L’Influx évolue

À partir du printemps 2026, vous découvrirez une nouvelle formule : des sélections thématiques directement intégrées au site web de la BmL, actuellement en cours de refonte.

D’ici-là, afin de préparer cette transformation, L’Influx ne sera plus enrichi de nouveaux articles. Seuls la rubrique des Lu, vu, entendu et L’instrumentarium continueront à être mis à jour. Bien sûr, l’ensemble de nos publications passées reste accessible pour que vous puissiez les redécouvrir à tout moment

Merci pour votre fidélité et à très bientôt sur bm-lyon.fr !

Desmond in the ska

- temps de lecture approximatif de 13 minutes 13 min - Modifié le 30/09/2022 par Admin linflux

dekker.jpg
dekker.jpg
Desmond Dekker est décédé le 25 mai 2006 à Londres d’une crise cardiaque. Il fut le premier représentant de la musique jamaïcaine à connaître le succès à l’étranger (avant même Bob Marley) avec des tubes comme « 007 shanty town » en 1967 et surtout « Israelites » en 1968 qui fera le tour du monde.

Né Desmond Dacres à Kingston au début des années 40, il passe dès 1961 ses premières auditions. Mais c’est en 1963 que sa carrière commence grâce au producteur Leslie Kong (label Beverley) qui sera son mentor jusqu’à sa disparition en 1971.
En 1967 arrive la gloire avec le titre « 007 shanty town » qui se placera en 15ème position dans les charts britanniques. Puis avec la chanson « Israelites », en 1968, Desmond Dekker donne à la musique jamaïcaine une aura internationale. Le titre est n°1 dans plusieurs pays d’Europe et n°9 aux Etats-Unis, ce qui pour l’époque est un exploit. A partir de là Desmond Dekker est à son apogée ; il s’installe à Londres et effectue plusieurs tournées à travers toute l’Europe.
A partir de 1971 et la mort de Leslie Kong, sa popularité décline jusqu’à l’hommage que lui rend la scène britannique du revival ska.

JPEG - 7.5 ko
Music like dirt

Parallèlement à la carrière de Desmond Dekker, le ska devient avec son tempo rapide, la nouvelle attraction des pistes de danse jamaicaines. Ce nouveau son, mélange de rhythm’n blues américain, de jazz et de calypso va devenir en quelques années la musique emblématique de la Jamaique nouvellement indépendante grâce notamment au travail de production mené par Coxsone Dodd et Duke Reid. Devant l’engouement que rencontrent leurs sound systems respectifs, ils décident de monter leurs propres labels, Studio One pour C. Dodd et Treasure Isle pour D. Reid ; c’est à partir de ces studios que se lanceront de nombreux artistes ska parmi lesquels Prince Buster, Laurel Aitken, The Skatalites et bien sûr Desmond Dekker.

[*A écouter*] :

Desmond Dekker :
- Music like dirt (1992 – Trojan records)
- Israelites : anthology 1963 to 1999 (2001 – Trojan records)

Autres :
- The Skatalites : Foundation ska (1997 – Heartbeat records)
- Don Drummond : Greatest hits (1997 – Jet Set records)
- Prince Buster : Fabulous greatest hits (1998 – Melodisc)
- The Ethiopians : Train to Skaville (2001 – Trojan records)
- Byron Lee : Jamaica ska (2004 – Trojan records)

Compilations :
- Whine and grine, club ska ’67 (1998 – Island records)
- Studio One ska (2004 – Soul Jazz records)

[*Sites internet*] :

- Trojan (label britannique de référence créé par Chris Blackwell)
- Un article en anglais sur le mythique label jamaicain Studio One


[actu]Le ska revival britannique (2ème vague ska) :[actu]

Le ska se fait largement oublier entre 1966 et la fin des années 1970, supplanté par la déferlante reggae. C’est en Grande Bretagne que va naître à ce moment là le revival ska. Cette nouvelle période d’expansion du ska dure de 1979 au milieu des années 80 avec des groupes comme The Specials, Madness, The Selecter ou bien encore Bad Manners. Elle trouve son origine dans la volonté d’une partie de la jeunesse britannique d’affirmer son refus du racisme et du conservatisme.

Le label emblématique de cette seconde vague ska est le label Two Tone, créé en 1979 par l’organiste Jerry Dammers. Celui-ci en plus d’être le leader du groupe The Specials, va à travers son nouveau label éditer la plupart des tubes du revival ska. Très respectueux du ska jamaicain cette deuxième vague allie l’énergie du ska aux idéaux punk et multiraciaux. Cet engouement fut de courte durée, mais il laissa des traces discographiques inoubliables : le « One step beyond » de Madness, bien sûr mais aussi « Too much pressure » et « On my radio » des Selecter ou les « Too much too young » et « Gangsters » des Specials.


