la réalité une autre. Les recherches effectuées depuis les années 70 nous ont enseigné que la vie des femmes et leurs rôles dans la société ne peuvent être appréhendés à partir des seuls discours normatifs, à partir des seules représentations que nous a léguées une époque. C’est dans l’exploration minutieuse de cas particuliers, dans le repérage de marges de manoeuvres laissées aux femmes, dans la prise en compte des alliés aussi bien que des adversaires qu’elles ont rencontré en chemin, que résident désormais les réponses aux questions que l’on peut légitimement se poser.
[actu]Du V° siècle à la fin de l’Ancien régime : un “réel” pouvoir des femmes ?
Christine de Pisan, Jeanne d’Arc…et les autres.[actu]
A chacun son rôle : les hommes à la chasse, les femmes à la cuisine et s’occupant des enfants. Cette division stéréotypée du travail admise depuis la fin de la préhistoire a marqué pour des siècles nos sociétés. Pourtant des figures d’exception s’imposent.Dans une société ou la domination masculine est non seulement omniprésente, mais encore justifiée par des fondements théologiques, comment concevoir que les femmes exercent effectivement un pouvoir, ce qu’on constate cependant, au moins au sein des familles royales et aristocratiques ?
La France, les femmes et le pouvoir : l’invention de la loi salique (Ve-XVIe siècle, par Eliane VIENNOT, Perrin
L’étude est consacrée aux relations entre les femmes et le pouvoir et fait ressortir une nouvelle carte politico-historique. La question de la loi salique est au coeur du premier volume. L’auteure rend compte du grand nombre de femmes ayant exercé seules le pouvoir suprême entre le VIe et le XVIIe siècle.
Les femmes en l’An Mille, par Jean VERDON, Perrin
S’appuyant sur des textes et l’archéologie, l’auteur démontre qu’à l’époque du haut Moyen Age, de nombreuses figures féminines surgissent, ayant une influence politique importante, dirigeant des fiefs, voire des Etats, aussi bien en France, en particulier dans les régions méridionales, et en Allemagne, que dans la lointaine Byzance.
Royaume de fémynie , pouvoirs, contraintes espaces de liberté des femmes de la Renaissance à la Fronde, sous la dir. De Kathleen WILSON- CHEVALIER et Eliane VIENNOT, Honoré Champion
La féminisation de la scène publique est en effet une caractéristique prépondérante de la période des années 1510-1648, qui comme aucune autre voit des femmes se succéder au gouvernement et donner le ton à la Cour, mais aussi s’illustrer dans les affaires religieuses, le mécénat, la littérature.
Femmes et pouvoirs sous l’ancien régime, sous la dir. De Danielle HAASE DUBOSC et Eliane VIENNOT, Rivages- Histoire
Les vies et et les écrits, les contraintes et les réussites des femmes illustres et inconnues dans les sphères du travail et de la famille, de la politique, de la religion et de la création, à travers le 16e, le 17e et le 18e siècle.
[actu]Au tournant de la révolution : Citoyennes sans citoyenneté[actu]
Pour ce qui est des femmes, on remarquera qu’une révolution comme une guerre peut les appeler à la tâche tout en sachant ensuite plus ou moins vite les congédier : un jeu subtil de la part des hommes entre l’invite et le rejet, l’exclusion et la participation des femmes aux affaires qui concernent l’Etat et la nation.
La Révolution est l’acte qui fonde l’exclusion des femmes de la cité, hormis le statut d’épouse et de mère de citoyen ; mais, en affirmant l’égalité des droits individuels, elle porte en elle-même la contradiction de ce principe d’exclusion qui nourrit la revendication féministe des années durant.
Le XIX° siècle signe néanmoins la naissance du féminisme, moment historique où la vie des femmes change : temps de la modernité où est rendue possible une position de sujet, individu à part entière et actrice politique, future citoyenne.
