Debussy ou la « révolution subtile »
Publié le 21/03/2008 à 00:00
- 4 min -
Modifié le 04/03/2021
par
GLITCH
Claude Debussy est mort il y a 90 ans, laissant en héritage comme un "printemps" de la musique. Son oeuvre est celle d'un révolutionnaire sensuel. Délaissant le moule de la forme-sonate et les genres traditionnels de la musique "classique" (symphonie, concerto, sonate), il cherche à traduire des impressions, à faire sonner des tableaux, plutôt qu'emmener un discours musical d'un point à un autre par une succession de développements et variations..
Cette évolution, en germe dans le romantisme, trouve ici un accomplissement. Par ses orchestrations colorées, ses harmonies audacieuses, ses mélodies pleines d’altérations, il investit le domaine du sonore, jusqu’aux confins de la tonalité. Plus que dans le temps, c’est dans l’espace que se déroule sa musique. Debussy dépeint des scènes (“Prélude à l’après-midi d’un faune”), des instantanés (“Reflets dans l’eau”), des tableaux (“Images”, “Estampes”). Au point qu’on lui a souvent accolé malgré lui le terme d’impressionniste. La collusion des sens en tout cas, voilà ce à quoi Debussy s’entend. Faire résonner des images, peindre des sons, c’est comme on voudra. Les titres sont déjà une invitation au croisement des perceptions, qui associent images, sons, mouvements et odeurs .”Cloches à travers les feuilles”, “Les sons et les parfums tournent dans l’air du soir”, “Ce qu’a vu le vent d’ouest” …
La musique de Debussy est une des portes d’entrée de la musique moderne. La place accordée au sonore renverse les principes d’organisation de la musique. Désormais le timbre commande aussi à la composition. La sonorité libère le rythme et la mélodie, ose des harmonies étranges et des couleurs inédites.
La Mer, Nocturnes, Prélude à l’après-midi d’un faune
- La mer …
Trois piliers de l’œuvre pour orchestre. La Mer, tableau mobile et ses reflets changeants, Les Nocturnes oniriques et leur chœur de sirènes, le Prélude à l’après-midi d’un faune, dont Boulez dira qu’avec elle “la musique moderne commence“.
- Préludes
24 pièces sensuelles et énigmatiques, des titres qui sont autant d’invitations au voyage, et des sonorités inouïes. “Accords incomplets, flottants, alors on aboutit où on veut.(…) D’où agrandissement du terrain.” (Claude Debussy, cité par Marguerite Long)
La leçon de musique de Jean-François Zygel
- La leçon de musique
On ne présente plus ce pédagogue enthousiaste qu’est Jean-François Zygel. Sa leçon sur Debussy soulève les voiles et révèle “le don de l’espace“.
- Pelléas et Mélisande
Pelléas est le seul opéra achevé de Debussy, qui cherche à s’affranchir de la tradition lyrique et ses grands airs tout en échappant au wagnérisme. La musique tisse une trame continue dans laquelle les voix chantent au plus près de la langue parlée. A la fois austère et chatoyant, Pelléas et son texte désuet demeure un manifeste de l’opéra moderne, pas très loin de … Wagner.
Monsieur Croche et autres récits
- Monsieur Croche
Debussy fut aussi un critique musical à la plume bien trempée, percutant et drôle. Monsieur Croche rassemble ses articles, compte rendus : un aperçu de son époque musicale, un portrait de ses goûts et dégoûts.
Claude Debussy : le plaisir et la passion
- Le plaisir et la passion
Quatre temps pour présenter ce musicien : sa vie, les thèmes de son oeuvre, l’oeuvre elle-même et une étude de Pelléas et Mélisande.
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