All you can eat
Theo Mercier
« le tronc d’arbre a beau séjourner dans le courant du fleuve, jamais il ne deviendra un crocodile » Seydou Kouyate Badian
Publié le 14/02/2020 à 10:30 - 1 min - par Dalli
Théo Mercier chorégraphie l’humour qui pince et titille le lobe occipital, particulièrement le précuneus (siège de l’imagination parmi 11 autres) dans le sillage de Fluide glacial, Hara Kiri et toilet paper … L’artiste répond (bien malgré lui) aux orientations culturelles en « double A » de la BML pour l’année 2020 : ALIMENTATION et AFRICA en chatouillant notre esprit avec des tocades visuelles déjantées et émétiques. L’esprit de la création se nourrit du monde !
Saga Africa appartient à la série « Musée des arts seconds »pastiche des collections d’art africain, d’arts premiers surtout collectées par les non africains. L’artiste s’évertue à déconstruire le comestible, à le greffer à des objets cultu(r)els, « fétiches » des civilisations : ici le masque couplé à l’ananas pointe une africanité déviée.
L’installation stéréo typée-typique enchâsse une invitation au voyage (majeure dans une œuvre artistico/artisano polyculturelle aux penchants ethno). On peut clairement « laisser sa peau, ses os » comme le rappellent les squelettes ricanants disposés ici ou là. Ayant avalé le monde, le gothique, les 17ème, 19ème et cabinets de curiosité, Théo recrache une synthèse des arts et arts de vivre et actionne le système digestif du mental.
Alors, « All you can eat » est à dévorer des yeux et des pensées. Ce « best of vomitif » répand ses clichés, recettes impossibles, brassage composite de cuisines du monde, souvenirs de voyages, poncifs artistiques pour tenter de DEFORMATER nos regards et nos pensées. “Pour moi, on a juste besoin de fabriquer de nouveaux regards” dit l’artiste.
Ce n’est pas sans philosophie ni sans fraicheur !
Livre d’artiste consultable à la Bml sur rendez-vous.
Synapses:
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