Quelques albums indispensables :
- Madness : One step beyond (1979 – Sire records)
- The Specials : The Specials (1979 – Two Tone records)

Compilations :
- Discover the rhythms of British Ska (1999 – Drum Rhythm)
- The Two Tone story (1989 – Two Tone records)

Sur internet :
- Le site du label britannique Two Tone



[actu]Third wave ska (3ème vague) :[actu]

Une troisième vague de ska va voir le jour au début des années 1990, même si le mouvement ska n’a jamais vraiment disparu des scènes alternatives. On parle alors de ska-punk ou skacore : le tempo du ska est encore accéléré, les cuivres sont réduits à des riffs qui donnent un côté festif à un ensemble beaucoup plus punk. C’est aux Etats-Unis cette fois-ci que l’on va retrouver les principaux protagonistes du mouvement avec des groupes comme The Toasters, Mighty Mighty Blosstones ou encore Hepcat. Mais c’est surtout en 1994 avec l’album « Tragic Kingdom » du groupe

No Doubt que le ska revient sur le devant de la scène. Le groupe amené par la chanteuse Gwen Stefani va renvoyer le ska dans les charts mondiaux en interprétant un ska-pop plus accessible aux radios.

Les disques :
- The Toasters : This gun for hire (1993 – Moon records)
- No Doubt : Tragic kingdom (1995 – Interscope records)
- Mighty Mighty Bosstones : Let’s face it (1997 – Mercury records)

Quelques compilations :
- Ska sucks (2000 – Liberation records)
- Moon Ska, New York, U.S.A. (1998 – Moon Ska records)

Sur internet :
- Une discographie non-exhaustive du mouvement ska-punk


[actu]Le ska aujourd’hui :[actu]

Depuis, le ska s’internationalise et il n’est pas étonnant de le retrouver au Japon avec les groupes Ska Flames et Tokyo Ska Paradise (voir leur site internet) ou encore au Canada comme en témoigne cet article. La scène allemande semble aussi très développée avec des groupes ou artistes comme Superskank (voir leur site internet) et Dr. Ring Ding.

Le plus important représentant du ska-punk actuel est un groupe espagnol, Ska-P (voir ce site internet).

Sur internet :
- Une page très complète de groupes canadiens de ska
- Une page sur les artistes allemands


[actu]Le ska en France :[actu]

En France la scène ska est très vive. Voici une selection de groupes dont vous pouvez trouver les albums à la Bibliothèque Municipale de Lyon :
- Skarface : Last minute warriors (2000 – Loco)
- La Ruda : Passager du réél (2001 – Yelen)
- N&SK : Le cirque du millénium (2004 – More Music)
- Le Maximum Kouette : lundi je m’y mets (2000 – Le Maximum Kouette)
- Jah On Slide : Tranquille, pastaga et rouflaquettes (2000, Big 8)

Une compilation :
- Skapellation d’origine controlée : the best of french ska today (1999 – Moon Ska records)

Sur internet :
- Une liste non-exhaustive d’autres groupes français

Pour toutes celles et ceux qui voudraient aller plus loin dans l’étude du phénomène musical qu’est le ska encore aujourd’hui et ce depuis bientôt 50 ans, voici quelques livres et sites internet qui nous ont été très précieux pour réaliser cette page…

Les livres :


Bob Marley, le reggae et les rastas, par Bruno BLUM, Hors collection
- Retrace les origines et l’histoire du ska sur une dizaine de pages


Reggae spirit, ouvrage collectif, Vents d’ouest
- Les origines jamaïcaines du ska sont abordées en page 26 et son succès et ses conséquences en Angleterre à partir de la page 80


Pop rock story vol.2, ouvrage collectif, Vents d’ouest
- Ce livre explique, à partir de la page 27, ce que fut la seconde vague ska appelée revival ska en Angleterre à la fin des années 70


Bass culture : quand le reggae était roi, par Lloyd BRADLEY, Allia
- Un livre très détaillé qui aborde notamment la naissance du ska entre la page 305 et la page 333

Des sites internet (très précieux) :

- Wikipedia, pour connaître vite et bien l’histoire du ska et ses liens avec le reste de la musique jamaïcaine
- Allmusic (site en anglais) pour tout savoir sur les artistes et groupes ska à travers les différentes périodes
- Skarlatine, un site de fondus canadiens de ska, très riche d’enseignements

781.61

Partager cet article