Secours en montagne au pays du Mont Blanc

Récits et témoignages dans les collections de la bibliothèque municipale de Lyon

- temps de lecture approximatif de 21 minutes 21 min - Modifié le 24/02/2024 par Gone en Bib

Terrain de jeu des alpinistes depuis le 19e siècle, le massif du Mont Blanc est un lieu phare de l'histoire du secours en montagne. La forte fréquentation du massif et la dangerosité des pratiques de haute altitude en ont fait un terrain privilégié de pratique et d'expérimentation pour les équipes de secours. Chamonix concentre plusieurs lieux de formation dédiés à cette activité. Secouristes, pilotes d'hélicoptères, médecins témoignent du quotidien de ces métiers à risque qui se confrontent à la mort et aux rudes conditions d'exercice de la haute montagne. Des alpinistes rescapés racontent la longue attente et les forces déployées pour tenir jusqu'à l'arrivée des secours. Découvrez ces récits d'engagement, de vie et de mort, de peur et de courage.

Secours héliporté en montagne
Secours héliporté en montagne Marcos Quinones - Lyon-Figaro - 05-10-2000 sur Photographes en Rhône-Alpes

Une brève histoire du sauvetage en montagne

Avant 1958 : la solidarité montagnarde comme moteur

Avant son institutionnalisation par l’État, le secours en montagne fut avant tout une question de solidarité et d’engagement bénévole, reposant sur l’expertise de montagnards aguerris. Avec le développement de l’alpinisme au 19e siècle, le métier de guide se professionnalise et l’aide apportée aux malheureux égarés ou accidentés en montagne se structure. L’accident de la caravane Hamel, emportée par une avalanche sur le glacier des Bossons en 1820, provoque la création de la Compagnie des guides de Chamonix l’année suivante. En 1897, un groupe franco-suisse crée la première société de secours en montagne : la Société des sauveteurs volontaires du Salève.

A Chamonix, la Société chamoniarde de secours fondée en 1948 prend le relais de la Compagnie des guides de Chamonix pour l’organisation des secours au Mont Blanc. En parallèle, l’alpinisme militaire se développe et l’École militaire de haute montagne est créée à Chamonix en 1932. Elle va s’investir elle aussi dans le secours en montagne sur le massif du Mont Blanc aux côtés de la Compagnie des guides et de l’Ecole nationale de ski.

En 1947, la Fédération Française de la Montagne (FFM) crée une Commission des secours en montagne pour faciliter les échanges et la coopération entre les sociétés de secours françaises et les représentants de l’Etat.

Carte postale, éd. A. Gardet – Collections de la BM de Lyon sur Photographes en Rhône-Alpes

Le drame Vincendon et Henry

Fin décembre 1956, deux jeunes alpinistes se retrouvent bloqués à 4000 mètres d’altitude à proximité du sommet du Mont Blanc. Mauvais temps, refus d’intervention de la Compagnie des guides de Chamonix, crash d’un l’hélicoptère lors de l’opération de secours tentée par les militaires de l’École de haute montagne… le sauvetage est un échec : François Henry et Jean Vincendon décèdent en montagne sans pouvoir être secourus, après plus de dix jours de survie en conditions extrêmes. L’affaire, suivie en direct par la presse, suscite de vastes remous médiatiques et des débats sur les défaillances et le manque de coordination des secours. Ce terrible échec est un électrochoc qui pousse l’Etat à prendre en charge l’organisation des secours en montagne.

A lire à la bibliothèque :

Ballu, Yves. Naufrage au Mont-Blanc : l’affaire Vincendon et Henry, Guérin-éditions Paulsen, 2017 (1ère édition en 1997)

Le secours en montagne devient une affaire d’Etat

La circulaire du 21 août 1958 dite “Loi montagne” pose les principes d’une organisation professionnelle des secours en montagne sous la tutelle du Ministère de l’intérieur. Dans chaque département, le préfet détermine par le biais du plan Orsec l’organisation des secours entre les différents acteurs présents sur son territoire. Gendarmes et CRS sont officiellement investis de missions de secours en montagne.

