À redécouvrir

WHITE NOISE “An electric storm” (1969)

- temps de lecture approximatif de 2 minutes 2 min - Modifié le 30/09/2022 par Admin linflux

White Noise est un groupe fondé à la fin des années 60 par David Vorhaus accompagné pour ce premier album par Delia Derbyshire et Brian Hodgson, tous deux issus du BBC Radiophonic Workshop et auteurs du célèbre générique de la série Doctor Who.

Comme leurs homologues français au sein du GRM de Pierre Schaeffer ou allemands dans la WDR de Stockhausen, les deux compositeurs profitent de ces laboratoires censés produire des bandes-annonces, des jingles ou des bruitages pour la télévision et la radio pour expérimenter avec les dernières techniques d’enregistrement ou les nouveaux instruments électroniques qui émergent à l’époque. Leurs productions alternent entre recherches électro-acoustiques, musique concrète et instantanés pop.

« An electric storm », unique album de White Noise auquel participeront Derbyshire et Hodgson se situe entre les 2 : il est à la fois pop, expérimental, électronique, psychédélique, futuriste, krautrock. Sorti en juin 1969 chez Island, l’album fût un échec commercial relatif (100 000 exemplaires s’écoulèrent grâce uniquement au bouche à oreille, aucune promo aucune interview ne venant soutenir sa sortie) mais acquis au fil des années le statut d’album culte et de précurseur des musiques électroniques (est utilisé pour la première fois le tout premier synthétiseur britannique, le EMS Synthi VCS3 fabriqué en 1969).

45 ans (!) après sa sortie, cet album se révèle indémodable malgré l’utilisation d’outils que l’on jugerait aujourd’hui « folkloriques » : magnétophones à bande, oscillateurs « maison » et tout un tas de matériel acheté ou construit grâce à l’avance de 3000 £ faite par le boss de Island, Chris Blackwell sur la foi de 2 titres écoutés. Pourtant, tout était déjà dit dans les notes de pochette :

MANY SOUNDS HAVE NEVER BEEN HEARD – BY HUMANS : SOME SOUND WAVES YOU DON’T HEAR – BUT THEY REACH YOU. ‘STORM STEREO’ TECHNIQUES COMBINE SINGERS, INSTRUMENTALISTS AND COMPLEX ELECTRONIC SOUND. THE EMOTIONAL INTENSITY IS AT A MAXIMUM

  • L’album s’organise en 2 parties, chacune occupant une face du vinyle d’origine :
    une face « hippy » : intitulée « Phase in », elle est composée de titres courts, légers, pop, chantés, avec notamment le titre « Firebird », croisement entre Pierre Henry et les Beach Boys
  • la deuxième face, « Phase out », est plus sombre, conceptuelle, occupée seulement par deux longs morceaux. « The visitations », premier morceau de cette face, fourmille de détails sonores et aura nécessité 3 mois d’enregistrement pour optimiser toutes les recherches sur le son et le travail extraordinaire sur la stéréo (apparue seulement 1 année plus tôt). « The black mass » fût lui expédié en une journée, sorte de jam live dont le but principal était d’atteindre la durée minimale demandée par Island… 35 mn.

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