Hommage à John Mayall

John Mayall et le British blues

- temps de lecture approximatif de 3 minutes 3 min - Modifié le 20/09/2024 par lola

C’est au milieu de l’été qu’est décédé, à l’âge de 90 ans, l’un des pionniers du British Blues : John Mayall.

"File:John Mayall met zijn Bluesbreakers in Amsterdam. John Mayall met lp So many roa, Bestanddeelnr 920-8325.jpg" by Jack de Nijs / Anefo is marked with CC0 1.0. To view the terms, visit https://creativecommons.org/publicdomain/zero/1.0/deed.en?ref=openverse.

En plus d’être considéré comme un précurseur, John Mayall a également révélé de nombreux artistes tels que Eric Clapton, Mick Taylor ou encore Peter Green qui feront tous les trois partie de son groupe : The Bluesbreakers.

Mayall quitte son travail de graphiste à 30 ans pour s’installer à Londres et se lancer pleinement dans la musique. Ce changement de carrière ne s’est pas fait soudainement. Il a toujours eu un fort intérêt pour la musique, notamment pour le jazz que son père lui faisait écouter depuis l’enfance. Il s’inspire également de nombreux artistes de blues et de folk tels que LeadBelly ou J.B Lenoir, auxquels il va rendre hommage dans plusieurs morceaux. Mayall apprend donc à jouer de l’harmonica, du piano, de la guitare mais aussi à chanter, et c’est ce joyeux mélange qui nous amène quelques années plus tard à la création de The Bluesbreakers en 1963. Groupe qui a perduré pendant plus de 50 ans et n’a cessé d’évoluer grâce aux choix pertinents de son leader, John Mayall.

Alors que faut-il à un artiste pour être considéré comme le pionnier de son genre musical ?

Pour John Mayall cela commence réellement en 1966 à la sortie de l’album “Blues Breakers with Eric Clapton” qui va permettre au blues (plus précisément au blues rock pour cet album) de gagner en popularité auprès du grand public anglais. Il va aussi révéler le talent de guitariste d’Éric Clapton qui lui vaudra le surnom de « Clapton is God ». C’est effectivement son jeu à la guitare qui va dominer l’album en s’accordant parfaitement à la basse de John McVie, la batterie de Hughie Flint et la polyvalence de Mayall entre le clavier, l’harmonica, la guitare et le chant. Cette association pleine d’énergie et de passion offre à l’album un encensement par la critique ainsi que la sixième place des charts britanniques.

The Bluesbreakers est toujours en constante évolution, les artistes changent régulièrement tout comme les instruments utilisés. C’est d’ailleurs grâce à cela que Mayall se démarque également avec des albums plus originaux et risqués, notamment “The Turning Point”, réalisé en 1969 après le départ de Mick Taylor pour les Rolling Stones. Cette fois ci, aucun batteur pour accompagner Steve Thompson, Johny Almond et Jon Mark, ce qui n’enlève rien à l’intensité habituelle du groupe. Au contraire, le saxophone d’Almond emmène l’album vers des influences jazz-rock et la technique de Mark à la guitare s’y associe parfaitement.

Pochette de l'album "The Turning Point" des Bluesbreakers

Ainsi, John Mayall reste fidèle au blues tout au long de sa vie sans jamais ralentir sa cadence de production d’albums et de concerts, que ce soit avec les BluesBreakers ou en solo, faisant de lui une figure incontournable du British blues à l’échelle européenne.

Après plus de 60 années de tournées, John Mayall conclue sa route avec son dernier concert le 26 mars 2022 en Californie, accompagné cette fois ci de Greg Rzab à la basse, Jay Davenport à la batterie et Carolyn Wonderland à la guitare et au chant. Cette dernière représentation s’est achevée avec un des morceaux phares de sa carrière, “Room To Move”, qu’il interprète avec la même passion et le même dynamisme qu’auparavant.

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