La revue du mois
S!lence
Focus sur une des plus anciennes revues écologistes, lyonnaise qui plus est !
Publié le 29/03/2024 à 23:30 - 4 min - Modifié le 10/04/2024 par méduse boîte
Dans le cadre d'une mission EMI à la Bibliothèque, des volontaires en service civique sont allés à la rencontre de l'équipe de la revue S!lence, une des plus anciennes revues écologistes dont les locaux sont situés sur les pentes de la Croix Rousse. Voilà 40 ans que cette revue mensuelle indépendante lyonnaise porte les valeurs de l’écologie et de la non-violence. Créé en 1982, son nom a été choisi pour marquer son opposition avec la revue hebdomadaire La Gueule Ouverte, au ton parfois agressif, arrêtée en 1981.
Une revue écologiste intersectionnelle
“Silence porte un projet de transformation de la société dans le sens de la décroissance et de l’écologie sociale.” Ainsi présente-t-elle sa ligne éditoriale sur son site. S!lence traite en effet majoritairement de thèmes liés à l’environnement, l’écologie, la décroissance, le féminisme, la non-violence et l’antiracisme, dans une approche souvent intersectionnelle. Chaque numéro est construit autour d’un dossier qui porte sur une thématique précise (celui du mois d’avril, par exemple, s’intitule « une écologie féministe et décoloniale »).
Un objet responsable
A l’intérieur d’un numéro, on ne trouve aucune publicité ; la revue est exclusivement financée par les dons et les abonnements, dont les prix sont variables en fonction des moyens. Ainsi, vous pouvez souscrire un abonnement solidaire, autour de 37 euros l’année, ou un abonnements de soutien, à partir de 70 euros : une politique d’abonnement basée sur la confiance placée en les lecteurices, que l’on estime capables d’estimer le tarif le plus adapté.
L’objet même reflète son engagement écologique, puisque la revue est produite en papier recyclé, avec la plupart des pages imprimées en noir et blanc, en circuit court aux environs de Lyon. L’usine de production est aussi choisie en fonction de ses valeurs et du traitement des travailleureuses : les usines que font les « trois 8 » sont d’emblée exclues.
Le monde militant comme modèle et ressource
L’organisation et la vie intérieure de la revue épousent aussi les valeurs qui y sont défendues.
La revue est gérée par une association, dans des petits locaux qui sont partagées avec Alternatiba, un mouvement militant en faveur du climat et de la justice sociale. L’association compte seulement quatre salarié.es, le reste des équipes est constituée de bénévoles, qui interviennent de façon plus ou moins régulière.
La répartition des missions peut changer d’un numéro à l’autre, notamment en fonction des dossiers thématiques et de leurs liens avec les spécialités et/ou centres d’intérêts des membres de l’équipe. Les engagements personnels et liens avec le monde militant y sont valorisés. Pour exemple, la salariée en charge de la communication et d’une partie de la vente a a été intégrée à l’équipe notamment pour sa connaissance du réseau militant, ce qui lui permet par exemple de trouver des points de diffusion. L’équipe a aussi pour vocation de créer un syndicat avec autres revues indépendantes de la région. Cet engagement se perçoit aussi dans l’organisation du travail, puisque les salarié.es travaillent à 70/80%, et considèrent que le reste du temps sert à l’épanouissement personnel. Ce temps est aussi, pour beaucoup, investi dans des engagements militantes et associatifs, des apports qui pourront ensuite profiter à la revue.
Enfin, la contribution à l’élaboration d’un numéro est possible pour qui le souhaite, et sous de multiples formes. Les personnes intéressée.es (bénévoles et lecteurices) peuvent participer à la communication, proposer des lieux dépositaires, tenir un stand lors d’un festival, mais aussi proposer des articles et des illustrations. Tout est expliqué et facilité sur le site de la revue. Les articles proposés sont ensuite vérifiés et retenus ou non par la rédaction. La plupart des illustrations en Une sont aussi des contributions des bénévoles et lecteurices : il est très rare que la rédaction commande et paye un dessin (exception pour ce numéro d’avril).
Une vie longue mais fragile
En 42 ans de vie (n°1 en octobre 1982), S!lence n’a jamais cessé de paraître, un exploit que pourrait lui envier grand nombre de titre de la presse écrite.
Néanmoins, sa vie n’est pas un long fleuve tranquille. La récente hausse du coût du papier et l’augmentation des frais de poste posent un dilemme à la rédaction qui ne souhaite ni augmenter le prix de ses abonnements, ni baisser le salaire des salarié.es. Alors, si vous voulez les soutenir penser à acheter ses numéros ou vous abonner !
Vous pouvez aussi découvrir la revue dans nos collections, au rayon Société de la Bibliothèque musicale de Lyon Part-Dieu.
En savoir plus sur la revue S!lence : La revue de presse sur le site,
Partager cet article