- Olympes de Gouges
Les Femmes et la révolution, 1789-1794, présenté par Paule-Marie DUHET, Archives gallimard
Tant que les femmes ne s’en mêlent pas, il n’y a a pas de véritable révolution, disait Mirabeau. C’est ce que pensent les hommes quand commencent les révolutions ; cela ne signifie pas qu’ils se croient quelque dette que ce soit à l’égard de celles qui les ont aidés.. Malgré la proclamation de l’université des droits de l’homme, elles ont été exclues de la politique. Pourtant leur émancipation commence là.
Histoire des femmes en France XIXe-XX siècles, Par Michelle ZANCARINI-FOURNEL, Presses universitaires de Rennes
Cet ouvrage retrace l’histoire des femmes, des XIXe et XXe siècles, à la fois sous l’angle politique, social et culturel. C’est là une histoire marquée et ciselée pat les évènements remarquables du passé -Révolution française, 1848, Commune de Paris, Guerres mondiales du XXe siècle…L’approche théorique qui sous-tend ce livre n’entend pas développer une vision séparatiste de l’histoire des femmes, mais prône l’inclusion de ces actrices de plein droit dans une histoire totale dont elle sont souvent exclues.
La citoyenne paradoxale, par Joan W SCOTT, Albin Michel
L’histoire du féminisme est ici revisitée à travers l’étude de certaines campagnes menées en France entre 1789 et 1944, et l’analyse des positions d’Olympe de Gouges, Jeanne Deroin, Hubertine Auclert, Madeleine Pelletier font apparaître les contradictions d’une théorie universelle des droits de l’homme mise au service de l’exclusion politique des femmes. Au coeur de cette histoire, un dilemme : fallait-il revendiquer l’égalité au nom de l’individu (abstrait) ou définir une pertinence politique de la différence sexuelle.
[actu]Sois belle et tais-toi ![actu]
Le silence est un commandement réitéré à travers les siècles par les religions, les systèmes politiques et les manuels de savoir-vivre.
Accusations misogynes, dissimulations, mystifications, mensonges,affabulations haineuses, l’Histoire “au masculin” en est truffée…
Mythologie de la femme dans l’ancienne France, par Philippe DARMON, Seuil
L’homme est un loup pour l’homme, dit la sagesse des nations. Et la femme, donc, Quand on veut suivre de près le discours que l’homme tient sur la femme, rien que depuis la Renaissance, on est frappé par la haute dose d’agressivité et de peur masculine qu’il révèle C’est cette histoire de la mysoginie, depuis la plus virulente, la plus violente et la plus paillarde, jusqu’à la plus subtile, la plus subtile, la plus paternaliste et la plus féministe d’apparence, que Pierre Darmon, historien, chercheur au CNRS nous retrace. La femme a toujours représenté pour l’homme un mélange de séduction et de danger. Ce qui a varié, et qui est ici relaté, c’est la manière de dire « l’infériotité de” pour mieux la rendre réelle dans les mœurs et dans la loi.
Un siècle d’antiféminisme, sous la dir. de Christine BARD,Fayard
Explicite ou insidieux, ordinaire ou passionnel, l’antiféminisme s’est manifesté tout au long du XXe siècle. Sous une forme ou sous une autre, il traduit des angoisses réelles, et à ce titre appartient à l’histoire des peurs collectives et individuelles. L’émancipation des femmes a suscité toutes sortes de fantasmes, souvent teintées de misogynie, mais aussi la crainte de l’indifférenciation des sexes.
Les femmes ou les silences de l’Histoire, Par Michelle PERROT, Flammarion
M. Perrot s’attache ici à explorer les silences de l’histoire, au cours des deux derniers siècles, sur la condition des femmes : silence des exploits guerriers ou techniques, silence des livres et des images, et silence aussi du récit historique.
