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Herzhaft Blues “Never been plugged” (1993)

- temps de lecture approximatif de 2 minutes 2 min - Modifié le 06/02/2024 par Alfons Col

En 1993, sans internet ni réseaux sociaux, il était difficile pour un ado français de découvrir le blues des années 1930 (pre-war blues). Emprunté par hasard à la BM de la Part-Dieu, cet honnête album de blues français, lyonnais de surcroît, m'a ouvert les portes de la musique du diable.

Herzhaft blues
Herzhaft blues

Il y a 30 ans sortait le premier album d’un trio bien particulier produisant un blues acoustique nous renvoyant directement aux berges du Mississippi dans les années 1930. Le titre de l’album prévient d’emblée l’auditeur, ce ne sera pas le blues électrique de Chicago ni le blues rock qui seront défendu ici mais bien le blues primaire et rural.

Ce blues, découvert dès l’adolescence, les frères Gérard et Cisco Herzhaft le défendent corps et âme depuis plus de soixante ans : Cisco sur les planches en embrassant une carrière de musicien professionnel et Gérard en devenant le plus important encyclopédiste du blues en France à travers multiples essais, dictionnaires ou conférences…. Le troisième membre du trio n’est autre que le fils de ce dernier, l’harmoniciste David « Pick Boy » Herzhaft, tombé dans la marmite blues dès la naissance. Ici la passion du blues est d’abord  une affaire de famille ! Ils produiront d’ailleurs deux autres albums ensemble.

Sur ces 18 titres chacun apporte une touche personnelle autant dans la composition, dans l’arrangement ou  l’écriture. Ainsi la facture peut paraitre plus folk dans les compositions de Cisco, plus proche du Delta blues pour celles de Gérard. On compte une moitié de compositions originales et l’autre de reprises réarrangées par leurs soins. Ainsi le trio rend hommage aux grands noms du blues d’avant-guerre comme Lemon Jefferson, Charley Patton ou Arthur Crudup. « My babe » tube de Willie Dixon datant des années 1960 est ici réarrangé pour guitare acoustique et contrebasse, lui conférant un grain plus roots.

My babe (Willie Dixon)
Tom cat blues (Lightnin’ Hopkins)

Quant aux compositions du trio, elles parviennent avec humour et pédagogie à rendre encore hommage à ce grand genre afro-américain. Leur « funky country blues » imite les interactions scéniques entre un James Brown (Gérard) et un Maceo Parker (Pick Boy)

Funky country blues

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