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The Jazz Butcher “Distressed Gentlefolk” (1986)

- temps de lecture approximatif de 2 minutes 2 min - Modifié le 30/01/2024 par pj

Play loud and often ! Impossible de faire autrement, cette petite chronique est aussi un hommage à Pat Fish, alias The Jazz Butcher, disparu il y a tout juste un an, le 5 octobre 2021.

The Jazz Butcher – le nom en lui-même, nous prévient d’une distanciation, à la fois légère et souveraine. Comme le seront les morceaux et les disques de ce groupe presque comme les autres.

Né en 1957, Patrick Guy Sibley Huntrods, à travers ses alter ego – Pat Fish ou The Jazz Butcher – sera donc à sa façon une sorte de british beatnik ; discret virtuose, désinvolte et cultivé, élégant et drôle.

Alors ce sera The Jazz Butcher, pour lui comme pour les autres. Et c’est sous ce nom que le groupe se forme en 1982 autour de Pat Fish, entre Oxford et Northampton, avec le guitariste et ami Max Eider, le bassiste Felix Ray et Owen Jones à la batterie.

De la modestie avant toute chose. On est ici entre amateurs, sans costumes de scène ni maquillage, sans concept album ni plan de carrière. Une certaine nonchalance recouvrant le tout.

 

Quelle que soit la composition de l’équipage, au gré des courants et des saisons, Pat Fish maintient son cap. La sophistication et la dérision, se retrouveront en variations sur chaque album, parmi lesquels les très réussis A Scandal In Bohemia (1984), Big Planet Scarey Planet (1989) et Cult of the Basement (1990).

Paru à l’automne 1986, Distressed Gentlefolk est ainsi le dernier disque façonné par les compagnons de route des débuts.

 

Et peu importe qu’il s’agisse du meilleur album du groupe ou celui que les fans préfèrent, Distressed Gentlefolk est probablement le disque à écouter pour mieux découvrir les autres, sans doute moins équilibrés, sans doute moins produits, sans doute plus aventureux.

 

Il s’agit d’un album confortable et réconfortant, ce qui n’est pas unique dans la discographie du groupe. Mais le soin et la relative sophistication avec lequel Distressed Gentlefolk a été réalisé, lui confère une dimension mélancolique,  saupoudrée d’une dose raisonnable d’excentricité et de d’ironie.

Oscillant allègrement entre saccades et caresses, ce disque trouve aisément son équilibre en juste dix titres.

 

L’album est composé pour moitié de chansons douces et de ballades romantiques comme The New World, Still In The Kitchen ou Angels, nimbés de belles réverbérations de guitares cotonneuses et pour l’autre moitié de morceaux qui tournent et roulent, plus rythmés mais toujours délicats, à l’image des sautillants Big Bad Thing, Hungarian Love Song ou Nothing Special.

A noter sur le truculent Domestic Animal, la joyeuse cavalcade à 1’50 jusqu’au pouet final à 3’35…

 

A l’image du charme de ce disque et de son rock faussement sage, The Jazz Butcher aura incarné pendant quarante ans, cette posture décalée, désinvolte et toujours ainsi inspirée.

Une discographie impeccable d’une belle douzaine d’albums studios, du premier Bath Of Bacon sorti en 1983, à l’ultime et testamentaire The Highest in the Land paru en février 2022, soit quelques mois seulement après la disparition du regretté Pat Fish.

Sinon rien de spécial…

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