L’histoire des femmes publiques contées aux enfante, par Francis et Claude LELIEVRE, PUF
Paradoxalement, alors que le niveau scolaire des filles en France est parmi les meilleurs de l’Union européenne, de même que le taux d’insertion professionnelle des femmes, leur activité politique est des plus faibles. L’analyse des manuels d’histoire de l’enseignement primaire du XXe siècle montre que ces livres sont en partie responsables de cette anomalie.. En prenant beaucoup de liberté avec la vérité historique, les lives d’histoire de la communale ont le plus souvent marqué au fer rouge les femmes qui ont disposé d’un certain pouvoir politique : la “cruelle Brunehaut”, la « traîtresse » Isabeau de Bavière, “l’incapable et cupide” Marie de Médicis…Les femmes sont volontiers montrées dans des attitudes manifestement contraire à ce qui est attendu du pouvoir souverain : peureuses, pleureuses, implorantes, frivoles excessives.
[actu]Une revue récente[actu]
Quand les femmes prennent le pouvoir, Les collections de l’histoire, n° 34, Janvier-Mars 2007, Tallandier
Qu’en est-il vraiment du matriarcat, ce pouvoir supposé des femmes dans les sociétés primitives ? Comment les femmes, reines, régentes, impératrices ou Premier ministre, de Cléopâtre à Margaret Thatcher, ont-elles gouverné ? Pourquoi n’y a-t-il pas eu de femmes sur le trône de France, alors qu’Élisabeth 1° s’est imposée en Angleterre et la Grande Catherine en Russie ? Pourquoi même en démocratie, les femmes ont-elles eu autant de mal à affirmer leurs droits, jusqu’à l’obtention tardive du droit de vote, en 1944 ?… Et le temps des femmes est-il venu avec le XXIe siècle ? Ce numéro explore les voies de cette longue émancipation.
[actu]Un glossaire[actu]
Les mots de l’Histoire des femmes, Clio HFS, Presses universitaires du Mirail
Définit les concepts et les catégories socio-culturelles utilisés en histoire des femmes et du genre dans le domaine français. Explicite les approches et les outils de la recherche historiographique la plus récente.
[actu]Un peu d’historiographie[actu]
Ecrire l’histoire des femmes, par françoise THEBAUD, ENS Editions
A partir d’exemples pris essentiellement en histoire contemporaine, l’auteure explique les origines culturelles et politiques de la discipline intitulée histoire des femmes ainsi que ses développements, d’une histoire au féminin soucieuse d’émancipation et de remémoration. Elle donne ensuite des repères méthodologiques et propose une lecture critique de l’historiographie française.
[actu]Un Livre accompagné d’un CD audio[actu]
Mon histoire des femmes, par Michelle PERROT ,Seuil et France Culture
Evocation du parcours historiographique, des sources, des problèmes et des démarches de l’histoire des femmes. Selon l’auteure, depuis trente ans, s’est développée une histoire des femmes qui a tenté de les retrouver, de les rendre visibles et surtout de comprendre les changements de la différence des sexes, imaginée et vécue.
[actu]Une émission de télévision sur le site de l’INA[actu]
Une conversation sur le thème du féminisme autour de Simone De BEAUVOIR
[actu]Un site internet[actu]
Un site en cours de construction
Centre Audiovisuel Simone de Beauvoir : les premières vidéos féministes ont fait éclater les cadres traditionnels, le cadre de l’image et le carcan du son adossé au commentaire.
Il s’avère impossible de réduire à un genre fermé ces vidéos produites et réalisées par des groupes dont la dénomination même – les Insoumuses, le Lézard du péril mauve et la Guerrière pamplemousse, Vidéo Out ou Vidéa – se joue du langage codé.
Inspirées par les mouvements féministes dont elles font partie, Les vidéastes n’occupent pas un poste d’observatrices et ne se contentent pas d’enregistrer des luttes ou un réel en mouvement. Delphine Seyrig comme Carole Roussopoulos, Ioana Wieder ou les femmes de Vidéa apportent leur touche singulière faite d’humour caustique, de questionnements politiques, d’engagement féministe pour offrir des images-cris.
[actu]Le projet de loi adopté[actu] tendant à promouvoir l’égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives :
Site de l’Assemblée nationale
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