Album à redécouvrir
Ben Webster meets Oscar Peterson /Ben WEBSTER – Oscar PETERSON (1959)
Publié le 12/01/2024 à 08:47 - 3 min - par Eric
Jazz classique ou l’art de la ballade
Comme ses contemporains Lester Young et Coleman Hawkins, Ben Webster est un des grands saxophonistes ténors du jazz classique. Il marqua durablement l’histoire du saxophone par son passage au sein du big band de Duke Ellington. Et influença également fortement les saxophonistes de la génération suivante dont Sonny Rollins, Archie Shepp et beaucoup d’autres. Reconnu comme un maitre du son velouté voire doucereux, ses phrasés de saxophone, le plus souvent courts et au souffle léger comme susurré sont séparés par des silences éloquents. Ce qui donne à ces interventions ce côté sensible, délicat et fortement émotionnel. Ainsi avec Ben Webster, le son du saxophone parait toujours à son point de bascule, toujours prêt à s’écrouler. Mais nous emmenant avec lui vers des profondeurs insoupçonnées.
The Touch of your Lips (6:18)
Ben Webster cita souvent Oscar Peterson comme son accompagnateur préféré. Et en effet Oscar Peterson s’avère ici comme un pianiste discret. Comme tout bon interprète, il soutient la mélodie lorsque c’est nécessaire. Mais s’écarte dès que Webster souffle, lui laissant ainsi tout l’espace pour briller. Alors même que le pianiste est reconnu comme un virtuose au jeu rapide et précis.
Cet album marque leur dernier enregistrement ensemble, mais parait aussi comme leur plus grande réussite. Car ces deux-là ont souvent collaboré. Tous deux furent sociétaires des concerts-jazz-session du Jazz at the Philharmonic (JATP), organisés par Norman Granz. Ils partagèrent ainsi plusieurs fois la même scène et furent tous deux ensuite embauchés par le label Verve.
In the Wee Small Hours of the Morning (3:11)
Aucune surprise dans cette rencontre donc, mais un art de la ballade porté à son plus haut niveau servi par deux maitres de leurs instruments, un album classique certes mais néanmoins savoureux.
Oscar Peterson est un pianiste canadien. Il commenca sa carrière à Montréal avant d’être remarqué par Norman Granz puis de réaliser une carrière internationale.
La section rythmique habituellement derrière Oscar Peterson accompagne le duo pour ce diamant du jazz classique enregistré en 1959.
How Deep is the Ocean (2:34)
Saxophone ténor – Ben Webster – Piano : Oscar Peterson – Contrebasse : Ray Brown – Batterie : Ed Thigpen – Producteur – Norman Granz
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