L’hypnose rentre à l’hôpital

Qu’est-ce que l’hypnose ? Peut-on raisonnablement y croire ?

Commençons par une révélation : vous avez déjà sombré dans l’état d’hypnose ! Et vous vous y adonnez même plusieurs fois par jour !
En effet, la lecture d’un livre, le visionnage d’un film ou le rappel des souvenirs suffit à expérimenter une légère transe hypnotique.

En ce début de XXIe siècle, force est de constater qu’il n’existe pas de définition globale, consensuelle et universelle de l’hypnose. L’histoire montre que toute tentative de définition s’est terminée par des querelles d’école, rendant compte de la complexité du phénomène.
Depuis Mesmer (1734-1815) et sa description du magnétisme animal, l’utilisation en médecine de la transe dans un but thérapeutique a connu de nombreuses évolutions tout au long des XIXe et XXe siècles.

Créer le réel : hypnose et thérapie
Par Thierry Melchior, éd. Du Seuil, 2008.

L’auteur retrace l’historique de l’hypnose depuis le magnétisme animal de Mesmer et souligne les apports novateurs de Milton Erickson. Il s’attache à comprendre ce phénomène à première vue mystérieux qu’est l’hypnose à partir de l’étude des phénomènes de communication.
Cette étude permet également de mieux comprendre les principes de la thérapie brève, qui trouve largement son origine dans l’hypnothérapie. Elle permet enfin de mieux situer l’hypnose par rapport aux courants classiques, la psychanalyse en particulier.

L’hypnose médicale moderne se réfère principalement à l’hypnose éricksonienne qui la définit comme :
un état de veille particulier au cours duquel la personne, bien que paraissant somnolente, est soumise à des images mentales qui envahissent sa conscience.
Malgré son nom issu du mot grec hypnos, l’hypnose n’est pas un sommeil.
Cet état de conscience modifié est un fonctionnement naturel du corps et de l’esprit que le praticien va amplifier et diriger pour que l’on puisse supporter sans problème une intervention douloureuse.
Sont utilisées diverses images, souvenirs de sensations agréables, métaphores propres au patient et à son imaginaire dont il garde la maîtrise.

Découvrir l’hypnose
Par Antoine Bioy, éd. InterEditions, 2007.

Qu’est-ce que l’hypnose ? Un don ? Un pouvoir ? Une aptitude ? Un simple état naturel ? Que se passe-t-il quand on est sous hypnose ? Est-on sous le contrôle de l’autre ?
En clarifiant ces questions, l’auteur dessine les contours d’un objet, l’hypnose, qui, loin d’être un phénomène paranormal, est un phénomène physiologique, un objet scientifique mesurable et reproductible.
Cet ouvrage s’adresse à tous ceux qui souhaitent découvrir l’hypnose et ses applications.

Ce que n’est pas l’hypnose : de la magie ou un don surnaturel du thérapeute

L’hypnose a gardé pendant longtemps, et garde toujours pour beaucoup, son passé sulfureux et souffre d’amalgames avec les magiciens de foire, qui ont favorisé et favorisent encore sa marginalisation.
Il faut retenir que l’hypnose est une technique qui s’apprend. Elle demande un travail actif, tant de la part du patient que du thérapeute. Elle permet de soulager les symptômes et de modifier le vécu par rapport à la maladie, sans prétendre guérir une affection organique.

Pourquoi ça marche ?

Il s’agit d’un état que chacun utilise naturellement, qui peut se produire spontanément ou être déclenché artificiellement par sa propre volonté ou avec l’aide d’un thérapeute qui en permet l’apprentissage.
Loin d’un sommeil, l’état hypnotique correspond davantage à un état de concentration où la personne garde la maîtrise de ses pensées et de son imaginaire, tout en restant en relation avec son thérapeute.
L’hypnose peut-être définie comme « un état de veille intense », à l’instar du sommeil profond à partir duquel nous rêvons.
Le monde de l’enfance est d’emblée porteur de cette capacité de rêve. L’hypnose qui fait appel à l’imaginaire est pour cette raison même particulièrement accessible aux enfants qui spontanément s’expriment, expérimentent, construisent leurs connaissances, structurent leur pensée et élaborent une vision du monde aussi grâce à cet imaginaire.

