Hommage

David Thomas, du proto-punk au post-punk (1953-2025)

- temps de lecture approximatif de 4 minutes 4 min - Modifié le 06/05/2025 par La COGIP

Le musicien et chanteur américain David Thomas, ancien leader des groupes Rocket From the Tombs puis surtout Pere Ubu, est décédé à 71 ans le 23 avril dernier dans sa résidence de Brighton en Angleterre.

Photo de David Thomas
Photo de David Thomas avec Pere Ubu (North London Polytechnic / Photo de David Corio/Redferns)

Cleveland, Ohio, et son décor post industriel désolé fût le terreau fertile de la musique de David Thomas, et des déglingos à qui elle s’adresse (oui vous). Devo, les Cramps, les Dead Boys viennent aussi de l’Ohio. Le Michigan tout proche a déjà vu naître le MC5. Bref, ce coin des Etats-Unis est riche en génies créatifs loufoques, souvent braillards, et parfois furibards.

David Thomas est l’un d’entre eux. D’abord à la tête de Rocket From the Tombs, le groupe garage par excellence.

Rocket From The Tombs “Ain’t it fun” (1975)


Puis dès 1975, avec Pere Ubu. Avec son groupe à la discographie fournie, ou en solo, il va parcourir au moins quatre décennies musicales avec panache, atteignant un statut de légende (underground) tout en évitant soigneusement le succès commercial.

Pere Ubu : le 45 tours “30 seconds over Tokyo” / “Heart of darkness (1975)


Pere Ubu “Modern dance” (1977)


Concerts déconcertants, paroles perchées, David Thomas est insaisissable. A l’avant-garde du punk américain, sa musique va prendre tellement de virages durant les années qu’elle défiera les étiquettes.

Inspiré par les auteurs de romans noirs tels Jim Thompson ou Raymond Chandler, adepte du MC5 ou encore de Captain Beefheart… Au milieu on trouve David Thomas, au chant rugueux et volontiers imparfait, et dont la théâtralité sur scène en impressionnera plus d’un.

(Dans l’émission “Night Music“, le titre “Breath” est extrait de l’album “Cloudland“, sorti en 1989)

Chanteur, il a su faire de sa voix un instrument unique, plutôt dans la recherche du déséquilibre que de la caresse. : “il ne chantait pas à proprement parler. D’ailleurs, il considérait qu’il n’avait aucune oreille et, comme avait dit de lui un de ses camarades au sein de son groupe, David Thomas n’a jamais considéré son absence de compétence musicale comme un obstacle.” (extrait de “Very Good Trip”, l’emission de Michka Assayas sur France Inter)


Pere Ubu “A day such as this” (1982)

New Wave ? No Wave ? Post Punk ? Art Rock ?


Pere Ubu dans nos collections (petite sélection) :

Datapanik in the year zero (compilation 1975-1982)

The modern dance (1er album, février 1978)

Dub Housing (2è album, 1978)

St Arkansas (2002)

Trouble on Beat Street (2023)

Consultés pour cet article, les hommages de :

Les Inrockuptibles / Télérama / Libération

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