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Le Gazomètre de la Mouche

Photographe : Claude Essertel, 28 juin 1988.

- temps de lecture approximatif de 1 minutes 1 min - Modifié le 17/01/2017 par prassaert

Né en 1903, le XXIe siècle ne connaîtra pas le gazomètre. A Lyon, le dernier exemple de ces géants de tôle dominait le quartier de la Mouche du haut de ses soixante-cinq mètres... Sur l'autel de la modernité - et en dépit d'ultimes tentatives de sauvetage -, les hommes de 1988 ont décidé sa mise à mort en le frappant aux jarrets...

Le Gazomètre de la Mouche / C. Essertel, 28 juin 1988.
Le Gazomètre de la Mouche / C. Essertel, 28 juin 1988.

Lyon fut parmi les premières villes équipées en gaz. Les origines de la Compagnie du gaz de Lyon remontent à 1833 sur le site de Perrache. A l’époque, le gaz ne servait pratiquement qu’à un seul usage : l’éclairage des becs du même nom et celui des maisons, enfin affranchies de la lampe à pétrole ou de la bougie. Deux mille becs de gaz étaient alors prévus, alimentés par quatre gazomètres.

En 1838, apparaît la Compagnie d’éclairage par le gaz de la Guillotière, Vaise et Lyon, ainsi que la Société Lespinasse, chargée de l’éclairage public de la Croix-Rousse à partir de 1843. En 1845, la Compagnie du gaz de Lyon produisait alors 500.000 mètres cubes de gaz par an avec des contrats d’éclairage pour 15.649 flammes dont 1318 becs municipaux et 14.351 flammes d’abonnés !

En 1850, la compagnie acquiert l’usine à gaz de la Croix-Rousse, puis fusionne l’année suivante avec la Compagnie de la Guillotière, établissant ainsi un monopole sur l’agglomération, à l’exception de Vaise qui reste alimentée par une société distincte. En 1888, une usine est construite à Villeurbanne, puis une autre dans le quartier de La Mouche en 1903, remplaçant celle de Saint-Fons. En 1932, la structure aura atteint son état définitif avec un réseau de trois usines : celle de La Mouche, de Perrache et de Villeurbanne.

 

 

L’usine de la Mouche va rester en activité jusque dans les années 1960. Avec une hauteur de soixante-cinq mètres pour une capacité de 85.000 mètres cubes elle était devenue obsolète suite à l’apparition de nouvelles techniques de stockage souterrain et l’amélioration des systèmes de distribution. Condamnée à la retraite dès 1968 pour faire place au gaz de Lacq, la Ville de Lyon décidait sa destruction. Le 28 juin 1988, à 16 heures 22 précisément, le Maire de Lyon Francisque Collomb et les artificiers de l’entreprise de démolition Iafrate-Gallois (Corbas), à qui l’on devait notamment le dynamitage de l’usine Rhodiaceta de Lyon-Vaise, lui portaient l’estocade finale grâce à quatorze kilogrammes de nitroglycérine.

 

Bibliographie

  • “Le gaz de Lacq arrive à Lyon” in L’Echo-Liberté, 6 novembre 1959.
  • “La fin d’un géantoctogénaire” / Jean-Jacques Billon in Lyon Matin, 29 juin 1988.
  • “Il est tombé !” in Le Progrès de Lyon, 29 juin 1988.
  • “Coup de foudre pour le gazomètre” / Guy Leduc in L’Humanité Rhône-Alpes, 29 juin 1988.
  • “Explosion de gaz à La Mouche” / Pierre Perret in Lyon Figaro, 29 juin 1988, p.36.

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