La circulaire Kihl du 6 juin 2011 abroge celle de 1958 et vise à définir les modalités d’une coopération normée entre les différentes entités parties prenantes, gendarmes, CRS et sapeurs-pompiers, qui peuvent fonctionner en alternance ou en mixité selon les départements.

A lire à la bibliothèque :

Agresti, Blaise. Une histoire du secours en montagne, Glénat, 2018

Blaise Agresti a été en charge du Peloton de gendarmerie de haute montagne (PGHM) et du Centre national de formation des secouristes (CNISAG) situés à Chamonix. La première partie de l’ouvrage dresse une rapide histoire de la discipline en s’appuyant sur des évènements marquants du sauvetage dans les Alpes et les Pyrénées. La deuxième partie s’intéresse au secours au quotidien à travers l’expérience de l’auteur en tant que guide et officier de gendarmerie de haute-montagne.

Secours en montagne. L’Alpe, n°101, 2023

Si les risques naturels ont toujours influencé les façons d’habiter la montagne , les accidents liés à l’apparition de l’alpinisme et au développement des sports de montagne vont bouleverser en profondeur l’organisation des secours en haute montagne.
À travers une réflexion sur la gestion des risques naturels, des chroniques de sauvetage, ainsi que l’histoire du secourisme et sa médicalisation, ce numéro dresse un portrait de ce corps de métier encore méconnu.

Le secours en montagne de France ; préfacé par Lucien Devies, Fédération française de la montagne, 1960

Lucien Devies (1910-1980) a été président de la Fédération française de la montagne et directeur de la revue Montagne et alpinisme.

Sur le web :

Une coopération entre de multiples acteurs

Avec le développement et la professionnalisation du secours en montagne, plusieurs acteurs sont amenés à coopérer au sein d’une caravane de secours : secouristes, pilotes et mécaniciens d’hélicoptères, médecins, maîtres-chiens…

Les secouristes : gendarmes, CRS et sapeurs-pompiers

Gendarmes au pied alpin

Le GHSM, Groupe spécialisé de haute montagne est créé en octobre 1958 à Chamonix. C’est la première unité de gendarmerie installée en haute montagne. Surnommée la “brigade blanche“, elle devient progressivement un acteur central dans le dispositif de secours sur le massif du Mont Blanc, jusqu’à obtenir en 1972 la responsabilité de l’intégralité des interventions dans le massif. Il s’agit aujourd’hui d’un des 16 PGHM (Pelotons de Gendarmerie de Haute Montagne) qui couvrent les territoires de haute montagne des massifs français, complétés par 5 PGM (Pelotons de Gendarmerie de Montagne) pour les territoires de moyenne montagne.

Depuis 1988, Chamonix accueille également le CNISAG, Centre national d’instruction de ski et alpinisme de la Gendarmerie voué à la formation des gendarmes des unités de montagne.

A lire à la bibliothèque :

André-Vianney Espinasse, illustrations Eric Savoldelli. Lignes de vies : récits de secours au Mont-Blanc, Les Etages éditions, 2022

André-Vianney Espinasse est chef d’escadron au Peloton de gendarmerie de haute montagne de Chamonix. Il livre sept récits de secours qui témoignent du quotidien des équipes du PGHM.

Agresti, Blaise. In extremis : l’épopée du secours dans le massif du Mont-Blanc, Guérin-éditions Paulsen, 2022 (1ère édition en 2006)

En 14 chapitres, l’auteur mêle récits de sauvetage, histoire de la “brigade blanche” (surnom du Groupe spécialisé de haute montagne fondé en 1958 à Chamonix) et réflexions sur le modèle d’organisation des secours en montagne.

