Electroacoustic works
Iannis Xenakis
lu, vu, entendu par GLITCH - le 20/11/2024
Les fresques électroniques de Xenakis eurent un succès durable et massif dans les années 60 et 70. Appelées "polytopes" elles étaient installées pour une nuit ou plusieurs années dans des architectures remarquables (Exposition Universelle, Thermes de Cluny, ruines antiques ..).
Cette intégrale permet notamment de réunir ces puissantes oeuvres immersives, à commencer par l’ambient grandiose de Persepolis. Bande-son d’une déambulation nocturne dans la cité antique de Chiraz, elle mêle brumes et tempêtes sonores, dans une esthétique presque drone.
Pour le (beau) reste, on s’étonnera de la finesse du travail de texture de Bohor (1962), à une époque où le tâtonnement bruiteux est souvent de mise dans les studios d’électroacoustique. Voici une ample et soyeuse méditation, faite de résonances continues de cloches, gongs et autres carillons métalliques. Un matériau semblable, utilisé d’abord de façon plus percussive, rituelle, est encore utilisé dans Orient-Occident (1961).
Un peu plus tard, avec Hibiki-hana-ma (1969) ou Mycenae Alpha (1978), on se rapproche des grandes pièces orchestrales de Xenakis. Sons de cordes, effets de masse, forêts de pizzicatti et glissandi monumentaux évoquent ces oeuvres instrumentales “signature” du musicien.
La légende d’Eer encore fascine par son psychédélisme foisonnant, cette luxuriance de sons concrets et de sons de synthèse. Qui a jamais été dans l’oreille d’un joueur d’arcade sous LSD…?
On s’étonnera presque de ce qui semble une phase d’expérimentation tardive, faite de partitions dessinées sur palette graphique (Taurhiphanie, 1988). On y retrouve l’âpreté des essais rugueux des premiers temps de l’électroacoustique.
Une intégrale indispensable pour chineurs de bon plans sonores, et pour qui cherche dans les musiques électroniques les ancêtres lointains de l’électro.
Voir dans le catalogue de la BML
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