The Dictators “Go girl crazy !” (1975)

- temps de lecture approximatif de 3 minutes 3 min - Modifié le 30/09/2022 par Admin linflux

Même s’ils ne sont pas réellement devenus « The Next Big Thing » comme ils le promettaient sur le premier morceau, les Dictators méritent d’être (re)découverts à travers ce premier album.
Ce groupe originaire du Bronx s’est formé au début des années 70 à New York sous l’impulsion d’Andy Shernoff. Les Dictators, composés d’Andy Shernoff, Ross « The Boss », Stu Boy King, Scott “Top Ten” Kempner et « Handsome Dick » Manitoba, vont alors sortir Go girl crazy ! en 1975.
Fortement influencés par les Stooges, les New York Dolls ou le MC5, les Dictators nous livrent ici un album passerelle entre le heavy metal et le punk. Un album visionnaire, probablement sorti deux ans trop tôt et qui, du coup, n’a pas eu le succès escompté.

Go girl crazy ! aborde des thèmes centraux qui reviennent tout au long de l’album (l’adolescence, la célébrité, la télévision, la malbouffe…)
Les textes d’Andy Shernoff sont remplis d’humour et de second degré, ce qui fut assez mal compris en 1975. Les paroles de Master Race Rock ou Back To Africa par exemple ont largement été prises au pied de la lettre, ce qui vaudra au groupe un boycott des radios et une absence de diffusion sur les ondes.

Très varié musicalement, cet album nous fait passer sans problème de la pop californienne (comme sur leur reprise de California sun), à des morceaux totalement punk (Two tub man) avant de finir sur une parodie de surf rock ((I live for) cars and girls) avec des ouh-ouh-ouh-ouh digne des Beach Boys.
Difficile également de ne pas s’attarder sur leur excellente reprise du romantique I got you babe de Sonny & Cher.
Andy Shernoff explique d’ailleurs dans une interview réalisée en mai 1996 que Go girl crazy ! n’a pas forcément trouvé son public en partie à cause de cette grande variété musicale : « On faisait des solos, des harmonies, des chansons punk rapides, des chansons heavy. On variait les plaisirs. En revanche, ce que faisaient les Ramones était clair pour tout le monde, et ça donne plus d’impact. Sur notre premier album, d’un point de vue marketing, c’était plus difficile de définir ce que les Dictators faisaient. »

Une belle plume (Andy Shernoff), un guitariste de classe mondiale (Ross the Boss, que l’on retrouvera par la suite parmi Shakin’ Street et surtout Manowar) et « l’arme secrète » Handsome Dick Manitoba au chant vont faire de cet album pas très sérieux au départ une source d’inspiration importante pour des dizaines de groupes qui suivront (des Beastie Boys aux Ramones)

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