Sur le web :

CRS des Alpes

Il existe deux compagnies républicaines de sécurité montagne : la CRS Alpes et la CRS Pyrénées. Dès 1947, des CRS sont impliqués dans des missions de surveillance des frontières en zone de montagne et sur des grands chantiers en montagne. Certains membres se forment à l’alpinisme et participent à des caravanes de secours, notamment lors de crashs aériens. A l’initiative d’Henri Jouve, le Centre National d’Entraînement à l’Alpinisme et au Ski des CRS (CNEAS) est créé le 3 janvier 1955, dans un premier temps à Chamonix puis en alternance entre Grenoble l’été et Val d’Isère l’hiver. Le CNEAS se réinstalle à Chamonix en 1987. C’est la plus ancienne école de sauvetage en montagne en France. Si le détachement montagne d’Albertville intervient sur les massifs de la Savoie, il n’y a pas d’intervention des CRS en Haute-Savoie.

A lire à la bibliothèque :

Piovesan, Patrick. 28 ans de secours en montagne à la CRS Alpes , Passionnés de bouquins, 2017

Sur le web :

En Haute-Savoie, une mixité des secours entre PGHM, sapeurs-pompiers et le SAMU 74

Si le PGHM (Peloton de Gendarmerie de Haute Montagne) a l’exclusivité de l’organisation des opérations de secours sur le massif du Mont-Blanc, le secours dans le reste du département de la Haute-Savoie est partagé avec les équipes de sapeurs-pompiers et le SAMU 74, sous la forme d’équipes mixtes. Une originalité du département, car la plupart des départements s’organisent sur le principe de l’alternance.

Sur le web :

L’hélicoptère, outil indispensable du secours en montagne

L’usage de l’hélicoptère dans le cadre du secours en montagne se développe à partir des années 1950. Si les premières tentatives font face à plusieurs échecs, comme dans l’affaire Vincendon et Henry, la formation des pilotes, l’amélioration du matériel et le développement des techniques de treuillage en font progressivement l’outil incontournable des interventions en haute montagne. En 2017, seules 6% des interventions de secours du PGHM de Haute-Savoie ont pris la forme d’une caravane terrestre.

En Haute-Savoie, les équipes de secours s’appuient sur le support des hélicoptères de la sécurité civile basés à Meythet et Chamonix et ceux du détachement aérien de la Gendarmerie (DAG) basés à Chamonix.

A lire à la bibliothèque :

Sancho, Pascal. Ascendances, Mareuil éditions, 2022

Fort d’une expérience d’une trentaine d’années dans les unités CRS du secours en montagne, l’auteur raconte l’histoire du secourisme en altitude à partir de nombreux exemples dans les Alpes, dans les Pyrénées ou dans l’Himalaya. Ses récits sont axés sur l’hélicoptère, seul moyen capable d’atteindre les endroits les plus inaccessibles rapidement.

Piovesan, Patrick. L’hélicoptère et le secours en montagne : carnets d’un secouriste, Les Passionnés de bouquins, 2022

Patrick Piovesan a passé plus de 28 ans en tant que secouriste de montagne dans les Alpes du Nord. Il livre à travers ses carnets de sauvetage des histoires fortes, des histoires humaines. Il nous montre aussi comment l’hélicoptère a révolutionné le secours en montagne et comment malgré les dangers évidents, il est devenu un outil indispensable au service des sauveteurs et des blessés.

Suchel, François. Le joker : Pascal Brun, pilote du Mont-Blanc, Paulsen, 2020

Récit de la vie de Pascal Brun dont le parcours reste intimement lié à la vallée de Chamonix où il vit depuis plus de trente ans. Pilote d’hélicoptère, il parcourt le massif du Mont-Blanc et fournit à l’auteur de nombreuses anecdotes sur la vie en montagne, les sauvetages et les tournages auxquels il a participé.

