1977 : l’année Pop

En pleine vague punk Iggy Pop s'impose

- temps de lecture approximatif de 4 minutes 4 min - Modifié le 13/06/2023 par Eric

A cette époque, Iggy pop est décrit par la presse comme le parrain du Punk Rock. Les Sex pistols, les Ramones, les Damned et tant d’autres le citent comme exemple et reprennent ses chansons. Pourtant l’américain semble sans avenir. Mais c’est sans compter sur une bonne étoile...

Iggy Pop
Iggy Pop https://auralcrave.com/2018/03/13/the-passenger-iggy-pop-una-vita-da-randagio/

1971

David Bowie rencontre Iggy Pop au Max’s Kansas City un club mythique de New York. Le premier est un chanteur encore peu connu. Et le second est le chanteur du groupe The Stooges, et réputé comme une star en devenir. L’anglais déclare son admiration pour l’américain.

1973

Iggy & the Stooges réalisent leur troisième disque : Raw power, un album rageur, prepunk et jusqu’au boutiste. C’est David Bowie qui a permis aux américains de trouver un nouveau label. Iggy se déplace à Londres avec son nouveau guitariste James Williamson, un guitariste de Detroit qui accompagne les Stooges en concert depuis 3 ans. Au départ second guitariste, Williamson prend peu à peu la place de co-leader et de co-compositeur du groupe. Il rejette ainsi donc à la basse et à l’arrière plan Ron asheton pourtant l’un des fonadeurs du groupe.

En Grande Bretagne les séances d’enregistrement de Raw power tourne au désastre. Et la maison de disques trouve le résultat trop violent et non publiable. David Bowie tente de rattraper le désastre et de mixer l’album. Or à cette époque David Bowie est une star et tout ce qu’il touche se transforme en or (Lou Reed, Mott the Hoople…). Pourtant l’album Raw Power devient un échec commercial. Fin 73, le groupe se sépare. Iggy, star déchue et dévastée se trouve hospitalisé pour soigner une dépression et une forte addiction aux drogues et aux calmants.

1975

Iggy sort d’une longue hospitalisation, paumé et sans contrat discographique. Mais avec l’aide de James Williamson, ils décident de réaliser des maquettes afin de relancer une carrière en bout de course et de signer avec une maison de disques. Pour cela ils recrutent à la rythmique les frères Tony et Hunt Sales, accompagnateur de Todd Rundgren et de Ray Manzarek (The Doors). Williamson et Pop co-signent l’album. Pourtant personne ne semble intéressé par cet has been ingérable.

1976

David Bowie se présente à nouveau et emmène Iggy Pop à Berlin ou il réside. Ils traînent dans les clubs berlinois, partagent un appartement et composent.

1977

Bowie trouve un contrat d’enregistrement pour Iggy. C’est ainsi qu’en pleine vague punk – timing parfait – Iggy sort deux albums à cinq mois d’intervalles : The Idiot et Lust for Life. Les disques sont des succès, l’Iguane renaît. Devant ce succès inattendu, James Williamson trouve enfin une petite maison de disque qui accepte de diffuser l’album enregistré précédemment. Kill City est édité. L’année 1977 voit donc un troisième album d’Iggy Pop sortir chez les disquaires.

Trois albums, trois univers, trois réussites. Le premier composé et produit par David Bowie au Château d’Herouville avec des musiciens français est un pendant de l’album Low du britannique, soit un album froid, sombre, électronique, entêtant, expérimental.

Le deuxième Lust for Life toujours produit et composé par Bowie est enregistré à Berlin avec les musiciens de ce dernier. Véritable déclaration d’amour à la vie et à ses vices, l’album contient plusieurs tubes en puissance.

Quant au troisième, bricolé et remixé par James Williamson, il est plus bluesy, plus brut, plus Stonien. Néanmoins Kill City se situe dans la veine des Stooges, mais en plus apaisé et en plus commercial. Les mélodies sont plus travaillées, avec un désir d’être moins transgressif, et avec des musiciens plus expérimentés que les membres des Stooges.

Iggy Pop renait. Ses shows font salle comble, ses disques se vendent. Bowie transforme une chanson d’Iggy paru sur The Idiot en tube planétaire (China Girl).

Iggy est une star, enfin.

Partager cet article