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McCarthy “That’s All Very Well But… The Best Of McCarthy” (1996)

- temps de lecture approximatif de 4 minutes 4 min - par pj

Crochet du gauche et uppercut velours, ni Joseph ni Paul ni Cormac, McCarthy c’est McCarthy, sans détour... Violence et douceur de la pop !

Ce groupe largement sous-estimé, venu de la petite ville de Barking à l’ouest de Londres, a produit rondement une dizaine de singles et trois albums impeccables de jangle pop de 1985 à 1990.

McCarthy se forme autour du guitariste et chanteur Malcolm Eden, de Tim Gane batteur devenu guitariste, John Williamson à la basse et Gary Baker à la batterie.

Parue sur le label Cherry Red six ans après la séparation du groupe, cette compilation regroupe une vingtaine de titres dont une bonne part est issue notamment des trois Peel Sessions enregistrées par McCarthy aux mois d’octobre 86, 87 et 88.

La pochette de That’s all very well but… reprend et détourne le dessin du visage hirsute couteau entre les dents d’une célèbre affiche française anti bolchévique datant de 1919.

Outre un point de vue perspicace et distancié, doublé d’une orientation politique marquée, principalement contre le tatchérisme, l’aliénation ou la censure, le groupe se distingue aussi par ses guitares douze cordes qui renforcent élégamment l’esthétique ciselée du son jangly hérité des Byrds.

Une certaine monotonie peut décourager les moins enclins – c’est pourtant bien cette manière de retravailler des motifs en les répétant selon une trame qui renforce aussi l’identité du groupe et le solide caractère de ses morceaux.

Au fil de deux premiers albums, I Am A Wallet (1987) et The Enraged Will Inherit The Earth (1989), le groupe estampillé C86 enregistre de parfaites chansons à texte au format pop, dont certaines constituent indéniablement des modèles du genre.

S’il n’existe pas de mauvaise façon de découvrir un bon groupe, ce faux best of présente néanmoins deux défauts minimes : on peut préférer les versions originales des chansons à celles, non moins précieuses, gravées ici en version Peel Session… et il ne contient aucun des titres de Banking, Violence And The Inner Life Today, l’excellent troisième album marqué par l’arrivée de Laetitia Sadier.

En 1990, après cet ultime enregistrement, McCarthy jette l’éponge.

Une nouvelle aventure musicale peut commencer, pour Laetitia Sadier et Tim Gane ce sera Stereolab.

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