Vous avez dit Bruce Lee ? (1/5)
Bruce par Jesse : années de formation d’un Petit Dragon
Publié le 08/01/2024 à 09:00 - 2 min - Modifié le 23/05/2024 par gdamon
Bruce Lee restera celui qui, en seulement quatre films, celui qui a donné au cinéma d’arts martiaux ses lettres de noblesse. Cinquante ans après sa mort prématurée, qu’en reste-t-il ? Retour sur ses années de formation vues par le premier de ses élèves : Jesse Glover.
Enfant de la balle né par hasard aux Etats-Unis, enfant-star du cinéma hongkongais, rebelle fan de James Dean, passionné de kung-fu appris auprès du légendaire Ip Man, migrant anonyme se rêvant à la tête d’un réseau de salles de sport américain, professeur de kung-fu chéri d’Hollywood, fondateur d’un art martial conceptuel, second rôle de séries télé adorablement cheap, avant qu’un retour de circonstance en Asie en fasse une star incontestée et qu’il meure à trente-deux ans dans des circonstances troubles, Bruce Lee n’a pas fini de faire parler de lui.
Mais comment devient-on Bruce Lee ? C’est à cette question que tente de répondre Jesse Glover dans Bruce Lee : entre Wing Chun et Jeet Kune Do.
Rossé à douze ans par un policier blanc ivre, Glover a toujours voulu apprendre les arts martiaux. Mais dans le Seattle des années 50, trouver un professeur n’est pas aisé, surtout pour un Noir américain. Le hasard voudra pourtant qu’en 1959, étudiant, il rencontre un Bruce Lee fraîchement débarqué de Hong-Kong pour étudier la philosophie.
Malgré une édition plus qu’amateur (aïe la traduction !) ce livre est un témoignage irremplaçable. Glover, qui fut son ami et son tout premier élève, nous montre un Bruce en formation, mais déjà habité des qualités qui le définiront toute sa vie : énorme envie de réussir, curiosité et éclectisme insatiables, respect des traditions pour le moins relatif – rendez-vous compte que cet original enseignait le kung-fu à des non-Chinois, voire à des Noirs et à des Japonais !
De fait, le jeune homme, tiraillé entre deux cultures et deux traditions, déploie une grande sensibilité aux questions de ce qu’on n’appelait pas encore le « décolonialisme ».
Mais c’est surtout l’évolution de sa vision du kung-fu – ou gong-fu, prononciation cantonaise oblige – qui retient ici l’attention : adepte assez classique de Hung Gar puis de Wing Chun, styles vénérables par leur ancienneté, Bruce s’efforcera de tirer le meilleur de tous les maîtres disponibles sur la côte ouest des Etats-Unis… avant de rejeter leur enseignement pour cause de formalisme excessif. Il reverra alors toutes ses bases, mélangera allègrement savoirs et techniques d’orient et d’occident, posant les bases de ce qui deviendra le Jeet Kune Do.
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