Pour une poignée de blizzard : sélection de westerns où il fait froid
Publié le 08/03/2025 à 12:27
- 3 min -
par
pnegrel
Ca y est, c’est la fin de l’hiver : les jours rallongent, le mercure remonte, le soleil rapplique. Or le monde se divise en deux catégories. Il y a les gens qui n’aiment pas l’hiver, et il y a les gens qui ne dédaignent pas ses rigueurs, voire étrangement les adorent. Aujourd’hui nous avons décidé de penser aux hivernophiles de tout poil avec une petite sélection de westerns à l’ambiance congelée. Histoire de prolonger sur écran le long tunnel de froid duquel nous sortons et que tout le monde regrettera pendant la canicule.
Le grand silence, Sergio Corbucci, 1968
En matière de western et de Sergio, on connaît bien Leone, on connaît moins Corbucci. L’auteur du premier Django s’est pourtant lui aussi imposé comme un maître du western italien. Le grand silence met en scène un homme authentiquement privé de ses cordes vocales et trivialement appelé Silence, (Jean-Louis Trintignant (!)). Celui-ci agit en protecteur de pauvres montagnards coupables d’avoir chapardé pour se nourrir et que pourchassent l’infâme Tigrero (Klaus Kinski) et sa bande de chasseurs de primes. Votre cœur se serrera devant ce scénario sensible aux laissés-pour-compte tandis que les décors enneigés des Dolomites italiennes, où le film a été tourné pour figurer les montagnes de l’Utah, raviront vos yeux et que vos oreilles se régaleront de la bande originale d’Ennio Morricone.
Chef d’œuvre du genre au caractère oppressant, restée largement méconnue, La chevauchée des bannis a pour cadre les cimes glacées du Wyoming. La vie d’un hameau de fermiers enseveli sous la neige est soudainement bouleversée par l’irruption d’une phalange de bandits emmenés par le capitaine Bruhn (Burl Ives). Les autorités sont aux trousses de ces derniers, qui retiennent la population en otage et la terrorisent, si bien que l’éleveur Blaise Starret (Robert Ryan) conçoit un piège consistant à les perdre dans la montagne. S’engage alors une terrible chevauchée dans le blizzard, dont tout le monde ne ressortira pas vivant… Notons le noir et blanc superbe de cette pépite.
Les camarades du trappeur Zachary Bass (Richard Harris) ne sont pas très sympathiques : ceux-là laissent pour mort celui-ci après qu’il a été sévèrement pris à partie par un grizzli. Porté par une colère bien légitime et une soif de vengeance qui ne l’est peut-être pas moins – les philosophes se sont beaucoup disputés sur la question de la vengeance, ressort dramatique ô combien récurrent dans les westerns -, Bass survivra-t-il à l’inhospitalité crasse des montagnes Rocheuses ? Vous le saurez en regardant ce beau film inspiré de l’odyssée véritable du trappeur Hugh Glass en 1823, devenue légendaire.
C’est simple, il s’agit grosso modo de la même histoire que celle du Convoi Sauvage, avec Leonardo Di Caprio dans le rôle du trappeur au vouloir-vivre inoxydable. Plastiquement splendide, mais vous aurez véritablement l’impression de galérer avec le personnage principal.
Mettez un tas de sales types armés dans un vieux chalet en rondins battu par une tempête de neige, secouez pendant trois heures, et vous obtiendrez du Tarantino pur jus – jeu avec les codes, montée de la tension, esthétisation de la violence – pour un huis clos des plus saignants, servi par une flopée d’acteurs géniaux. Attention toutefois : le film dure près de trois heures !

Du sang dans la neige, Elliot Lester, 2024
Celui-ci, on ne l’a pas encore vu. Mais on l’a commandé. A priori les personnages font parler la poudre(use). Vous nous direz !
Poster un commentaire