Soudain Romy Schneider
Guillaume Poix
lu, vu, entendu par Dominique - le 21/10/2021
63 écrits comme autant de plans séquences qui racontent l’actrice Romy Schneider. 63 focus qui donnent à voir derrière l’image lisse et impassible de l’icône, les remous de la vie d’une femme destinée aux premiers rôles.
« La plupart des choses qui ont été écrites sur moi sont des mensonges. ». Romy Schneider
L’auteur écrit un texte assez inattendu, entre biographie, fiction et théâtre : 63 plans séquences égaux à 63 prises de paroles. Les personnages incarnés par Romy Schneider témoignent de la vie et des tournages de l’actrice. Ses partenaires de jeu, emblématiques, prennent aussi la parole. Enfin, en ouverture et en fermeture de ce défilé, on peut entendre les mots prononcés lors d’interviews, par l’actrice elle-même.
Les propos, des personnages issus des films qu’elle a joués, et ceux de ses partenaires, sont fictionnels. Guillaume Poix après un long travail documentaire, produit ainsi un texte qui rend justice à l’actrice. Il rend compte non pas tant de la vie d’une star mais de l’œuvre d’une femme.
Romy Schneider est une femme indépendante filmée uniquement par des hommes et prise dans un récit construit par des hommes. Elle nous raconte quelque chose des femmes dans ces films, et de la relation des hommes avec elles.
L’auteur réussit à retourner l’image de l’icône, objet du focus masculin, pour nous donner à voir un être qui tente d’exister entre splendeur et désarrois.
Pour en savoir plus sur l’auteur
Extrait
L’AMIE DE FREDDY
Plein Soleil (1959)
Voir dans le catalogue de la BMLTrente-sept secondes – c’est mon temps de présence à l’image – j’appelle ça du gâchis : je suis jouée par la plus grande star européenne (adulée) qui dépasse Autant en emporte le vent au box-office avec Sissi en 1955 et j’apparais quatre ans plus tard (seulement quatre ans plus tard) j’apparais trente-sept secondes dans Plein Soleil : je crois que c’est un bel exemple d’humilité – ou d’effacement : Romy Schneider et moi ne sommes même pas créditées au générique, on peut difficilement faire plus humiliant – mais c’est ça être actrice : apprendre à supporter l’effacement.
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