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Ce que lisent les filles… (certaines)

- temps de lecture approximatif de 5 minutes 5 min - Modifié le 30/09/2022 par Admin linflux

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Bridget Jones, Carrie Bradshaw, Tiffany Trott, Serena van der Woodsen, Olivia Waldorf, Andrea Sachs, Becky Bloomwood… Vous les connaissez ? Non ? Et pourtant ce sont elles qui font rêver les filles d’aujourd’hui et prospérer quelques éditeurs audacieux. Aux orties les héroïnes de Delly et Barbara Cartland, elles ne font plus recette.
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Gossip girl
Cecily von Ziegezar

Leurs remplaçantes sont révélatrices d’un nouveau courant littéraire : la Chicken Literature (littéralement : Littérature de poulette), plus communément abrégée en Chick Lit.

Tout est la faute de la journaliste britannique Helen Fielding et de la romancière américaine Candace Bushnell.

Du jour où, Le journal de Bridget Jones, par Helen FIELDING, Albin Michel et Sex and The City, par Candace BUSHNELL, LGF, atterrissent sur les rayons des libraires, l’Angleterre et les USA, suivis par le reste du monde occidental, sont balayés par une première vague de ce qui allait devenir une véritable déferlante.




C’était la fin des années 90. Depuis, de nombreux écrivains se sont engouffrés dans la brèche, avec plus ou moins de succès.

L’adaptation au cinéma de ces romans prolonge le rêve et le glamour, en permettant de suivre les tribulations des héroïnes sur grand écran.

Mais qu’est-ce que la chick lit au juste ?

Ce sont des romans écrits par des filles et pour des filles. Enfin, pour un certain type de filles, des héroïnes le plus souvent célibataires, plus ou moins bien dans leur peau, entourées d’amies loyales, solidaires, dévouées (et célibataires !), et aimant boire, collectionner les vêtements griffés, faire du shopping, parler voire médire, travaillant dans des milieux branchés (publicité, télé, mode…), habitant des lieux glamour (New York, Londres…) et cherchant désespérément l’homme de leur vie.

Il est à noter que même dans les pires galères, la pauvreté n’est jamais affichée et ne saurait nuire à l’ambiance globale du roman ou empêcher l’héroïne de porter du Prada et du Miu Miu avec ses Jimmy Choo et ses sacs Vuitton.

Ce site en est un parfait exemple.



Les titres sont aguicheurs, voire racoleurs : Chic et choc à New York, par Carrie KARASYOV et Jill KARGMAN, Pocket ; Mes amants, mon psy et moi, par Carrie-L. GERLACH, Marabout ; Blonde attitude, par Plum SYKES, Fleuve noir.

Les couvertures sont colorées et acidulées, et les livres sont regroupés de plus en plus souvent par les libraires dans un rayon dédié et aisément repérable par les fans.

Signes distinctifs :
Tout y est dédramatisé, les échecs amoureux, les imperfections des héroïnes, leurs gaffes à répétition. L’autodérision est constante. L’alcool coule à flot, surtout le Chardonnay, le champagne et le Bellini.

Ce genre de roman est souvent rédigé à la première personne, sous la forme d’un journal intime ou de « chroniques » quotidiennes. Le découpage en séquences en rend d’autant plus facile l’adaptation cinématographique ou télévisuelle.

Autre règle non écrite :
Les décomptes à la fin ou au début des chapitres : nombre de consommations d’alcool, d’hommes séduits, de cigarettes fumées, de kilos perdus, les palmarès (les plus beaux garçons de la soirée, de 1 à 5), les jeux de ponctuation et les typographies différentes pour appuyer certains passages.

L’exception française :


Il faut bien admettre que les auteurs français(es) ont un train de retard et peu de succès éditoriaux.

Est-ce le manque d’auteurs talentueux en la matière ou le fait que la France méprise encore ce genre littéraire ?

Anne-Solange TARDY vient de sortir aux éditions First La double vie de Pénélope B., inspirée de son célèbre blog de parisienne fashion Cachemire et soie.

C’est le premier en France à afficher si pleinement les marques de fabrique du genre et à rejoindre ses cousins anglophones, même si l’action est située à Paris, ville glamour s’il en est !




La France aime à réinventer le genre, comme avec Le Journal de Yael Koppman, par Marianne RUBINSTEIN, Sabine Wespieser.

- Une trentenaire célibataire, sans enfant, un quotidien morne et solitaire, entourée d’amis fidèles… un air de déjà-vu flotte sur les premières pages : toutes les apparences d’une énième production de la chick lit, pourtant Marianne Rubinstein n’hésite pas au passage à se moquer de cette littérature si féminine et à détourner les standards initiaux.

Retrouvez dans l’article de Wikipédia, consacré à ce genre en devenir, une liste d’auteurs, de titres, de collections.

A consommer sans modération !

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Le Diable s’habille en Prada
Lauren Weisberger

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