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Rêves américains 01

Thomas Hellman

Thomas Hellman est québécois et tout-terrain : auteur-compositeur, chanteur, chroniqueur radio et écrivain, né en 1975 d'une mère niçoise et d'un père texan. Il chante aussi bien en anglais qu'en français. Il nous propose un album thématique s'inspirant de la conquête de l'ouest américain, période-miracle/mirage, "à l époque où un jeune gars avec beaucoup de couille [sic] et un peu de tête pouvait devenir millionnaire".

Dans cet album-concept Hellman mêle subtilement des souvenirs de famille personnels (évocation attendrissante de ses grands-parents) et des musiques traditionnelles américaines narrant les prémices de l’histoire états-unienne.

Se déroule un kaléidoscope doux-amer. Ah, la nostalgie de la petite maison dans la prairie, le nid douillet  où s’enterrer en toute quiétude, juste elle et lui, et laisser tourner le monde [let the rest of the world go by].  D’un aimable cynisme, les mémoires sans états d’âmes d’un tueur de bisons nous rappellent ironiquement que si l’on ne peut décemment trucider ouvertement l’indien superflu, du moins peut-on le supprimer indirectement et plus proprement en décimant les bisons, sa principale source de nourriture. Le rêve américain n’a pas de prix, mais il a un coût.

Cependant Hellman rend également sincère hommage à des pionniers plus pacifiques, ces défricheurs, ces déchiffreurs de l’ouest, bâtisseurs infatigables, prêts à mourir le marteau à la main [John Henry]. Les voies du chemin de fer conquérant s’insinuent vers la côte occidentale, grignotant l’immense prairie, l’aventurier est prêt à prendre le train en marche, paré pour l’inconnu, cap à l’ouest [freight train]. Quelques couplets sur les grandeurs [le chercheur d’or veinard soudainement enrichi] et les misères [Guerre de Sécession meurtrière] d’un peuple yankee adolescent.

Tout cela est conté avec beaucoup de talent et de musicalité, Hellman avec sa gouaille country nasillarde est aussi à l’aise avec le français que l’anglais, folklorisant juste ce qu’il faut, perso mais pas trop, un brin de banjo en picking, quelque chose pas du Tennessee mais du Colorado. Lucky Luke adorerait. On attend impatiemment le volume 2.

A la poursuite du rêve américain :

John Henry :

Freight train :

En écoute en intégralité sur diMusic

Voir dans le catalogue de la BML

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