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Rituels

Zad Moultaka

Pour choeur mixte, a cappella ou avec instruments (piano, percussions, cymbalum...), ces nouvelles compositions de Zad Moultaka forment une entreprise assez originale et prenante pour qu’on s’y arrête un peu.

Elle donnent corps à des textes poétiques ou rituels anciens (maya dans Callara II, arabe pour Ikhtifa) ou nouveaux (Cadavre exquis), trempés dans un langage musical moderne et dépouillé. L’art du compositeur ignore l’exercice « crossover » pour forger des œuvres par-delà Orient et Occident, faites de ciel et de terre, choeurs célestes et intonations rêches, volutes de voix et percussions sourdes, d’une langue à l’autre. Il s’y révèle un monde aérien et tellurique, dans une tension qui peut évoquer les puissants archaïsmes de Xenakis, les extases pansonores de Scelsi ou les symposiums vocaux de Berio.

La force de ces œuvres d’accès immédiat, ni d’avant ni d’arrière-garde, est de dépasser le jeu des références et la tentation du syncrétisme (spirituel ou esthétique). D’une œuvre à l’autre, le travail de Moultaka semble chercher comme une tradition à venir, une liturgie pour les corps, aussi incarnée qu’inassignable à telle ou telle tradition.

Voir dans le catalogue de la BML

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