L’hypnose est particulièrement utilisé lors de soins douloureux chez l’enfant : pendant des ponctions lombaires, au cours des chimiothérapies, chez les brûlés, en chirurgie-anesthésie…
Tous les parents savent que lorsqu’on distrait un enfant, il a moins mal. Eh bien, ce bon sens, à la base de l’hypnose, commence à être étayé par des preuves neurophysiologiques. Grâce à des images réalisées (IRM) sur le cerveau de volontaires, l’équipe médicale du CHU de Liège
montre que l’hypnose modifie tout le réseau de la douleur.

Traité d’hypnothérapie : fondements, méthodes, applications
Par Antoine Bioy, Didier Michaud…, éd. Dunod, 2007.

Depuis plusieurs années, l’hypnose connaît un renouveau dans le champ de la santé.
Cela s’explique, d’une part, par l’intérêt de ses applications dans le cadre du traitement de la douleur, et d’autre part, par un renouvellement de ses pratiques favorisant le développement d’une multiplicité d’approches thérapeutiques.
Cet ouvrage rassemble un exposé des principales approches (l’hypnose ericksonienne, l’hypno-analyse, le rêve éveillé en hypnose) et un développement autour de notions centrales (l’hypnose et les théories de l’attachement, la dimension de la régression en hypnose, l’approche corporelle ; les principales indications chez l’adulte et chez l’enfant).

Quels usages peut-on en faire ?

Nombre de médecins, psychiatres, psychologues, mais aussi généralistes, pédiatres et anesthésistes recourent à la pratique de l’hypnose.
Ses champs d’application sont multiples, elle s’adresse à tous : enfants, adolescents, familles, couples, et traite les souffrances physiques ou morales – troubles du comportement alimentaire, anxiété, dépression, insomnie, douleurs chroniques ou rebelles, maladies psychosomatiques ou organiques.
L’hypnose se développe, en effet, dans de nombreuses spécialités, notamment en Bretagne, région pilote dans ce domaine, avec le CHU de Rennes.

Les dentistes ont été les premiers à s’aider de l’hypnose pour faire accepter les soins aux enfants. Chez les kinés, l’intérêt est plus récent mais certains se forment pour aider leurs patients à mieux supporter les rééducations douloureuses.
La technique est de plus en plus utilisée pour accompagner des gestes médicaux délicats comme la pose de péridurales ou de dispositifs pour délivrer des chimiothérapies (cathéters).
Au service des urgences pédiatriques de l’hôpital Debré à Paris , une équipe se tient à la disposition des médecins pour effectuer en douceur points de suture et autres gestes de petite traumatologie.

L’hypnose aujourd’hui
Sous la direction de Jean-Marc Benhaïem, éd. In press, 2005.

Que peut vraiment l’hypnose ? Depuis sa découverte voici plus de deux siècles, elle suscite fascination et défiance.
Donnant la parole à des médecins et thérapeutes d’horizons très divers qui ont fait de l’hypnose un instrument privilégié de leur pratique, l’ouvrage explore “tous les états” de cette expérience : traitement de la douleur, des phobies, anesthésie, pédiatrie, sexologie, soins palliatifs, recherche sur le cerveau.

Soigner par l’hypnose
Par Gérard Salem, éd. Masson, 2007.

L’hypnose est aujourd’hui reconnue comme thérapie pour de nombreuses applications, notamment le traitement des douleurs rebelles (angoisses, phobies, troubles du sommeil…).
Sur le plan théorique, l’hypnose a bénéficié des acquisitions des neurosciences, de la psychiatrie et des recherches dans le domaine de la communication.
Cet ouvrage présente les fondements ainsi que l’intérêt thérapeutique de l’hypnose.

Douleur et hypnose
Sous la dir. de Didier Michaux, éd. Imago, 2004.

