Album à redécouvrir
Living with the law / Chris Whitley (1991)
Publié le 07/02/2021 à 08:39 - 2 min - Modifié le 31/05/2023 par Eric
Guitariste de rock influencé par le Blues, Chris Whitley eut une carrière en dent de scie.
Lors de la sortie de l’album Living with the law, Chris Whitley a 31 ans et des années d’errance derrière lui. Il a quitté le foyer familial à 17 ans pour tenter sa chance à New York. Il s’est ensuite expatrié en Belgique ou il a progressé dans le milieu de la musique électro local. Puis après un divorce et quelques expériences musicales européennes, il retourne à New York. Il devient ouvrier et joue quelques fois de la guitare dans des parcs publics. C’est comme cela qu’il rencontre le producteur canadien Daniel Lanois. Celui-ci séduit par son jeu de guitare slide, lui trouve un contrat discographique avec un grand label : Columbia. A cette époque Daniel Lanois est LE producteur que tout le monde s’arrache (U2, Bob Dylan, Neville Bros, Peter Gabriel, Sinead O’Connor…). Il invite Chris Whitley dans son studio à la Nouvelle Orléans, et enregistre le premier album du guitariste sous la direction de son assistant Malcolm Burn.
“Living with the Law” – Chris WHITLEY – 3:42
Toutes les chansons sont des compositions originales, elles parlent de désespoir, de désolation. Whitley gémit, chante d’une voix trainante et émotive sur des mélodies qui enchaine les hauts et les bas, soutenues par le jeu de Dobro de Whitley. C’est une suite de Blues rock rageurs et passionnés.
Mais lorsque l’album Living With the Law sort, Chris Whitley n’est pas convaincu par la qualité du disque. Il trouve l’album trop produit, trop poli, pas assez brutal. Il ne ressemble pas à la musique qu’il joue sur scène. Pourtant l’album est splendide, avec des sonorités ouvertes, une production aéré qui évoque les grands espaces et des ambiances qui sont à rebours de ce qui s’entend à l’époque. Un album de blues rock, différent et original. Mais qui ne reflète pas l’idée que s’en fait son auteur, et qui pour lui ressemble plus à une œuvre de Daniel Lanois que de Whitley.
Mais les critiques sont élogieuses. Chris Whitley assure les premières parties de Bruce Springsteen, de Bob Dylan, de Tom Petty. Il est réclamé en tant que musicien invité (Cassandra Wilson, Shawn Colvin…).
“Big Sky Country” – Chris Whitley – 4:14
Puis quatre ans plus tard, Chris Whitley sort enfin un deuxième album. Le succès lui permet d’avoir les mains libres et de s’éloigner de l’influence de Lanois. Il veut un album à son image et plus en prise avec l’air du temps soit plus rock grunge. Les sons sont plus tranchants. Les ambiances plus dérangeantes et brutales comme il le souhaitait. Mais son public est dérouté.
Plus tard, Chris Whitley enregistre d’autres albums avec d’autres producteurs et musiciens, dont Daniel Lanois. Mais son premier album restera comme le mètre étalon de l’ensemble de ses autres créations.
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