Ecrire à Aotearoa (Le Pays du long nuage blanc)
Publié le 22/11/2006 à 14:57
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8 min -
Modifié le 30/09/2022
par
Admin linflux
Située en Océanie, membre du Commonwealth, la Nouvelle-Zélande, peuplée par les Maoris depuis le 7e siècle, fut colonisée à la fin du 17e siècle par l’Angleterre qui brûla ainsi la politesse à la France. Le Centre National du Livre (CNL) a choisi cette année de mettre en évidence les écrivains néo-zélandais dans le cadre des « Belles étrangères ». A cette occasion, un ouvrage et plusieurs revues se proposent de faire découvrir une littérature d’une particulière richesse.
Douze écrivains néo-zélandais : Les Belles étrangères : anthologie, S. Wespieser Cette anthologie est accompagnée d’un remarquable film documentaire : entretiens avec la douzaine décrivains choisis pour la tournée des « Belles étrangères » : J. Bornholdt, G. Cush, A. Duff, S. Figiel, J. George, D. Horrocks, F. Kidman, E. Knox, O. Marshall, V. O’Sullivan et A. Wendt. Chaque auteur livre un texte ou une oeuvre inédite dans son genre de prédilection.
Les écrivains de Nouvelle-Zélande, Europe, n°931-932, novembre-décembre 2006 Dossier présentant la littérature néo-zélandaise de Katherine Mansfield à Alan Duff en passant par Janet Frame.
Nouvelle Zélande, Brèves, n° 79, 2006. Ce périodique consacré à la nouvelle, propose une anthologie originale, accompagnée d’un dossier conséquent.
Dossier spécial Nouvelle-Zélande dans le numéro de novembre du magazine Lire
Les pionnières :
- K . Mansfield
Katherine Mansfield, 1888-1923, considérée comme l’une des meilleures nouvellistes britanniques est la première figure historique de la littérature de Nouvelle-Zélande. Eternelle vagabonde, elle a peu vécu dans son pays qui apparait dans un récit d’enfance : L’Aloès
oeuvres à la BM de Lyon
Janet Frame, 1924-2003 est l’auteur de onze romans, cinq recueils de nouvelles, un recueil de poèmes et d’une autobiographie (adaptée au cinéma par Jane Campion en 1990 sous le titre Un ange à ma table).
Le lagon, par Janet FRAME, Des femmes « En 1951, la parution du recueil The Lagoon a été un événement important pour la littérature néo-zélandaise. La parole de son auteure y a été immédiatement perçue comme authentique, juste et personnelle et ces nouvelles ont annoncé l’entrée en scène d’une voix singulière : celle d’une jeune femme née en 1924 qui, diagnostiquée schizophrène par les médecins de Dunedin, avait fait, durant huit années consécutives, de réguliers, longs et douloureux séjours en hôpital psychiatrique où les séances répétées d’électrochocs avaient eu raison de sa mémoire, avouait-elle. L’écho favorable qu’a reçu ce recueil, notamment le prix qui lui a été attribué, a poussé les médecins à retarder la lobotomie qu’ils avaient programmée. » Jean Anderson et Nadine Ribault.
Oeuvres à la BM de Lyon
Ceux et celles d’aujourd’hui :
Des hommes, des maoris, des samoans, des femmes créent une nouvelle littérature qui s’inscrit dans la recherche d’une identité collective entre traditions, histoire coloniale et modernité. Cette création foisonnante ouvre la porte à tous les genres :
The Bone People ou Les hommes du long nuage blanc , par Keri HULME, ed. Flammarion
C’est un peu le Grand roman mythique néo-zélandais. Celui qui, dans un cadre très contemporain, met en présence un trio fondateur : la femme blanche, l’homme maori et l’enfant étrange issu de la mer… Ce long texte extrême, qui mêle la nature, le mysticisme et le quotidien, possède un pouvoir d’envoûtement rarement atteint.
L’âme des guerriers, par Alan DUFF, Actes-Sud
Maori lui-même, l’auteur, avec un regard critique, décrit de l’intérieur la société des Maoris vivotant, dans les banlieues d’Auckland, en grande partie de l’aide sociale et des allocations, et bien souvent incapables de s’intégrer.
- A. Duff
Le tatouage inachevé, par Sia FIGIEL, Actes Sud
Née d’une mère samoane et d’un père américain d’origine polonaise, Sia Figel a su faire entendre une voix marquée par la tradition orale de son île natale. « Le tatouage inachevé » évoque le destin croisé de trois générations de femmes liées par un tatouage, bon prétexte pour cacher sous une tradition magique compromissions familiales et péchés ordinaires.
Graine de France, par Geoff CUSH, Actes-Sud dans cette uchronie, ou histoire parallèle, l’auteur narre ce qui aurait pu arriver si, les Anglais ayant été un peu moins rapides au dix-neuvième siècle, La Nouvelle-Zélande était devenue une colonie française.
Salle d’embarquement, par Chad Taylor, C. Bourgois
- Auckland City
C’est le dernier volume de la trilogie « noire » de Chad Taylor (né en 1964) qui, un peu dans la manière de Paul Auster, brise les cadres du roman policier traditionnel en faisant affleurer de manière inattendue le mystère dans le cadre omniprésent d’une cité (Auckland) en pleine mutation. L’envoûtement surgit de l’angoissante (ir)réalité qui baigne ces romans.
Rappelons que l’une des reines anglaises du crime, Ngaio Marsh (1895-1982), auteur d’une trentaine de romans à énigme, était native de Nouvelle-Zélande et que certains d’entre eux se déroulent dans ce pays…
Hicksville, par Dylan HORROCKS, L’Association
La bande dessinée aussi a pignon sur rue en Nouvelle-Zélande. Dylan Horrocks, le seul auteur encore publié en France, en est le plus éminent représentant, lui qui, avec Hicksville, fut à juste titre distingué à Angoulême en 2002. Cet album volumineux est une véritable somme qui mêle, dans une enquête-gigogne dans la borgade d’Hicksville, entièrement dédiée à la BD la, réflexion sur le 9e art, histoire, autobiographie, etc.
- Sia Figiel par Marie Diaz
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