Sur le web :

En vol avec les secours héliportés de la Sécurité civile à Annecy, 2016 sur mobile.interieur.gouv.fr

Médecins à bord

La médicalisation des opérations de secours s’opère à partir des années 1970, études et expérimentations montrant tout l’intérêt d’une présence médicale dès les premières minutes du sauvetage. Sur le massif du Mont-Blanc, la médicalisation est assurée par des médecins de l’Unité médicale de haute montagne des hôpitaux du pays du Mont Blanc en collaboration avec le PGHM. Le SAMU 74 intervient sur l’Est du département.

Les interventions d’urgence en haute montagne nécessitent des compétences spécifiques. En 2005, le médecin urgentiste Emmanuel Cauchy fonde à Chamonix l’association Ifremmont, institut de recherche et de formation en médecine de montagne qui contribue à la formation des professionnels et à la recherche clinique et fondamentale sur les pathologies liées au froid et à l’altitude. A Grenoble, l’Université Grenoble Alpes propose un Diplôme inter-universitaire Médecine d’urgence en montagne.

L’Association Nationale des Médecins et Sauveteurs en Montagne, créée 1990, regroupe la majorité des médecins et une partie des sauveteurs et équipages qui participent en France aux missions de secours en montagne et contribue à la formation des médecins et sauveteurs.

A lire, à voir à la bibliothèque :

Cauchy, Emmanuel. Docteur Vertical : mille et un secours en montagne, J’ai Lu, 2022 (paru chez Glénat en 2005)

Surnommé “docteur vertical“, Emmanuel Cauchy était médecin urgentiste et praticien hospitalier aux Hôpitaux du Pays du Mont-Blanc, guide et secouriste de haute montagne. Il a signé de nombreuses chroniques dans le magazine d’escalade Vertical. Son récit autobiographique, “fiction basée sur des faits réels”, plonge le lecteur dans l’engagement d’une vie faite d’alpinisme, de médecine, d’humanité et d’humour.

Autres livres d’Emmanuel Cauchy au catalogue de la bibliothèque

Pili, Pierre. Chamonix-Langtang : le témoignage d’un médecin du secours en montagne dans les Alpes et en Himalaya : journal, Les éditions du Mont-Blanc, 2018

Médecin urgentiste aux  Hôpitaux du Pays du Mont-Blanc, Pierre Pili enseigne également la médecine d’altitude à travers le monde. Son journal montre le quotidien professionnel du médecin de secours en montagne qui aborde des réalités opposées selon le lieu d’intervention : les différences de conditions de travail et de moyens, de formation ou encore de culture du danger.

Fitzgérald, Jego. Chamonix, médecine des cîmes. Saison 3 [D.V.D.], ARTE France Développement / MOD, 2018

Pour Bernard Fontanille, c’est un retour aux sources. Il retrouve son confrère et ami Pierre Pili au PGHM (Pelotons de Gendarmerie de Haute Montagne) de Chamonix. Pendant plus de 15 ans, Bernard a lui aussi enchaîné les vols en hélicoptère, les hélitreuillages délicats au milieu des pierriers ou sur les névés glacés.

Muller, Pierre. Secours en avalanche : médecin, guide, secouriste, il raconte, Glénat, 2023

Tout au long de sa carrière de médecin urgentiste, de guide de haute montagne et de secouriste, Pierre Muller a été confronté à des avalanches. De l’avalanche du mont Maudit qui surprend tout le monde en plein été à celle des Orres qui emporte des lycéens en raquette sur un terrain a priori sûr (la forêt), en passant par celle de Val-d’Isère qui balaye un club UCPA ou l’incroyable histoire des miraculés de la Maurienne, la neige n’a pas livré tous ses secrets.

Sur le web :

Les sociétés de secours en montagne aujourd’hui

Les sociétés de secours en montagne continuent leur investissement dans le secours en montagne. En Haute-Savoie elles sont intégrées au plan de secours départemental. La Chamoniarde assure notamment la gestion du réseau radio Sécurité Alerte Mont Blanc (S.A.M.B), fournit du matériel de secours spécifique et collabore à des projets innovants avec le PGHM de Chamonix.

