Life Without Buildings “Any Other City” (2000)

Dans la famille “groupe indie météoriques”, je demande Life Without Buildings… Responsable d’un unique album studio, d’un live, ainsi que de quelques singles (dont l’émouvant Love Trinity), ce groupe est surtout reconnaissable par l’étonnant style vocal de sa chanteuse, la virevoltante Sue Tompkins, au style « chanté-parlé » à mi-chemin entre le rap et la déclamation poétique…

Bien sûr, le groupe n’est pas en reste, avec ses structures rythmiques volontiers nerveuses voire épileptiques et ses parties de guitare post-punk sobres et dépouillées… Mais Sue Tompkins reste au centre de l’attention, comme si elle cherchait à illustrer un quelconque syndrome compulsif au moyen de sa voix, usant du bégaiement et de la répétition pour délivrer des mantras fonçant à toute vitesse…

Rarement, pour un disque à l’instrumentation aussi classiquement « rock », est-on passé aussi rapidement et naturellement de l’excitation à la mélancolie la plus profonde ; au gré des montées et relâchement de tensions que rien ne semble annoncer, dans ces chansons sans refrains ni couplets. Des chansons assez justement illustrées par cette pochette minimaliste, contribuant au petit culte désormais établi autour du groupe, anciens étudiants d’école d’art sûrement fauchés et gravant des instantanés fulgurants sur le sentiment amoureux.

Un bon exemple des sautes d’humeur de l’agitée Tompkins : le morceau New Town, qui n’est pas une reprise des Slits bien que la comparaison soit valable. On pense également au style iconoclaste de la canadienne Mary Margaret O’Hara, voire à une version féminine et sous speed de Jonathan Richman…

Difficile, en tout cas, de ne pas penser à eux en découvrant aujourd’hui des groupes anglais comme les Ting Tings, et surtout Sound of Rum, bouillonnant jeune groupe de hip-hop/rock à la chanteuse aussi volubile et habitée que Sue Tompkins.

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Life Without Buildings – Any Other City by Dariev Stands on Grooveshark