Des médecins généralistes et spécialistes présentent les résultats de la pratique de l’hypnose en milieu hospitalier, qui constitue un outil thérapeutique opérationnel dans nombre de situations où la douleur est au premier plan (urgences, phases terminales de certaines pathologies organiques, souffrances morales…). Ils soulignent ses effets bénéfiques et s’interrogent sur son avenir.

L’hypnose qui soigne
Par Jean-Marc Benhaïem, éd. Josette Lyon, 2006.

L’hypnose est particulièrement efficace contre les addictions, les douleurs aiguës, chroniques, les dépressions, les phobies, les troubles du désir et les troubles dits psychosomatiques. Elle est également pratiquée dans l’accompagnement des patients cancéreux, en soins palliatifs et en victimologie.
L’hypnose ne supprime pas un symptôme ou un problème, elle ajoute un savoir. Elle propose une expérience qui met l’individu en relation avec son corps.
Cet ouvrage nous explique ce qu’est l’hypnose, à qui elle convient, comment se déroulent les séances et qui la pratique.

Manuel d’hypnose pour les professions de santé
Par Didier Michaux, Yves Halfon, Chantal Wood…, éd. Maloine, 2007.

Quelle est l’utilité de l’hypnose dans le champ de la santé ? Quelles sont ses applications thérapeutiques ?
Ce manuel apporte une réponse documentée aux principales questions qui se posent aux professionnels de la santé intéressés par la pratique de l’hypnose.

Sur Internet, les sites consacrés à l’hypnose ont fleuri en quelques années, signe d’un intérêt du monde médical pour une redécouverte de cette pratique ancestrale.

L’Institut Français d’Hypnose
a été créé en 1999 dans l’objectif de réaliser différentes activités en rapport avec la pratique thérapeutique de l’hypnose et tout particulièrement de réaliser des formations s’adressant à des professionnels de la santé. Cette création s’est faite à l’issue d’une période de dix ans d’enseignement sous la direction de Léon Chertok et de Didier Michaux.

Le Groupement pour l’Etude des Applications Médicales de l’Hypnose
a été constitué en 1980 par le professeur Paul Sivadon et Suzanne Baumé, sous l’impulsion de docteur Léon Chertok en vue de fournir un cadre à la mise en place de recherches et d’activités de formation.
Les objectifs de l’association sont l’information, la recherche scientifique, l’enseignement dans le domaine de l’hypnose et des phénomènes apparentés, l’étude et le développement de traitement appropriés.

Adrenaline est un site de réflexions de plusieurs praticiens utilisant l’hypnose ericksonienne en anesthésie réanimation, en médecine d’urgence, ainsi que pour le traitement de la douleur chronique.

L’Association française pour l’étude de l’hypnose médicale
regroupe praticiens et chercheurs autour de l’hypnose.
Son but est de favoriser la connaissance sur ce thème, d’amplifier les échanges, les rencontres, la recherche, l’enseignement de l’hypnose ainsi que ses applications en médecine.
L’A.F.E.H.M. dispense une formation aux professionnels de la santé : médecins généralistes, médecins spécialistes (anesthésistes, psychiatres…), psychologues, dentistes, et met en relation les patient qui désirent se faire soigner par l’hypnose avec ces praticiens hypnothérapeutes formés.

Hypnosis
est un centre de soins spécialisé dans les applications médicales de l’hypnose.
Ce centre, dirigé par le Dr Jean-Marc Benhaiem existe depuis 1985.

Conclusion

L’intérêt de l’hypnose dans la prise en charge des patients douloureux ne fait donc pas de doute.
Il apparaît licite d’introduire cette approche au sein des structures pluridisciplinaires de prise en charge de la douleur, sans craindre d’être accusé de charlatanisme. Le choix des techniques hypnotiques à utiliser et à adapter plus spécifiquement aux symptômes invalidants de chaque patient douloureux implique que cet outil soit entre de bonnes mains, c’est-à-dire formées à cette approche.

Anesthésie sous hypnose, par Rif