Noise lyonnaise
Deity Guns : a recollection (2009)
Publié le 25/09/2020 à 10:20 - 2 min - Modifié le 13/10/2020 par Alfons Col
Peu de groupes français peuvent se targuer d’avoir initié une scène musicale dans leur ville en enregistrant leur premier et unique album à New York sous la houlette du maître du Noise rock américain.
A recollection retrace la fulgurante carrière du groupe Deity Guns pionniers de la scène Noise lyonnaise entre 1989 et 1993 : cinq années riches en expérimentations bruitistes à essayer de créer leur propre mur du son. Ce coffret intégrale présente leurs deux premiers EP, « Stroboscopy » (1991) et « Loom » (1992), des enregistrements live et surtout “Trans lines appointment”, le bang supersonique qui leur apportera la reconnaissance de leurs pairs.
Août 1992 quatre jeunes lyonnais déambulent dans les rues de New York, leur maquette en poche. Ils ont rendez-vous au Fun city studios avec Lee Ranaldo, producteur et membre fondateur de Sonic Youth, LE groupe de référence en noise rock américain.
Le groupe qui se compose alors de Eric Aldéa (guitare, chant), Stéphane Roger (guitare), Stéphane Lombard (basse, chant) et Frank Laurino (batterie) apportent neuf titres si solides et mâtures que Lee Ranaldo n’eut pas besoin de changer grands chose. Le son des Deity Guns, primordial a leurs yeux, a été en constante évolution depuis leur premiers enregistrements. Post hardcore à leurs débuts, ils n’auront de cesse de travailler leur matière sonore privilégiant toujours plus d’expérimentations, malaxant l’open tuning des guitares, des percussions nouvelles, trafiquant les d’amplis et les micros pour cuisiner leur propre musique.
“The map”
Adeptes des coupures de rythmes qui donnent plusieurs climats au même morceau, ils sont à la recherche de la distorsion parfaite, du bruit ultime. La voix, considérée comme un instrument à part entière et libre de tout discours, est partagée par tous les membres du groupe.
“Bob”
L’enregistrement de l’album sera l’occasion de passer en première partie de Sonic Youth au Zénith de Paris (novembre 1992). « Trans line appointment » sort dans les bacs au printemps 1993, 6 mois avant la séparation brutale du groupe. Leur dernier concert en décembre à Lyon scellera cette première aventure qui connaitra les magnifiques rebonds qu’ont été les nouveaux projets du leader Eric Aldéa au sein de Bastärd et Zëro.
Le troisième cd nous donne l’occasion de découvrir le groupe en live avec des extraits du live à Rome (1992) et de leur dernier concert, celui donné à Lyon en décembre 1993. Bien que le groupe s’attache à retransmettre avec fidélité leur compositions telles qu’enregistrées en studio, c’est l’occasion de découvrir des reprises inédites (The Fall, Residents)
Le bruit est un art ! Cette anthologie témoigne que de Lyon à New-York on peut partager les mêmes conceptions musicales, le perfectionnisme, l’expérimentation et surtout l’avant garde.
Première pierre de la scène noise lyonnaise, la musique des Deity guns sera pour beaucoup celle à dépasser pour les groupes comme Doppler, Bananas at the Audience ou autre Ned, flamboyants disciples du groupe, dans la décennie suivante.
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