BOUQUET#pierrejosephredouté (Pivoine, pavot, tulipe et digitale). Photographie de Pierre Joseph
Publié le 22/05/2021 à 10:35 - 1 min - par ycadet
«[Les ] nouveaux modes de production transforment[…] le rôle de l’artiste. Celui-ci devient un programmateur de formes nouvelles, un « sémionaute » dont le propos est de produire des parcours ou des scénarios originaux parmi les signes et les significations. L’œuvre d’art n’est donc plus à envisager comme le résultat fini du processus de création mais comme un « moment dans la chaîne infinie des contributions » Nicolas Bourriaud
Lorsque Pierre Joseph tape son nom sur Google, le résultat fait apparaître quelques homonymes célèbres. Parmi eux s’affiche Pierre Joseph Redouté, un peintre belge considéré comme le « Raphaël des fleurs ». Cette homonymie, à l’origine de l’œuvre, permet à l’artiste de poursuivre sa réflexion sur l’identité, la signature et l’héritage engagée à la fin des années 80 puis à partir de 1991 avec ses personnages à réactiver. Pierre Joseph réactive l’œuvre de Pierre Joseph Redouté comme il l’avait fait avec les figures de Cendrillon, Blanche-Neige ou Catwoman. Présentée par l’artiste comme une photographie réalisée à la manière des planches botaniques du peintre, l’oeuvre confirme aussi une chose: Internet, comme un outil de plus à la disposition des artistes, mais aussi comme support et environnement, fait désormais partie du processus de création de l’art.
« L’œuvre d’art n’est plus à considérer comme une « forme autonome ou originale, mais comme un domaine d’activité au même titre que les autres. L’art ne se situe plus ici dans la spirale d’innovations sans fin de l’art d’avant-garde. Il s’agit maintenant de puiser dans le donné comme dans une vaste « boîte à outils », pour faire avec et non pas nouveau, pour « inventer des protocoles d’usage pour les modes de représentations et les structures formelles existantes, de s’emparer des formes sociales et culturelles à l’intérieur desquelles se joue notre quotidien et de les « faire fonctionner » Nicolas Bourriaud
Selon Pierre Joseph, le grand format de l’oeuvre permet d’apprécier les caractéristiques morphologiques des fleurs et de rivaliser avec l’efficacité descriptive du dessin. C’est aussi là, sur le plan de la technique, que se joue la réactivation: celle du dessin par la photographie.
Bouquet est disponible au prêt à l’artothèque.
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