A redécouvrir
Robert Wyatt “Rock Bottom” (1974)
Publié le 18/08/2017 à 10:00 - 2 min - Modifié le 07/02/2024 par Julie
En mars 2017, Discogonie a publié « Robert Wyatt, Rock bottom », un ouvrage entièrement consacré à cet album. Une occasion de vous faire redécouvrir ce second album solo de Robert Wyatt, souvent désigné comme étant l‘un des plus atypiques des années 1970.
À la suite d’une chute de fenêtre qui l’a laissé paralysé des membres inférieurs, Robert Wyatt, se trouve dans l’incapacité de continuer à jouer de la batterie mais décide néanmoins de continuer dans la musique en donnant une place prépondérante à la composition et au chant.
N’ayant plus à se concentrer sur l’interprétation scénique, il considère alors que cet accident peut même lui donner une nouvelle forme de liberté; il reprend les esquisses des textes qu’il avait écrits quelques mois plus tôt et profite de sa convalescence pour faire émerger les 6 titres de cet album qui dès leur sortie en 1974 sont décrits « comme une sorte d’OVNI dans le monde de la musique »: un rock progressif teinté de jazz, voire de musique minimaliste allant parfois jusqu’à la musique progressive expérimentale. Pour l’orchestration, il choisit de s’entourer de ses amis musiciens: Richard Sinclair, Hugh Hopper, Gary Windo, Fred Frith et Mike Oldfield qui outre l’aspect musical lui apportent un soutien sans faille.
Avec “Sea Song”, premier titre de l’album, Wyatt nous livre une de ses plus belles chansons, un air tristement romantique dans une atmosphère étrange et planante. On retrouve cette même ambiance dans “A Last Straw” qui, grâce à la magnifique guitare slide et aux claviers, paraît même encore plus sombre!
“Little Red Riding Hood Hit The Road”, est un titre bien plus hypnotique que les 2 précédents. Sa force réside en grande partie sur le magnifique solo de trompette interprété par Mongezi Feza, qui décèdera quelques mois à peine après l’achèvement de l’album, plongeant Robert Wyatt dans une profonde tristesse.
“Alifib” et “Alife”, dont les titres font inéluctablement penser à “Alfie”, le surnom d’Alfreda Benge, petite amie et future épouse de Wyatt, ont un texte commun, mais musicalement, c’est tout autre chose! La première “Alifib” est très douce, mélancolique alors que la seconde, “Alife” est angoissante, oppressante. Le nombre de musiciens y est nettement plus important(Hugh Hopper à la basse, Gary Windo aux clarinettes ténors et basses et Robert Wyatt au chant, claviers et batterie portative) et, lors du final, c’est la jolie voix rauque d’Alfreda, qui vient apaiser toute la tension accumulée durant le morceau.
L’album prend fin avec “Little Red Robin Hood Hit The Road” , remarquable par le solo d’Oldfield à la guitare et la voix d’Ivor Cutler, modifiée, ralentie, à la fois comique et un peu inquiétante, répétant les mêmes paroles que dans “Little Red Riding Hood Hit The Road” jusqu’à la fin du morceau.
Vous l’aurez compris, “Rock Bottom” n’est pas seulement le chef-d’œuvre de Robert Wyatt, c’est aussi un album clé pour l’ensemble du rock prog…
Retrouvez dans notre catalogue l’album mais aussi le livre lui étant consacré.
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One thought on “Robert Wyatt “Rock Bottom” (1974)”
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1976 : I met my houseband on these songs ❤️