Funky way : Venture Recordings 1967-1969

Calvin ARNOLD

lu, vu, entendu par Eric - le 28/06/2024

La voie du Funk : Un trésor oublié de Soul sixties

Lorsque la MGM débauche William Mickey Stevenson pour diriger Venture records, celui-ci possède dèjà un CV conséquent. Entré chez Motown dès sa création en 1959, il occupe un poste de direction et de recrutement. Il produit, compose et dirige l’orchestre maison : les Funk Brothers. Sous cette triple casquette il a déjà publié de nombreux hits maison, jusqu’à ce départ en 1967.

Chez Venture records Mickey Stevenson tente d’appliquer la même politique. Il débute son projet par un morceau précédemment composé par Calvin Arnold pour la Motown : Funky Way to treat somebody. La chanson avait été abandonnée car jugée sans potentiel. Le producteur recrute le compositeur, mais également guitariste et chanteur pour tenter de l’imposer. Le titre est aussi raccourci : Funky way.

Bâti sur un riff de guitare et sur une rythmique qui doit beaucoup au Blues, Funky Way fait penser à une chanson de chez Stax. Une fois publié, le titre grimpe dans les charts. Et devient l’un des premiers classiques de Funk music, repris ensuite par d’autres artistes. Puis Calvin Arnold et Stevenson enregistre d’autres singles tout aussi percutants, mais le succès semble leur échapper et aucun album ne parait jusqu’à celui-ci en 2024.

Une des raisons invoquées pour expliquer l’absence de succès du titre principale est l’usage du mot Funky. Le terme “funk provient de l’argot anglo-américain funky, qui signifie littéralement “puant”, “qui sent la sueur”, insulte traditionnellement adressée aux noirs par les WASP et reprise ensuite à leur compte par les artistes noirs“. Le mot chargé de sens négatif ne plait donc pas aux programmateurs des radios noires qui évitent de diffuser le titre.

Mais après 18 mois d’expérience créative MGM arrête définitivement l’expérience Venture. Calvin Arnold tente ensuite une carrière de chanteur auprès de Dionne Warwick, puis de producteur et d’ingénieur du son. Mickey Stevenson continue également à produire avant de devenir compositeur de comédies musicales.

Il nous reste cette suite de singles parfaitement funky et efficacement groovy.