Vous avez-dit “Burn-out” ?

- temps de lecture approximatif de 4 minutes 4 min - Modifié le 07/03/2023 par Bib4

Etat de souffrance au travail, le burn-out ou « syndrome d’épuisement professionnel » combine fatigue profonde, désinvestissement professionnel et sentiment d’échec dans le travail. Dans la plupart des cas c'est l'organisation du travail qui rend malade. La réflexion et les actions à mener doivent être collectives. Néanmoins, nous choisissons de livrer dans cet article quelques pistes d'actions individuelles.

Burn-out
Burn-out Pixabay - C0

D’où vient le terme « burn-out ? »

Le terme burn-out signifie littéralement “brûler, se consumer entièrement”. En français, on le traduit par “épuisement professionnel”. On considère ce syndrome comme le résultat d’un stress professionnel chronique.

Ce concept n’est pas nouveau, il est apparu dans le milieu des années 1970 dans un article du psychanalyste H.J. Freudenberger.

Le burn-out n’est pas reconnu comme une maladie individuelle au sens de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), mais comme un facteur potentiel à la formation de maladies, qui peut donc être officiellement intégré aux diagnostics médicaux.

Essentiellement d’origine professionnelle, le « burnout » est un processus autant qu’un état, conduisant à un effondrement physique, intellectuel et émotionnel provoqué par une modification majeure et durable du rythme de vie professionnel.  Source : Association France Burn Out

Les signes de l’épuisement professionnel

Le plus souvent, le burn out se traduit d’abord par des signes physiques, une fatigue permanente, qui peut être associée à un mal de dos, des insomnies, des maux de tête, des maux de ventre…. Le sentiment de fatigue, d’épuisement, de sensation d’être « vidé », est la manifestation la plus typique.

Une souffrance psychique peut également se manifester : un vide émotionnel, de l’anxiété, de l’irritabilité, une tendance à s’isoler, des difficultés de concentration, un sentiment d’être dépassé par les événements ou de la démotivation, sans réelle dépression.

D’autres signes peuvent apparaitre progressivement : la frustration, le sentiment d’échec et le détachement excessif, la personne s’isole émotionnellement et fait preuve d’un cynisme inhabituel. On peut observer des signes plus graves avec manifestation de stress avec sueurs, tachycardie, etc.

L’épuisement, lorsqu’il persiste, peut également déclencher une dépression avérée qui vient aggraver le « burn-out ».

Les causes de l’épuisement professionnel

Les personnes qui souffrent de « burn-out » se plaignent souvent d’être surchargées de travail en permanence.

Le principal problème est « organisationnel » : manquer d’autonomie de gestion du temps de travail, supporter des responsabilités mal définies, avoir un manque de soutien ou des conflits dans le travail.

Certaines personnes très impliquées dans leur travail, perfectionnistes semblent davantage prédisposées au syndrome d’épuisement professionnel.

Mais le principal aspect individuel à prendre en compte est l’importance primordiale du travail dans la vie et l’identité de l’individu. Des problèmes familiaux simultanés et des conflits personnels inconscients aggravent cette prédisposition, ainsi que la solitude affective.

En revanche, le « burn-out » semble affecter hommes et femmes en proportions égales.

Crédits : Technologia/francetv Info. Illustration : Pascale Boudeville

Source : “INFOGRAPHIE : quel est le profil des personnes exposées à un burn-out“,  France-Info

Comment se préserver ?

Lorsque les conditions de travail exposent à l’épuisement professionnel, certaines mesures et attitudes peuvent contribuer à prévenir le « burn-out » :

Si la personne se sent débordée, il faut qu’elle fasse une liste des tâches à accomplir par ordre de priorité. Il faut également apprendre à déléguer certaines tâches.

  • Pour éviter la frustration et le sentiment d’échec, il est préférable de se fixer des objectifs réalistes et des limites.
  • Il faut apprendre aussi à reconnaître les situations et les événements stressants, afin d’essayer de les éviter.
  • Il vaut mieux réfléchir soigneusement avant d’accepter une tâche et dire « non » pour éviter de se retrouver surchargé de travail.
  • En cas de stress au travail, il ne faut pas garder ses soucis pour soi. L’isolement contribue à l’épuisement émotionnel.
  • Etre à l’écoute de son corps en essayant d’évacuer son stress. Pratiquer une activité physique régulière,  éviter les excitants tels que le café, l’alcool et le tabac et faire des pauses.
  • Face aux événements professionnels, relativiser leur importance en tentant de garder son calme.
  • Afin de séparer autant que possible sa vie professionnelle de sa vie personnelle : éviter de consulter ses messages électroniques professionnels à son domicile…

Stress

Que faire pour s’en sortir ?

Lorsque le médecin soupçonne un syndrome d’épuisement professionnel, il prescrit tout d’abord un arrêt de travail plus ou moins long selon la sévérité du syndrome.

Ce temps permet aussi de prendre des mesures pour que son retour au travail s’accompagne de changements nécessaires (réorganisation, définition d’objectifs plus réalistes, etc.)

Il est fondamental que la personne mène également un travail sur elle-même. Une psychothérapie l’aidera à identifier les causes de l’épuisement, à imaginer les mesures à prendre pour changer la situation, à reconnaître ses limites et à prendre en compte ses vrais besoins.

L’implication précoce du médecin du travail est indispensable afin d’anticiper les changements nécessaires sur le poste de travail.

Stress, Relax

Pour aller plus loin :

En ligne

  • Epuisement professionnel ou burn out ? Dossier de l’Institut national de recherche et de sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles (INRS)
  • L’Association France Burn Out(AFBO) : Association loi 1901 a but non lucratif (fondée à Paris en mai 2014), l’afbo est la seule association française dédiée aux personnes touchées par le « burnout » et par les autres formes de l’épuisement professionnel)
  • La mécanique du BURN-OUT un film d’Elsa Fayner (1h08) : Cinq personnes témoignent – une cadre bancaire, un cuisinier, une assistante sociale, un travailleur humanitaire et un berger – dont les propos sont étayés par les analyses de sociologues et de psychologues afin de mieux comprendre l’origine, les étapes et les caractéristiques de ce mal au nom nouveau.

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