Tranquility Bass "Let the freak flag fly" (1997)

- temps de lecture approximatif de 2 minutes 2 min - Modifié le 30/09/2022 par Admin linflux



Attention ! Nous avons affaire ici à un chef d’œuvre trop méconnu. Le mot pourrait sembler fort mais, près de 15 ans après sa sortie, cet album gagne année après année en aura. Fruit du cerveau (perturbé ?) d’un seul homme, Michael Kandel, « Let the freak flag fly » sort en plein succès du trip-hop, mouvement auquel il a été raccroché par défaut.

Productif depuis 1991, la découverte de cet artiste ne se fait vraiment que 5 ans plus tard par l’intermédiaire d’un de ses titres sur une compilation fondatrice (on y découvrit Dj Shadow, Autechre, les français de la Funk Mob, Nightmares on Wax, Howie B.) du label Mo’Wax.
Pour composer son album, Tranquility Bass s’isola deux ans dans une île au large de la Colombie-Britannique (province canadienne). Le résultat : 9 titres qui réconcilient musiques électroniques, psychédélisme, funk, blues, musiques traditionnelles, folk.

« Five miles high » (référence au « Eight miles high » des Byrds ?) ouvre l’album sur des rythmes latinos (samba et congas), des cuivres (trombone et trompette), un riff de guitare qui vient souvent doubler un chant qui nous emmène déjà très très haut. « La la la » puise dans les mêmes sources musicales : samples de chants africains ou orientaux, beat proche du hip hop et toujours cet effet de foisonnement (et non pas de trop plein) musical « The bird » confirme l’attrait de Michael Kandel pour les musiques des années 60 et 70 sous forme d’une superbe ballade psychédélique de 10 minutes avant d’enchainer par un hommage au blues par l’intermédiaire d’une reprise dépouillée de « Soldier’s sweetheart » de Jimmie Rodgers, véritable respiration du disque.
Blaxploitation, funk, samples de voix caractérisent les deux titres suivants. « I’ll be there » et le titre éponyme s’enchainent partageant notamment lignes de chant et paroles et un orgue rhodes très présent. Enfin, « Lichen me to Wyoming », morceau country-folk, vient clore cette épopée sonore (9 titres en 70 mn), collage épique qui résiste à toutes les tentatives de catégorisation.

Pourtant on était prévenus : sur le livret est écrit « The Insatiably Eclectic Hippy Free Form Freakout Band ».

Depuis ce coup d’éclat, plus aucune nouvelle de Tranquility Bass… jusqu’à cette année et la sortie d’une unique chanson. Rassurez-vous, il ne va pas mieux !


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