"Engagée pas féministe"
Dorothy Iannone
The Queen of the Amazons and Achilles
Publié le 13/07/2021 à 10:15
- 2 min -
Modifié le 15/07/2021
par
Dalli
Dorothy Iannone, « La Lionne » de Dieter Roth ceint le « tomber en amour » fulgurant, radical avec la dramaturgie qui accompagne les mythes et l’intemporalité qui les chuchote. L’amour, en toile de fonds ou zoomé, est structurel dans l’œuvre! Une saturation de données paradisiaques figent un duo homme/femme nus sur un fonds de tapisserie naïve d’Europe centrale, accents de tissage pop, couleurs enlevées, attributs tout de front dans un combat dansé.
Du mythe au féminisme
l’artiste précise “Le sujet de mes livres (œuvres), ce n’est pas le sexe, c’est la libération de soi“. Dorothy Iannone se blottit tout contre le féminisme, fondement de l’œuvre par ailleurs engagée aussi contre la censure et l’univocité. Si la pratique paraît solitaire, le combat est ontologique et ses tonalités ornementales ne le rendent pas moins férin.
Je te love dans notre combat et tombe raide de toi en plein trépas : c’est l’histoire d‘Achille et de Penthésilée, The Queen of the Amazons and Achilles, qui n’ont pas le temps de la développer… C’est le propre du mythe, ce qui grippe la love story, la stoppe dans son élan et en construit aussi le fantasme.
Pour Dorothy l’adhésion ne porte que sur ce qui la motive, jamais d’adhésion à un mouvement, jamais le mot féminisme alors que tout l’y relie, l’œuvre comme la vie…On pense naturellement au film de Laura Mulvey et Peter Wollen en 1974 Inspiré de Penthesilea: Queen of the Amazons, documentaire expérimental qui évoque « les résurgences des mythes liés aux amazones ainsi que les mouvements d’émancipation féministe des sociétés modernes ».
Ivre de droit, de lettres, d’amour et d’art :
Curieuse, après un « saut de puce » en droits puis « quelques pas chassés» en lettres c’est l’art en toute autodidaxie et autofiction qui sera le vecteur de diffusion de ses positions politiquement incorrectes. Libertaires ? Sa culture du voyage tisse les diversités, l’art populaire, les miniatures érotiques indiennes, les mosaïques byzantines… les corps pensent, disent, dessinent et écrivent. Dorothy Iannone s’érigera par amour, contre la censure par paradigme aussi.
Elle poursuivra ainsi le gouvernement américain en 1961 afin d’obtenir l’importation de Tropique du Cancer d’Henry Miller…dont l’exorde décrit un libelle.
Lorsqu’elle subira à son tour celle-ci pour the (Ta)Rot Pack, son mari Dieter Roth décrochera ses œuvres par solidarité.
Leur amour et leur conviction indéfectibles seront moteur, moyen…artistiques, plus encore, une voix pour toujours porter haut, fort et loin, juste le droit à l’individualité artistique, une arme sans victime !
Synapses :
« Éros est le dernier dieu, la dernière puissance divine (cosmique, tellurique, chtonienne, dionysiaque et apollinienne…) »
Dorothy Iannone à l’Artothèque ; ses livres d’artistes
The Queen of the Amazons and Achilles : oeuvre consultable sur rendez-vous
Dieter Roth à l’Artothèque ; ses livres d’artistes
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