Album à redécouvrir
Once upon a summertime / Blossom DEARIE (1958)
Publié le 22/10/2018 à 08:18 - 2 min - Modifié le 02/12/2022 par Eric
La petite voix du jazz ou une ingénue au piano
Déjà le nom, Blossom Dearie que l’on pourrait traduire par Petite fleur chérie, et c’est pourtant son vrai patronyme. Ensuite la voix, petite, éthérée, haut perchée, comme le chant d’une enfant. Tout cela n’inspire pas une image sérieuse ou assumée comme ses consœurs jazzwomen, ces grandes voix, assimilées aux shouters du jazz. Mais le charme de Blossom Dearie apparaît dans son phrasé impeccable, parfaitement articulé, et dans la fêlure de la femme d’expérience que l’on sent derrière le filet de voix. Dans le placement parfait aussi, millimétré au cœur de l’instrumentation, qui fait croire à la simplicité des morceaux. Et a ce côté moelleux, tendre qui comme pour Nat King Cole cache une grande maitrise. D’ailleurs comme son acolyte masculin, on oublie souvent le/la pianiste derrière la chanteuse.
Car Blossom Dearie est avant tout une pianiste. Son premier album sorti son nom est d’ailleurs uniquement instrumental. De formation classique, c’est à l’adolescence qu’elle s’orienta vers le jazz. Elle joue ensuite en club à New York et accompagne entre autres le chanteur Tony Bennett. Elle part ensuite à Paris, où elle rencontre et épouse le saxophoniste belge Bobby Jaspar. C’est à Paris également que Norman Granz la découvre et lui signe un contrat d’enregistrement de 6 albums pour le label Verve, dont est issu Once upon a Summertime. Mais c’est aux Etats-Unis ou elle retourne qu’elle enregistre cet album en septembre 1958. Et dont elle signe également les arrangements.
Dans cet album constitué uniquement de standards, Blossom Dearie interprète des chansons, reprises maintes et maintes fois par tant d’autres artistes. Avec sa voix acidulée elle occupe l’espace, régénère les morceaux. On pourrait y voir un recueil de piano-bar ou une anthologie d’easy listenning, mais c’est beaucoup plus. Accompagné du discret Mundell Lowe à la guitare, de Ray Brown à la basse et Ed Thigpen à la batterie, la chanteuse susurre de sa voix sucrée une douce tension. C’est tout à fait sophistiquée, charmant et délicat : une petite fleur.
Blossom Dearie est décédée en 2009.
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One thought on “Once upon a summertime / Blossom DEARIE (1958)”
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Je suis Bernie de Radio Bresse et je présente toutes les semaines une émission sur la musique on va dire alternative. Serait- il possible de m’envoyer des infos ainsi que du son à mon adresse indiqué ci-dessous quand vous voulez faire connaitre un artiste ou un nouvel album? Je vous en remercie d’avance.