L’Association Départementale des Sociétés de Secours en Montagne de Haute-Savoie (ADSSM74) regroupe les sociétés de secours d’Annecy, du Chablais, de Chamonix, du Pays Rochois, du Salève, de Samoëns, de Saint-Gervais Val Montjoie, de Thônes-Aravis et la Société des Maîtres-Chiens. Elle compte plus de 550 secouristes volontaires susceptibles de porter secours aux côtés des Pouvoirs Publics.

A lire à la bibliothèque :

La Chamoniarde et le secours en montagne : 1948-1998 / Société chamoniarde de secours en montagne, 1998

Récits de rescapés et récits de drames

Cavalié, Gaëlle. Cent heures de sollitude, Guérin, 2017

En mai 2013, partie seule pour la face nord de l’Aiguille Verte, Gaëlle Cavalié se trouve bloquée à quelques mètres du sommet. Après quatre jours et quatre nuits à 4 000 mètres d’altitude, blottie dans un trou à neige, elle est hélitreuillée, à bout de forces et en hypothermie. Elle raconte les longues heures d’attente et explore les ressorts intimes qui ont failli la mener à la catastrophe.

Desmaison, René. 342 heures dans les Grandes Jorasses, Hoëbeke, 2016 (1ère édition chez Flammarion en 1973)

Le 11 février 1971, René Desmaison entreprend avec Serge Gousseault une grande première hivernale sur la face nord des Grandes Jorasses : la voie directe qui mène à la pointe Walker (4208 mètres). Le 15 février, à trois cents mètres du sommet, Serge Gousseault montre des signes de faiblesse alarmants. Les bourrasques et le froid glacial épuisent l’homme qui meurt le 22 février. René Desmaison sera sauvé in extremis au quinzième jour. En son temps, ce drame des Grandes Jorasses souleva une vive polémique sur les secours en montagne.

Ballu, Yves. L’impossible sauvetage de Guy Labour, Glénat, 2010

Entre enquête et roman, Yves Ballu reconstitue les événements d’août 1934 qui inspirèrent “La grande crevasse” à Roger Frison-Roche : la disparition de Guy Labour dans une crevasse du glacier des Nantillons et sa survie pendant une longue semaine avant l’arrivée des secours, où il consigne ses pensées dans un carnet.

Frison-Roche, Roger. La Grande crevasse, rééd. Arthaud, 2008. Contrairement à Guy Labour, le héros du roman de Frison-Roche ne survit pas à la longue attente.

Guy Labour, prisonnier de la montagne, un podcast sur France culture du 9 mai 2011

Troussier, Virginie. Au milieu de l’été, un invincible hiver : pilier du Frêney, 1961, Guérin, 2021

Le 11 juillet 1961, sept alpinistes gravissant le massif du Mont-Blanc sont bloqués au sommet du pilier du Frêney par une tempête dévastatrice. L’auteure relate cette tragédie durant laquelle seulement trois personnes survivent et sont retrouvées dans un grand état de fatigue.

Rey, Françoise. Crashs au Mont-Blanc : la fin des secrets ? Glénat, 2015. L’auteure poursuit son enquête sur les deux crashs d’avion d’Air India, en 1950 et 1966, presque au même endroit, dans des circonstances floues. En 2013, de mystérieuses pierres précieuses ont été découvertes et ont défrayé la chronique. Fait suite à :

Rey, Françoise. Crash au Mont-Blanc : les fantômes du Malabar Princess, Le petit montagnard, 2013

Les fantômes du Mont Blanc [DVD] réal. de Remy Batteault, Cocottes minute productions, 2015. Une exploration de la mémoire collective des crashs aériens au Mont-Blanc.

Gos, Charles. Tragédies alpestres, Payot, 1946 (304 p.)

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