Me One : As far as I'm concerned (2000)

- temps de lecture approximatif de 1 minutes 1 min - Modifié le 30/09/2022 par Admin linflux

C’est marrant comme un album à fort potentiel commercial a priori, peut totalement rater son public et finir dans les limbes de la pop music, perdu au fond de la grande marmite des perles oubliées. C’est le cas de l’unique album de Me One, alias Eric Martin, rappeur d’origine jamaïcaine, né à Cardiff (Pays de Galles) mais bourlinguant entre Brooklyn, l’Australie et Londres. Son parcours lui confère une liberté de ton que n’ont pas les rappeurs des ghettos américains pour qui les codes du rap sont devenus aliénants. Plus proche d’un rap apaisé à la De La Soul, Me one propose 12 titres qui auraient tous pu être des tubes. Une ambiance jazzy sur l’un, une gospel ou soul sur l’autre, chaque morceau a un intérêt musical certain, toujours soutenu par un flow délicat et ample. Une guitare acoustique omniprésente aux couleurs parfois funky, parfois folk ou encore reggae mais toujours bien placée, soutient des mélodies très travaillées. Si ces ritournelles sont déconcertantes de simplicité, à la première écoute, leur efficacité provient de petites audaces musicales qui confèrent à l’ensemble un incroyable équilibre. Sorti en 2000 cet album fait penser à du Guru (présent sur le titre “Do you know”), du très bon Terence Trent D’Arby ou à une rencontre entre A Tribe Called Quest et Ben Harper. Les références peuvent paraître conventionnelles, mais c’est bien un must du “sunshine rap” qu’a écrit Eric Martin. Il s’attaque même à dépoussiérer “In my room” une ballade des Beach boys, chantée en chœur avec Michelle Gayle. L’album s’ouvre et se ferme par deux versions différentes du titre “Old fashioned” (démodé). C’est pourtant une façon de chanter redevenue à la mode dans le rap actuel. Nul doute que les nouveaux phénix du rap US, Kendrick Lamar ou Childish Gambino se sont inspirés de ce flow lascif et maitrisé.

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