Je transporte des explosifs on les appelle des mots
Jan Clausen, et al.
lu, vu, entendu par Bibliothèque du 4ème - le 17/11/2020
Poésie & féminismes aux États-Unis
Puissions-nous comprendre que rien ne peut nous arrêter.
Puissé-je apprendre comment survivre jusqu’à ce que mon rôle soit terminé.
Puissé-je réaliser que je
Suis une
monstre. Je suis
une
monstre.
Je suis une monstre.
Et j’en suis fière.
Extrait de Monstre, Robin Morgan
Ouvrage aussi intéressant qu’important, Je transporte des explosifs, on les appelle des mots est un diptyque qui s’ouvre sur un essai de Jan Clausen publié la première fois en 1982 et jusqu’alors inédit en France : Un mouvement de poétesses : pensées sur la poésie et le féminisme. Il est suivi par Nous n’étions pas censées survivre : 24 poétesses féministes étatsuniennes (en référence à un poème d’Audre Lorde, Une litanie pour la survie) une anthologie bilingue de poèmes écrits par des autrices entre 1969 et aujourd’hui.
L’article de Jan Clausen présente la place, importante, qu’a eue la poésie dans les luttes féministes aux États-Unis après les années 60. De nombreuses poétesses se trouvent en effet au centre de ces luttes. Le plus souvent racisées et lesbiennes, leur sensibilité artistique se voyait impactée par leur condition de femme, mais aussi par la couleur de leur peau et leur orientation sexuelle. Elle-même poétesse, l’autrice de ce texte (écrit dans « le feu de l’action » au début des années 80) retrace l’historique du mouvement, mais interroge aussi ses buts, ses limites potentielles et son utilité politique et sociale en devenir.
L’anthologie qui suit l’essai présente 24 poétesses activistes étatsuniennes. Certaines de ces autrices sont par ailleurs traduites en France pour la première fois.
Pour citer la revue Hétéroclite :
« La diversité des paroles, des expériences et des identités est par ailleurs l’un des aspects les plus enthousiasmants de ce livre. Le sous-titre Poésie & féminismes aux Etats-Unis ne se contente pas de mettre féminisme au pluriel par simple précaution rhétorique. Fidèle à l’esprit de la collection Sorcières, l’ouvrage met sur le devant de la scène des personnes que les circuits de diffusion majoritaires privent habituellement de parole. »
Voir dans le catalogue de la BML
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